Naissance de l’association « Vite, au théâtre » : une nouvelle dynamique pour le théâtre blésois

L’association « Vite, au théâtre » a été officiellement présentée vendredi à la Maison des Provinces de Blois. Cette association est née de la volonté de quatre compagnies de théâtre blésoises de structurer leur collaboration à long terme, après trois années de travail conjoint dans le cadre du festival du même nom, Vite, au théâtre !, qui se déroule chaque année, notamment au Théâtre Nicolas Peskine.
Une collaboration qui se structure
Le festival Vite, au théâtre ! – rituellement pendant la première semaine des vacances de février – est rapidement devenu un rendez-vous incontournable. L’édition 2024 a rencontré un tel succès (102% de taux de remplissage et plus de 2.500 spectateurs) qu’il est apparu nécessaire à plusieurs des compagnies fondatrices – Ben Compagnie, Compagnie BODOBODÓ, Compagnie du Divan, et Compagnie l’Intruse – de se regrouper pour pérenniser l’événement et favoriser de nouvelles initiatives. Ensemble, elles ont pris la décision de formaliser leur collaboration avec la création d’une association en juin dernier.
Cette association représente un aboutissement logique après plusieurs années de collaboration fructueuse, nous explique Agnès Verlinde, présidente de l’association nouvellement créée. Depuis le début, la ville de Blois encourageait la constitution d’une structure qui pourrait organiser le festival de manière autonome. Le but étant également de mutualiser des ressources, d’accompagner la création artistique et de renforcer l’action des compagnies sur le territoire.
Vite, au théâtre !
L’idée du festival Vite, au théâtre ! « autour de six compagnies* qui se connaissaient, mais sans travailler de manière collaborative » a vu le jour avant la pandémie de Covid-19, nous explique Nathalie Kiniecik (Compagnie l’Intruse). D’une sollicitation de la municipalité de Blois afin de réaliser un état des lieux du théâtre, et des échanges qui ont suivi, est née l’idée de créer un festival, afin de tester la collaboration entre différentes compagnies pendant une semaine. Et puis, « le Covid est arrivé, il a fragilisé la scène culturelle, et paradoxalement, cela nous a donné encore plus envie de continuer sur ce projet, de montrer nos créations, et de travailler ensemble dans une émulation », ajoute Nathalie.
Le festival est ainsi devenu un espace de travail collaboratif, où les compagnies locales peuvent non seulement montrer leurs créations, mais aussi mutualiser des ressources, échanger des idées et explorer de nouvelles formes artistiques. « La première édition a été formidable. La deuxième édition aussi, puis la troisième a été formidable ! dit dans un sourire Nathalie Kiniecik. À partir de là, on s’est dit : « Il faut qu’on y aille ! Continuons ! On a senti aussi qu’on avait envie, au-delà du festival, peut-être de pouvoir porter un certain nombre d’autres projets. »
« Les deux premières années, le festival a été porté par la Ville de Blois », précise Claudie Olivier (Compagnie Bodobodó). « Elle nous incitait à aller plus loin en matière de collectif en créant une structure qui soit propre à ce festival et qui réunisse les différentes compagnies. Et il y a eu une première étape de nouveau portage, une étape d’autonomisation par rapport à la ville, avec Accords Centre-Val de Loire, même si évidemment l’essentiel du financement reste un financement Ville de Blois ».
L’une des forces de la nouvelle association est également sa capacité à intégrer des profils variés**, issus du monde associatif, de l’enseignement et de la culture. « C’est ce mélange qui fait la richesse de Vite, au théâtre ! », souligne Charles Jouteux, co-trésorier.
Agnès Verlinde évoque les perspectives d’avenir de l’association, en précisant que le travail du collectif ne se limitera pas à l’organisation du festival. « Plus on est nombreux, plus le travail est intéressant. Il faut trouver des consensus, avoir de bonnes idées… Nous espérons pouvoir développer d’autres événements et permettre à d’autres compagnies de rejoindre notre collectif ». À terme, l’association pourrait donc devenir un acteur majeur de la création théâtrale à Blois, voire dans le Loir-et-Cher, en offrant un cadre structuré pour la diffusion et la production d’œuvres locales. « Mais il y a deux temporalités. D’abord structurer notre fonctionnement collectif et s’ancrer dans le paysage avec les deux prochaines éditions du festival afin qu’il ne puisse pas être remis en question, observe Charles Jouteux. Après, nous pourrons envisager des projets, et il y en a déjà. On ne s’interdit rien. » Y compris aller ailleurs dans le département avec le festival.
Rien n’est interdit, pas même l’intégration d’autres compagnies ultérieurement. « Nous avons invité cinq compagnies locales à participer au festival en 2025, et ces compagnies, si elles le souhaitent et si elles répondent à nos critères, pourraient, à terme, intégrer l’association, et le comité artistique du festival », précise Nathalie Kiniecik. Cela permettrait d’élargir le cercle et de continuer à faire grandir ce collectif de manière organique et démocratique.
Le festival 2025 : des ambitions renouvelées
L’un des objectifs immédiats de l’association Vite, au théâtre est la préparation de la prochaine édition du festival, qui aura lieu du 11 au 16 février 2025. Ce festival, qui se déroulera comme chaque année pendant la première semaine des vacances scolaires de février, conservera son format habituel avec des professionnels et des amateurs, et une programmation ouverte à tous les publics, des enfants aux adultes.
Comme lors des précédentes éditions, le festival proposera une programmation variée, mêlant des créations locales, des œuvres classiques revisitées et des spectacles de théâtre contemporain. « Nous allons explorer des univers très différents », prévient Nathalie Kiniecik. Le festival intégrera également des formes théâtrales innovantes, comme des concerts théâtralisés et des spectacles d’objets, ou des « befores », toujours dans un souci d’ouverture et de diversité artistique.
Outre les représentations au Théâtre Nicolas Peskine (150 places), plusieurs autres lieux blésois seront mis à contribution, notamment la Maison des Provinces, où des ateliers et des répétitions se tiendront, et la salle Marivaux, utilisée pour des lectures et des répétitions. Un partenariat est également en cours avec la bibliothèque Abbé Grégoire pour accueillir un événement en lien avec le festival.

L’un des grands objectifs de l’association est également de maintenir un lien fort avec le jeune public. « Nous travaillons en partenariat avec la Ligue de l’enseignement pour que les enfants qui viennent assister aux spectacles soient bien accompagnés », explique Agnès Verlinde. « Nous voulons qu’ils comprennent ce qu’ils vont voir et qu’ils repartent avec une vraie connaissance du théâtre, rebondit Charles Jouteux, délégué culturel de la fédération 41 de la Ligue de l’enseignement. Nous souhaitons qu’ils deviennent des spectateurs, au-delà de la sortie. Ce travail avec les jeunes est essentiel pour assurer la transmission de notre passion. »
En termes de financement, l’association continue de bénéficier du soutien de la ville de Blois, ainsi que d’autres partenaires institutionnels, comme le département de Loir-et-Cher et la région Centre-Val de Loire. Toutefois, elle espère également diversifier ses sources de financement à l’avenir avec des subventions et du mécénat. Ce que le statut d’association peut permettre. Afin que nous puissions aller « Vite, au théâtre ».
* Après 47 ans d’existence, la Compagnie du Hasard raccroche à la fin de l’année 2024. Quant à la Compagnie Jean et Faustin, elle est concentrée sur d’autres projets. D’où l’absence dans l’association de ces deux entités originelles.
**Le conseil d’administration de l’association composé de : Agnès Verlinde (présidente), Pascale Le Bourhis et Lyne Coutellier (cosecrétaires), Aurélie Boscq et Charles Jouteux (cotrésoriers), Natacha Bazin, Didier Hauchard et Elodie Lenoble (administrateurs).