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René Huin : l’ambassadeur karaté et kobudo entre Blois, Okinawa et Weimar

Depuis plus de 50 ans, René Huin incarne une passion inébranlable pour les arts martiaux. Ceinture noire 6e dan en karaté, 2e en kobudo, président du Comité Directeur de Karaté du Loir-et-Cher et directeur technique du Bushido Ken Blésois, il consacre sa vie à transmettre son savoir et à promouvoir les valeurs fondamentales des arts martiaux : respect, discipline et dépassement de soi. Aujourd’hui, il porte des projets ambitieux à la fois locaux et internationaux, tout en cultivant un lien profond avec le berceau des arts martiaux : Okinawa.

Une vie consacrée aux arts martiaux

René Huin a débuté le karaté à l’âge de 11 ans, à une époque où les arts martiaux étaient encore peu connus en France. Très vite, sa vocation ne s’est pas limitée à la pratique : il s’est consacré à la transmission. Titulaire du Brevet d’État d’Éducateur Sportif (BEES) et du Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (DEJEPS), il est devenu enseignant et a fondé en 2008 le Bushido Ken Blésois, un club qui compte aujourd’hui 150 adhérents.

Outre le karaté, René est un spécialiste du kobudo, l’art traditionnel du maniement des armes d’Okinawa. Cette double compétence lui a permis de nouer des liens forts avec Seiryukan France, dirigée par Stéphane Fauchard (7e dan), reconnue comme l’une des meilleures écoles de kobudo.

Un voyage au cœur d’Okinawa, berceau des arts martiaux

En septembre dernier, René Huin s’est rendu une fois de plus à Okinawa, poursuivant une tradition qui dure depuis une décennie. « Cela fait maintenant 10 ans que je vais à Okinawa. C’est la source pour les pratiquants passionnés comme moi. Chaque voyage me rappelle pourquoi j’aime tant les arts martiaux : c’est là-bas qu’ils ont pris leur véritable sens* », confie René.

Loïc Plisson et René Huin

Au cours de ce séjour, René a renforcé les liens avec l’école Seiryukan, qu’il décrit comme « une véritable famille ». Il a participé à des entraînements intensifs en kobudo, perfectionnant ses techniques sous l’œil des maîtres japonais. Les échanges avec les pratiquants locaux et les sensei lui ont également permis d’approfondir sa compréhension des arts martiaux, au-delà de la technique.

Ce voyage a été marqué par une annonce importante : l’école Seiryukan a invité Loïc Plisson, Alois Plisson et René Huin à participer au championnat du monde de kobudo en 2026. « Les Japonais sont fiers de notre progression. Ils nous voient comme des ambassadeurs de leur art. Participer à ce championnat sous l’égide de l’une des meilleures écoles d’Okinawa est une opportunité incroyable. Nous y réfléchissons sérieusement », explique René.

De nombreux projets à l’horizon

Sous la présidence de René Huin, le Bushido Ken Blésois et le Comité Départemental de Karaté s’engagent dans de nombreux projets visant à dynamiser les arts martiaux dans le Loir-et-Cher et à renforcer leur rayonnement international.

Une animation autour du bien-être et des arts martiaux

Le 30 novembre 2024, le club organise une journée exceptionnelle pour financer un projet éducatif majeur : un voyage à Weimar, en Allemagne, avec 30 élèves du club.

  • Le matin, un stage de karaté (kata-bunkai) réservé aux pratiquants, animé par René, permettra d’approfondir la maîtrise technique.
  • L’après-midi, une initiation ouverte à tous au shiatsu (technique de relaxation japonaise) et au kuatsu (techniques de réanimation) sera animée par Loïc Plisson.

Les fonds récoltés lors de cet événement contribueront à financer le voyage à Weimar.

Un échange culturel avec Weimar

En avril 2025, 30 élèves partiront donc à Weimar, dans le cadre d’un échange avec un club de judo/ju-jutsu de la ville jumelée avec Blois. Ce projet, qui fait suite à la venue du club allemand à Blois, vise à renforcer les liens culturels et sportifs entre les deux villes. « C’est un projet important pour nos jeunes. Mais le budget total de 24 000 euros reste un défi », précise René.

Un calendrier chargé en compétitions

Le club participe également à de nombreuses compétitions locales et nationales, notamment :

  • Le Masterclass Kagami Biraki, en janvier 2025 à Blois, pour célébrer le Nouvel An japonais.
  • La Coupe de France de Kobudo, le 29 mars 2025 à Paris.
  • L’Open des Jeunes du Blaisois, en avril 2025.

Un engagement pour l’inclusion

Le club de René Huin accueille déjà des élèves en situation de handicap, mais il souhaite aller encore plus loin. « Avec le Comité Départemental Olympique et Sportif (CDOS), nous développons un projet pour offrir des cours spécifiques aux personnes en situation de handicap. Le karaté doit être accessible à tous, car c’est une véritable école de vie », explique-t-il. « Le karaté et le kobudo ne sont pas juste des sports. Ce sont des outils pour transmettre des valeurs, rapprocher les gens et ouvrir les esprits. »

Ces valeurs se reflètent également dans son lien à Okinawa, où il puise son inspiration. « Aller à Okinawa, c’est comme revenir à l’essentiel. Là-bas, tout est authentique. Cela me rappelle pourquoi j’ai commencé les arts martiaux et pourquoi je veux les transmettre aux générations futures », conclut-il.


*Okinawa est largement considéré comme le berceau des arts martiaux, en particulier du karaté et du kobudo. Cette île située au sud du Japon a une histoire unique qui a influencé le développement de ces disciplines. Voici pourquoi Okinawa est si étroitement liée aux arts martiaux :

Une position géographique stratégique

Okinawa est située à un carrefour entre le Japon, la Chine et le reste de l’Asie du Sud-Est. Cet emplacement stratégique en a fait un point de contact pour les échanges commerciaux et culturels, notamment avec la Chine, où les premières influences des arts martiaux sont venues.

L’interdiction des armes

Au cours de l’histoire d’Okinawa, les armes ont été interdites à plusieurs reprises, d’abord par le royaume de Ryūkyū, puis sous la domination japonaise après l’annexion de l’île au XVIIe siècle. Cette interdiction a poussé les habitants à développer des techniques de combat à mains nues (karaté) et avec des outils agricoles détournés en armes (kobudo), comme le bō (bâton long), les sai (tridents), ou les nunchaku.

Le karaté d’Okinawa

Le karaté tel qu’il est connu aujourd’hui s’est développé à Okinawa à partir du mélange des techniques locales de combat à mains nues (appelées te, signifiant « main ») et des influences du kung-fu chinois. Trois grands styles traditionnels ont émergé à Okinawa : Shuri-te, Naha-te, Tomari-te. Ces styles ont ensuite été codifiés et ont donné naissance aux grandes écoles modernes de karaté.

Le kobudo d’Okinawa

Le kobudo, littéralement « voie ancienne des armes », est un art martial complémentaire au karaté. Il est basé sur l’utilisation d’armes traditionnelles comme le bō, les tonfa ou les kama (faucilles). Le kobudo est étroitement lié au karaté et a prospéré à Okinawa en raison de l’interdiction des armes mentionnée plus haut.

Une tradition vivante

Okinawa reste aujourd’hui un haut lieu pour les pratiquants d’arts martiaux du monde entier. Les maîtres locaux, souvent très âgés, perpétuent les techniques traditionnelles et accueillent des élèves étrangers qui viennent pour approfondir leur pratique et s’imprégner de la philosophie des arts martiaux.

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