
Le 10e Baromètre du public du spectacle vivant, publié ce samedi, réalisé pour Ekhoscènes par Harris Interactive*, livre une radiographie détaillée des pratiques culturelles et des attentes en matière de spectacles vivants.
Une image très positive
Le secteur du spectacle vivant conserve une image extrêmement favorable auprès des Français. En effet, 86 % d’entre eux estiment que les spectacles proposés sont variés et de qualité, une tendance qui se maintient depuis plusieurs années. Cette perception d’une offre riche et diversifiée est renforcée par l’idée que le secteur est dynamique (85 %) et en phase avec son temps (85 %).
De manière significative, 73 % des Français perçoivent les spectacles et festivals comme un rempart contre l’ambiance de crise que connaît la société. En outre, la moitié des répondants reconnaissent les efforts du secteur pour rendre les prix plus accessibles, un enjeu crucial dans le contexte actuel. Il s’agit d’un enjeu particulièrement important pour les catégories socioprofessionnelles modestes, pour qui l’accessibilité financière est un facteur déterminant de la fréquentation des spectacles.
Le spectacle vivant occupe une place essentielle dans la vie culturelle des Français, avec 51 % d’entre eux qui déclarent assister au moins une fois par an à un spectacle ou un festival. Les concerts de musique (hors opéra et classique) sont les plus plébiscités, attirant 37 % des participants, suivis par le théâtre (30 %), les spectacles d’humour (29 %), les comédies musicales (17 %) et le cabaret (15 %). La fréquentation de ces différents genres reste stable, voire en progression par rapport à l’année précédente.
Quant aux festivals, leur popularité ne se dément pas : 50 % des Français y assistent au moins une fois tous les deux ou trois ans. Cette fréquentation des festivals est marquée par un attrait prononcé des jeunes et des urbains, mais touche également les habitants des petites villes et des zones rurales, bien que dans une moindre mesure. Ainsi, 45 % des habitants des zones rurales et des petites villes déclarent fréquenter régulièrement les festivals, contre 50 % en moyenne nationale.
Des attentes fortes en matière d’engagement environnemental
Le Baromètre met en lumière une sensibilité croissante des Français aux enjeux environnementaux. Près des trois quarts (73 %) estiment que les spectacles et festivals doivent s’engager davantage dans la préservation de l’environnement, un chiffre en hausse par rapport à 2022 (70 %).
Les mesures les plus attendues sont le tri des déchets et leur réduction (86 %), la préservation des sites où se déroulent les événements (85 %), ainsi que la bonne gestion de l’eau (85 %). En parallèle, 49 % des spectateurs affirment qu’ils pourraient renoncer à assister à un spectacle ou à un festival si les actions mises en place pour limiter l’impact environnemental sont jugées insuffisantes. Bien que peu soient catégoriques dans cette décision, il s’agit d’une prise de conscience qui ne cesse de se renforcer.
Gen Z
L’enquête souligne des différences marquées selon les tranches d’âge. Les jeunes de 15 à 24 ans sont particulièrement friands de concerts de musique urbaine, 48 % d’entre eux indiquant y assister régulièrement, contre 17 % pour l’ensemble des spectateurs. Par ailleurs, cette catégorie d’âge se distingue par une fréquentation plus élevée des festivals, en particulier dans les grandes agglomérations où 57 % des jeunes déclarent y assister régulièrement.
Les principaux freins à la fréquentation : coût et distance
Malgré une offre jugée qualitative et diversifiée, certains obstacles persistent. Le budget est le principal frein pour 48 % des Français, suivi par la distance géographique (33 %). Ces contraintes logistiques sont particulièrement présentes dans les zones rurales, où les distances à parcourir pour assister à un spectacle ou à un festival sont plus importantes.
D’autres facteurs entrent également en jeu, tels que le manque d’habitude (17 %), la complexité de l’organisation personnelle (15 %), ou encore le manque d’informations sur les événements à proximité (14 %). Ces freins soulignent la nécessité d’une meilleure communication et d’une accessibilité accrue, tant en termes financiers que géographiques, pour encourager la participation de tous les publics.
*Réalisée en ligne du 2 au 4 octobre 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 1 046 personnes âgées de 15 ans et plus, cette enquête permet de saisir les dynamiques et évolutions de fréquentation sur une décennie.