Les Musicales 41 : Bach, jazz flamenco et Don Quichotte à Blois et Vendôme
Le Conseil départemental de Loir-et-Cher organise un week-end de trois soirées consacré à la musique et à la danse, du vendredi 26 au dimanche 28 septembre 2025. Trois soirées, trois univers, et un fil rouge : donner au public un accès direct à des artistes dont la réputation dépasse les frontières. Deux concerts à la Halle aux Grains de Blois, en partenariat avec la scène nationale, et une projection gratuite au Minotaure de Vendôme composent ce programme de rentrée, qui croise musique baroque, jazz métissé et danse classique.
Gli Incogniti et Amandine Beyer : Bach au présent
Le vendredi 26 septembre à 20 h, l’ensemble Gli Incogniti revient à Blois, à la Halle aux Grains, autour de sa fondatrice et violoniste Amandine Beyer. Le programme « Non sei solo » met en lumière Bach, ses Concertos Brandebourgeois et plusieurs concertos pour violon et clavecin.
Créé en 2006, l’ensemble tire son nom de l’Accademia degli Incogniti, cercle intellectuel vénitien du XVIIᵉ siècle, réputé pour son esprit de liberté. Fidèles à cette filiation, les musiciens explorent sans relâche un répertoire où cohabitent redécouverte et exigence historique. Leur interprétation, sur instruments d’époque, est nourrie par une recherche constante des sonorités et une volonté de transmission.
Le titre du programme, « Non sei solo », dialogue avec une note manuscrite laissée par Bach sur ses Sonates et Partitas : « Sei solo ». Erreur grammaticale ou confidence intime ? La question demeure, mais le contexte biographique est éclairant : en 1720, le compositeur perd sa première épouse, Maria Barbara, et se retrouve seul avec quatre enfants. Amandine Beyer lit dans cette formule une confession voilée de solitude, mais y répond par une affirmation collective : « tu n’es pas seul ».

Sur scène, le Concerto pour deux violons BWV 1043, les Concertos Brandebourgeois n° 3 et n° 6, le Concerto pour clavecin en fa mineur ou encore le Concerto pour trois violons BWV 1064R tissent un fil de virtuosité et de dialogue. L’ensemble invite à retrouver un Bach familier et pourtant toujours neuf, selon le mot de Robert Schumann : « À mesure qu’on l’entend, son œuvre prend de plus en plus de profondeur. »
Informations et réservations : halleauxgrains.com/site/spectacles/non-sei-solo/
Renaud Garcia-Fons et « La Luna de Seda » : un quatuor des cordes du monde
Le samedi 27 septembre à 20 h, toujours à la Halle aux Grains, Renaud Garcia-Fons propose une rencontre entre jazz, Orient et flamenco. Contrebassiste reconnu pour son langage singulier et sa cinquième corde ajoutée à l’instrument, il a construit un itinéraire nourri de collaborations avec le jazz, les musiques du monde et le flamenco.
Son nouveau projet, « La Luna de Seda », réunit trois complices de longue date : Derya Türkan (kemençe), figure des musiques traditionnelles turques, familier du travail de Kudsi Erguner ; Serkan Halili (kanoun), dont la carrière s’étend de l’ensemble oriental d’Istanbul au Tokyo Symphony Orchestra ; Kiko Ruiz (guitare flamenca), toulousain, disciple de la tradition andalouse et partenaire de Garcia-Fons depuis Arcoluz.
Quatre instruments, du plus petit au plus grand des cordes, composent une palette sonore qui se rapproche d’un véritable orchestre. Ce quatuor explore la rencontre entre maqâm oriental et cante jondo andalou, mais aussi la liberté du jazz et des musiques populaires. Leur complicité repose autant sur des décennies de collaborations que sur une volonté partagée : dépasser les frontières instrumentales pour inventer un langage commun, à la fois poétique et rythmé.
Garcia-Fons, dont la carrière a déjà produit plus de quinze albums et des tournées sur les plus grandes scènes internationales, offre ici une nouvelle étape de son itinéraire. Après son opus Le souffle des cordes (2021), il poursuit son exploration des traditions instrumentales, confirmant son rôle de passeur entre les mondes musicaux.
Informations et réservations : halleauxgrains.com/site/spectacles/renaud-garcia-fons-quartet/
Don Quichotte : l’Espagne de Noureev sur grand écran
La clôture du festival se fera par la danse, le dimanche 28 septembre à 18 h au Minotaure de Vendôme. Le public pourra assister à la projection du ballet Don Quichotte, dans la version de Rudolf Noureev pour l’Opéra national de Paris. Inspirée de la chorégraphie de Marius Petipa, cette lecture rend hommage à Cervantès tout en célébrant les rythmes espagnols. Noureev, qui fit de Don Quichotte son premier ballet académique remonté intégralement pour l’Opéra de Paris, s’appuie sur sa propre version de 1966 et sur son adaptation cinématographique. Les représentations filmées en 2024 à l’Opéra Bastille restituent cette énergie : ensembles flamboyants, pas de deux virtuoses, musique enlevée. Don Quichotte et Sancho Pança, figures littéraires de l’idéal et de la naïveté, deviennent ici les moteurs d’une « fête de la danse » où la virtuosité technique rejoint l’expressivité.
Réservation en ligne : departement41.fr/ses-missions/autres-missions/culture/les-musicales-41/