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Les transformations des sexualités : une étude révélatrice

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L’étude « Contexte des Sexualités en France », publiée par l’Inserm le 13 novembre 2024, éclaire avec précision les transformations des comportements et des représentations sexuelles dans l’Hexagone. Réalisée auprès de 31 518 personnes âgées de 15 à 89 ans, elle offre une photographie détaillée de la diversité des pratiques, des nouvelles formes de sexualité et des défis en matière de santé publique. Voici les principaux enseignements.

Des pratiques sexuelles en mutation

L’âge au premier rapport : un léger recul

L’enquête met en lumière un changement concernant l’âge au premier rapport sexuel. Après des décennies de baisse, l’âge médian remonte légèrement, atteignant 18,2 ans pour les femmes et 17,7 ans pour les hommes sur la période 2019-2023. Ce recul, observé également dans des pays comme le Danemark ou les États-Unis, marque une rupture avec les années 1960 à 2000, où cet âge avait baissé de trois ans pour les femmes (20,1 ans en 1960 à 17,3 ans en 2006) et d’un an et demi pour les hommes (18,8 à 17,3 ans).

Nombre de partenaires et diversification des pratiques

Les Français·es diversifient leurs expériences sexuelles. En moyenne, les femmes âgées de 18 à 69 ans déclarent 7,9 partenaires au cours de leur vie en 2023, contre 4,5 en 2006 et 3,4 en 1992. Chez les hommes, ce chiffre grimpe à 16,4 en 2023, après une relative stabilité entre 1992 (11,2) et 2006 (11,9).

L’enquête met également en lumière une diffusion accrue de pratiques autrefois marginales. La masturbation, par exemple, concerne désormais 72,9 % des femmes et 92,6 % des hommes (contre respectivement 42,4 % et 82,8 % en 1992). Des évolutions similaires s’observent pour le sexe oral et la pénétration anale, cette dernière ayant été pratiquée par 38,9 % des femmes et 57,4 % des hommes en 2023.

L’acceptation sociale progresse, mais reste inégale

Homosexualité et transidentité

L’enquête témoigne d’une amélioration de l’acceptation sociale des orientations sexuelles et identités de genre. En 2023, 69,6 % des femmes et 56,2 % des hommes considèrent que « l’homosexualité est une sexualité comme une autre ». Pourtant, l’acceptation de la transidentité reste plus faible : seulement 41,9 % des femmes et 31,6 % des hommes estiment qu’il s’agit d’une identité comme une autre.

Les jeunes générations se distinguent par une plus grande ouverture : 77,9 % des femmes et 66 % des hommes accepteraient que leur enfant soit homosexuel·le, mais ces chiffres tombent à 40,5 % et 33 % pour un·e enfant transgenre.

Une pluralité des orientations

L’attirance pour des personnes de même sexe est également en hausse. En 2023, 13,4 % des femmes et 7,6 % des hommes déclarent une attirance homosexuelle. Près de 37,6 % des jeunes femmes de 18 à 29 ans se définissent comme non strictement hétérosexuelles, un chiffre nettement supérieur à celui des jeunes hommes (18,3 %).

Le numérique redéfinit les relations sexuelles

Avec 33 % des femmes et 46,6 % des hommes ayant déjà eu une expérience sexuelle en ligne, les pratiques numériques transforment les interactions. Cette proportion atteint 63,9 % chez les femmes de moins de 30 ans et 72,8 % chez les hommes du même âge. Les échanges d’images intimes, bien qu’encore minoritaires dans la population générale (13,8 % des femmes et 17,9 % des hommes), explosent chez les jeunes : 36,6 % des femmes et 39,6 % des hommes de 18-29 ans ont déjà envoyé une image intime.

Cependant, ces pratiques posent des questions de consentement. Près de 28,7 % des femmes déclarent n’avoir pas consenti à recevoir la dernière image intime, un chiffre qui tombe à 6,3 % chez les hommes.

Le numérique expose également à des expériences préjudiciables : 33,2 % des femmes et 24,7 % des hommes de 18-29 ans rapportent avoir subi du harcèlement sexuel en ligne, qu’il s’agisse de messages ou d’images non sollicitées.

Santé sexuelle et violences : des défis persistants

Alors que 75,2 % des femmes et 84,5 % des hommes utilisent un préservatif lors de leur premier rapport sexuel, ces chiffres marquent une baisse par rapport aux années 2000. Cette tendance pourrait expliquer l’augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST), particulièrement chez les jeunes.

En 2023, 29,8 % des femmes et 8,7 % des hommes déclarent avoir subi un rapport ou une tentative de rapport forcé au cours de leur vie, contre respectivement 15,9 % et 4,6 % en 2006. Chez les jeunes femmes de 18-29 ans, ces chiffres atteignent un niveau hallucinant de 36,8 %.

Baisse de l’activité sexuelle mais satisfaction en hausse

L’étude note une baisse de l’activité sexuelle dans l’ensemble de la population. En 2023, 77,2 % des femmes et 81,6 % des hommes âgé·es de 18-69 ans ont eu un rapport sexuel dans l’année écoulée, contre 86,4 % et 92,1 % en 1992. La fréquence des rapports a également diminué, passant de 8,1 rapports en moyenne par mois en 1992 à 6 en 2023 pour les femmes, et de 9 à 6,7 pour les hommes.

Malgré cette baisse, la satisfaction sexuelle semble en légère augmentation. En 2023, 45,3 % des femmes et 39 % des hommes se déclarent très satisfait·es de leur vie sexuelle, des proportions en hausse par rapport à 2006, notamment chez les plus jeunes.

L’enquête CSF-2023 dessine un tableau complexe des sexualités en France. Si la diversification des pratiques et l’acceptation sociale progressent, des défis majeurs demeurent, notamment en matière de prévention, de violences sexuelles et d’inégalités persistantes. Ces résultats appellent à une réflexion renouvelée sur les politiques publiques en matière d’éducation sexuelle et de santé. La sexualité reste, plus que jamais, un enjeu de société.

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