Plus qu’une piste cyclable entre Blois et Fossé
Le Conseil départemental de Loir-et-Cher et Agglopolys, communauté d’agglomération de Blois, ont inauguré une nouvelle voie verte entre Blois et Fossé, marquant un pas de plus vers l’encouragement des déplacements doux sur le territoire. Cette piste cyclable de 2,4 km – dont 1,43 km financés par le Département (1.020.000€) et les 970m restants par Agglopolys (430.000€) – est une réalisation visant à réduire la dépendance à l’automobile pour les trajets quotidiens. Cela conformément aux objectifs du PLUI-HD d’un déplacement sur deux alternatif à la voiture individuelle d’ici 2030.
Située à 2 km des zones d’activités de Blois et à 7 km de la gare SNCF ainsi que du centre-ville, cette liaison intercommunale offre une alternative rapide, confortable et sécurisée pour les cyclistes utilisant des vélos de ville, électriques ou tout-terrain. Le tracé s’étend depuis l’entrée de ville de Blois (avenue de Vendôme) jusqu’à Fossé. Il a été inauguré vendredi 17 mai 2024 par (en première ligne) Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, Philippe Gouet, président du Conseil départemental, Marc Gricourt, vice-président de la Région Centre-Val de Loire et maire de Blois, Valery Lange, maire de Fossé, et Faustin Gaden, secrétaire général de la préfecture de Loir-et-Cher.
Agglopolys a pris des engagements afin de développer un écosystème favorable à l’usage du vélo. Il s’agit de multiplier par 2,6 la part du vélo dans les déplacements du quotidien. En 2023, Agglopolys affichait un linéaire de 204 km d’aménagements cyclables. Le nouveau schéma directeur cyclable, qui prend forme au cœur de l’agglomération de Blois, cible la résolution des discontinuités et des difficultés structurelles dans le réseau cyclable existant, visant à améliorer la fluidité pour les usages quotidiens. En plus, ce plan envisage de combler les lacunes en termes de liaisons intercommunales. Agglopolys prévoit de nouvelles connexions directes entre les communes de la première couronne et les principaux centres d’activité du Blaisois.
En parallèle, le Département de Loir-et-Cher, dans son Agenda 2030 adopté en 2020, a mis en place un plan pour favoriser les mobilités douces et réduire l’autosolisme, un défi dans un contexte rural. Le schéma directeur des mobilités douces, adopté en 2022, prévoit un investissement de 21 millions d’euros sur dix ans pour développer 107 km de pistes cyclables d’ici 2030. Initialement axée sur les parcours touristiques, la stratégie cyclable du département s’oriente désormais aussi vers les déplacements domicile-travail et la desserte scolaire le long des axes départementaux principaux.
« Je vais dire merci, parce que c’est vraiment le mot qui s’impose aujourd’hui », a lancé Christophe Degruelle, avant de louer la pugnacité du maire de Fossé dans ce projet qui a vu le jour. Toutefois, tout n’est pas rose dans les initiatives vertes. Ainsi, le maire, Valéry Lange – qui a donc poussé pour obtenir cette voie verte jusqu’à Blois – a soulevé un souci : « Nous permettons à de nombreuses personnes de se déplacer à pied, en trottinette ou en vélo en toute sécurité, a déclaré l’édile. J’ai eu de nombreuses réactions positives sur la réalisation de cette voie. Cependant, il y a du négatif. En effet, la problématique de l’utilisation de la voie douce par les agriculteurs, qui laissent des mottes de terre sur celle-ci, est sérieuse. C’est un vrai problème car cela la rend parfois difficilement praticable et dangereuse. Surtout dans le cadre de l’utilisation nocturne car ce n’est pas éclairé. »
Un constat validé par Philippe Gouet. « Je partage votre inquiétude. J’ai moi-même constaté qu’il pouvait y avoir beaucoup de boue et de terre sur cette piste cyclable, ce qui peut engendrer des difficultés et potentiellement des risques d’accident. Il va donc falloir que nous trouvions une solution », a déclaré le président du Conseil départemental après s’être réjoui de la naissance de cette voie verte. « Nous sommes fiers de promouvoir le vélo dans notre département. Jusqu’ici, nous avons en effet privilégié les pistes cyclables dans le domaine touristique, mais nous constatons maintenant qu’il est essentiel de favoriser les pistes cyclables pour les trajets domicile-travail. C’est important car l’utilisation du vélo réduit considérablement l’émission de carbone, et c’est aussi bénéfique pour la santé, puisque faire du sport diminue les risques de maladies cardiovasculaires et certains cancers. Et, notons que notre collaboration avec Agglopolys, la Région, et l’État nous permet de réaliser de belles choses, ce qui est tout à fait concret aujourd’hui. Il est donc essentiel de continuer à travailler dans ce domaine. »
Marc Gricourt a également rebondi sur cette problématique : « J’ai une solution, je soumets au Conseil départemental et à l’agglomération de proposer aux agriculteurs qui le souhaitent une dotation pour l’entretenir. Cela complètera leur revenu dans cette période compliquée. »
Autre sujet, l’accès à Blois 2. Des études supplémentaires sont en cours pour évaluer la possibilité d’un lien entre cette nouvelle voie verte et la zone de Blois 2 de l’autre côté de la route. La aussi, Marc Gricourt a été force de proposition : « A Blois, à Médicis, nous testons un rond-point à la hollandaise. C’est quelque chose qui dans les pays nordiques se fait aussi en milieu rural. Nous pourrions essayer demain, pour favoriser la sécurité et le déplacement autour du rond-point, et ainsi permettre la liaison avec le centre commercial. »
En tant que maire de Blois, Marc Gricourt a évoqué son engagement pour cette mandature : zéro discontinuité cyclable en 2026. Un objectif possible avec l’engagement d’Agglopolys dans cet objectif, mais aussi du conseil départemental. En tant que vice-président de la région Centre-Val de Loire, il a loué le bilan de la collectivité « exemplaire depuis une vingtaine d’années ». Avant d’ajouter : « Nous sommes la région qui a initié le plus de voies cyclables, et notamment la Loire à vélo. Nous avons adopté au conseil régional, à la dernière session d’avril, l’acte II du plan cyclable. Sur les trois dernières années, la Région a investi 12 millions d’euros de fonds propres et c’est 24 millions d’euros de FEDER sur cette période qui sont prévus aussi. Donc on le voit, les montants sont importants ! »