Les naissances au plus bas depuis la seconde guerre mondiale
En 2022, la France a connu une baisse significative des naissances, le chiffre le plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec 726.000 naissances (Insee), cette diminution représente 2,2 % de moins que l’année précédente. Le Centre-Val de Loire affiche lui une baisse de 0,9 %. Et certains motifs de cette tendance sont à relever.
Le récit historique des naissances : un point de comparaison
La baisse actuelle des naissances ne peut être pleinement appréciée sans regarder dans le rétroviseur. Les chiffres de 2022 sont inférieurs de 20,8 % au pic post-Seconde Guerre mondiale de 1971. Si l’on considère 2010 comme point de référence, la baisse est de 12,8 %. Néanmoins, la tendance n’a pas toujours été à la baisse. 2021 a enregistré un léger rebond avant que la tendance ne reprenne sa trajectoire descendante à la mi-2022.
Il est indéniable que la crise sanitaire du Covid-19 a joué un rôle dans ces fluctuations. Alors que 2021 a été marquée par des confinements et déconfinements, elle a connu un rebond des naissances. Cependant, la baisse de 2022 a surpassé cette hausse, entraînant une réduction nette du nombre de naissances.
Variations des naissances selon l’âge maternel
Il est intéressant de noter que la baisse des naissances n’est pas uniforme pour toutes les tranches d’âge. En effet, seul le groupe des mères de 40 ans et plus a enregistré une augmentation des naissances en 2022. La baisse la plus significative concerne les mères âgées de 25 à 34 ans, période où la fécondité est généralement la plus élevée.
Le Paysage régional des naissances
La baisse n’est pas confinée à une région spécifique. Presque toutes les régions de France ont été touchées. Cependant, certaines régions, dont le Grand Est, la Bretagne et l’Île-de-France, ont enregistré des baisses plus importantes que la moyenne nationale.
Des tendances socio-culturelles se dessinent
Deux aspects socio-culturels méritent d’être soulignés. D’une part, 65 % des naissances en 2022 ont eu lieu hors mariage, une nette augmentation par rapport aux décennies précédentes. D’autre part, il devient moins courant de donner uniquement le nom du père à l’enfant, bien que cette pratique reste prédominante.
Un contexte européen
La situation française n’est pas isolée. D’autres pays de l’Union européenne affichent une baisse similaire ou même supérieure. L’Estonie et la Grèce, par exemple, ont connu des baisses de plus de 10 %. Seul le Portugal fait exception à cette tendance en enregistrant une augmentation des naissances.