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L’histoire de la dictée

Bernard Pivot nous a quittés ce 6 mai 2024. Né le 5 mai 1935 à Lyon, il était un éminent journaliste et présentateur de télévision culturelle. Pivot est surtout connu pour avoir animé les émissions « Apostrophes » et « Bouillon de culture », qui ont marqué le paysage médiatique français. Il a également contribué à la promotion de la langue française à travers la création des « Championnats d’orthographe », qui sont devenus les « Dicos d’or ». Il a présidé l’Académie Goncourt de 2014 à 2020.

La dictée de Pivot, également connue donc sous le nom de « Dicos d’Or », était un concours populaire, créé en 1985. Ce concours annuel se déroulait en plusieurs phases, incluant des tests de sélection au printemps et des demi-finales régionales à l’automne, avant la grande finale en hiver. Il était ouvert à différentes catégories de participants, des écoliers aux seniors, tant amateurs que professionnels. La participation était gratuite, à l’exception du coût des magazines qui publiaient les tests de sélection. Ce concours a grandement contribué à promouvoir l’amour de la langue française et le soin de son orthographe. Et justement, revenons sur l’histoire de la dictée, bien avant 1985…

L’histoire de la dictée

Pratiquée depuis l’Antiquité, la dictée est plus qu’un simple exercice scolaire ; elle est une fenêtre sur l’évolution des méthodes d’enseignement et la transmission de la connaissance à travers les siècles.

Origines de la dictée

La dictée trouve ses racines dans les sociétés antiques où la tradition orale dominait. Dans l’Égypte ancienne, les scribes étaient formés à transcrire avec précision les paroles dictées, souvent des textes religieux ou administratifs. Cette pratique était cruciale pour la préservation des informations importantes et la standardisation de l’écriture.

À Rome, la dictée était utilisée pour enseigner le latin aux jeunes Romains, affirmant son rôle dans l’éducation formelle dès les premiers jours de l’Empire. Les élèves écrivaient sous la dictée de leur magister, pratique qui aidait non seulement à apprendre l’orthographe et la grammaire mais aussi à inculquer discipline et attention.

Au Moyen Âge, la dictée a joué un rôle essentiel dans les monastères où les moines copiaient les manuscrits. Ce travail méticuleux assurait la transmission des textes bibliques et des œuvres classiques à travers l’Europe. La Renaissance a vu l’émergence de la dictée dans le cadre de l’humanisme, où l’accent était mis sur le retour aux textes sources grecs et latins.

L’éducation s’est démocratisée à l’ère moderne, notamment avec la création d’écoles publiques en Europe au XIXe siècle. La dictée est devenue un outil standard dans l’enseignement de la langue, utilisée pour unifier l’orthographe et la grammaire dans des nations en pleine formation, comme la France sous Jules Ferry.

Au XXe siècle, la dictée a continué d’évoluer, avec l’apparition de concours populaires et la diffusion de radios qui organisaient des dictées publiques. Aujourd’hui, à l’ère du numérique, la dictée s’adapte encore, exploitant des plateformes en ligne pour enseigner et tester l’orthographe de manière interactive et engageante.

Bien plus qu’un simple exercice de mémorisation ou de punition, la dictée est un reflet de la façon dont les sociétés valorisent et transmettent le savoir. Son histoire illustre l’importance de la langue écrite comme fondement de l’éducation et de la communication humaine.

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