DécouvrirHistoireVie locale

L’héritage italien de Blois

Blois a vu prospérer pendant près d’un siècle une riche colonie italienne. A partir de la fin du XVème siècle, la cité a été le berceau d’une étonnante symbiose entre les cultures française et italienne, marquée par les allers-retours d’ambassadeurs, d’artistes et de voyageurs de la péninsule.

Un trésor culturel et artistique

À la suite de leurs expéditions militaires en Italie, les rois Charles VIII, Louis XII et François Ier ont enrichi le patrimoine national avec un impressionnant butin d’œuvres d’art : tapisseries, livres peints, sculptures en marbre et porphyre, et meubles précieux, lit-on dans « Blois, histoire et patrimoine », de Pascal Nourrisson et Jean-Paul Sauvage (Editions Sutton). Mais bien au-delà de ces trésors matériels, ce sont de nombreux artistes talentueux qui ont été attirés en France. Ainsi, Le Tasse (1544-1595), poète italien de la Renaissance, remarquait dans un de ses poèmes que la terre douce et agréable de Blois produisait des habitants qui lui ressemblaient.

Parmi les artistes, Fra Giocondo, Guido Mazzoni, Dominique de Cortone, Pacello da Mercogliano, Jérôme Pacherot et Luc Becjame, qui ont commencé à s’installer dès 1495. Ces artistes, initialement accueillis à Amboise, se sont ensuite dirigés vers Blois en 1498. François Ier, monarque à la curiosité insatiable, a notamment invité Léonard de Vinci, Andrea del Sarto et Girolamo de Robbia à rejoindre les rives de la Loire.

Des talents mis en lumière

Dominique de Cortone, établi à Blois pendant quinze ans, s’est illustré non seulement dans la création de meubles, mais aussi dans l’organisation d’événements majeurs à la cour. Le talentueux paysagiste Pacello da Mercogliano a été sollicité par Charles VIII pour concevoir les jardins du château Gaillard d’Amboise avant de se consacrer au château de Blois, pour lequel il a créé trois terrasses majestueuses.

L’empreinte italienne dans le monde des affaires

Outre les artistes, de nombreux banquiers italiens ont également laissé leur marque à Blois. Bernard Salviati, propriétaire du château de Talcy, est à l’origine d’une des histoires d’amour les plus célèbres de la Renaissance française, celle entre sa fille, Cassandre, et le poète Pierre de Ronsard. Scipion Sardini, avec son immense fortune, est devenu l’un des financiers les plus influents de la couronne, bien que sa prospérité ait engendré haine et jalousie.

La rapide ascension financière de Sardini, couplée à ses prélèvements sur des taxes peu appréciées, provoque des moqueries, comme celle le comparant à une « sardine devenue baleine », illustrant comment la France « nourrit » les opportunistes italiens. Sa réputation de pingrerie lui vaut le sobriquet de « Scorpion Serre-Deniers ». Au-delà des railleries, sa fortune attire des problèmes sérieux. En 1590, il est kidnappé entre Angers et Tours par les frères Saint-Offange et retenu en otage pendant deux mois au château de Rochefort-sur-Loire, pour finalement être libéré contre une rançon conséquente. De manière plus tragique, l’antipathie envers les financiers italiens conduit à l’assassinat d’un frère de Scipion en 1575 par un dénommé Jacques du Val.

Votre annonce sur Blois Capitale

Un commentaire

  1. Si don pacello a bien creer un jardin a amboise il ne s agit pas du chateau d amboise mais de chateau gaillard autre chateau royal d amboise.
    A note que c est a chateau gaillard que don pacello a acclimate les 1ers orangers

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Blois Capitale

GRATUIT
VOIR