Kofi : « Ma musique mélange tellement d’influences »
Samedi 23 novembre 2024, la Maison de Bégon propose une belle affiche. En première partie du brassband afro-funk Balaphonics, accompagné de la chanteuse afro-soul Emma Lamadji, le duo Kofi proposera un set puissant et éclectique. Kofi, porté par l’artiste éponyme, est une véritable exploration musicale mêlant afrobeat, hip-hop, funk, rock et influences africaines. Une performance à ne pas manquer pour les amateurs de sons hybrides et audacieux.
Kofi, une identité musicale entre fusion et racines
Derrière Kofi, il y a une histoire riche et personnelle. Originaire de Saint-Michel-sur-Orge, le fondateur du projet a choisi ce pseudonyme en référence à ses origines béninoises. « Kofi », en langue fon-gbe, désigne les garçons nés un vendredi. Ce nom, qu’il s’est attribué au lancement de son projet solo, incarne son lien avec ses racines et son identité musicale.
À ses débuts, Kofi se voulait un projet solo. Cependant, dès les premiers concerts, il a évolué en duo avec Victor Egea, un saxophoniste. « Le projet était parti pour être solo, mais jouer avec Victor a tout changé. Nous avons pris tellement de plaisir sur scène que c’est devenu un duo presque naturellement », explique Kofi. Aujourd’hui, le projet s’épanouit en collaboration avec le bassiste Vincent Tochet, formant un duo qui allie puissance et sensibilité.
Un parcours jalonné d’expériences et de rencontres
L’histoire musicale de Kofi est marquée par des rencontres et des hasards heureux. Ayant commencé par la guitare à 15 ans, faute de pouvoir accéder à une batterie, il découvre rapidement la basse, un instrument qui devient une véritable passion. Plus tard, c’est la batterie qui l’attire, en intégrant un groupe qui avait besoin d’un batteur. Ces expériences forgent son style.
Ses influences musicales sont vastes : du jazz et du jazz-funk à la musique africaine, en passant par le rock des années 70 et le rap français des années 90. « J’ai grandi avec Led Zeppelin, Pink Floyd, King Crimson, IAM, NTM, et des albums comme L’École du micro d’argent d’IAM ou Le combat continue d’Idéal J. Cette diversité m’a poussé à créer une musique hybride, sans frontières. » Cette richesse se ressent dans ses compositions, où chaque morceau est une exploration musicale.
L’album Ablumé : un témoignage intemporel
En 2014, Kofi sort Ablumé, un album fondamental dans son parcours. Le titre, qui signifie « dans l’obscurité » en fon-gbe, reflète l’atmosphère introspective et souvent sombre de ses morceaux. « Ablumé représente beaucoup pour moi. Il marque une période importante de ma vie, tant sur le plan personnel qu’artistique. »
L’album est illustré par une pochette marquante à partir d’une photographie en noir et blanc d’un enfant dans une bassine, baigné par une lumière tamisée. « Cette photo, je l’ai prise un peu à la dérobée et cette scène se passait dans une pièce qui était un peu obscure, dans laquelle il n’y avait pas trop de lumière. C’est lié à ce que dit la musique et à son esthétique, un peu dark aussi.
Durant ces dix dernières années, Ablumé a continué de vivre à travers les concerts, les réarrangements et l’envie du public. « Les gens prennent du plaisir à les entendre, et nous à les interpréter. »
Un album live pour célébrer une décennie musicale
Pour marquer les dix ans de Ablumé, Kofi sortira en décembre 2024 un album live, enregistré lors d’un concert exceptionnel en 2022. Ce projet, déjà disponible en version CD lors de ses concerts, sera mis en ligne sur les plateformes de streaming dès le 12 décembre. « Ce live, c’est une manière de boucler la boucle, de célébrer cet album qui a eu une vie si riche. »
En plus de revisiter les morceaux de Ablumé, le live inclut des réarrangements inédits et un ou deux nouveaux titres. « Ce projet n’est pas seulement un hommage au passé, c’est aussi une transition vers l’avenir. En 2025, je prévois de sortir un nouvel album, avec des idées nouvelles et une évolution musicale. »
Un style inclassable, une fusion audacieuse
La musique de Kofi échappe aux étiquettes. Souvent classée comme afro hip-hop, elle dépasse largement cette définition. « C’est toujours difficile pour moi de mettre une étiquette. Je préfère dire fusion, car ma musique mélange tellement d’influences. J’ai toujours du mal en fait à définir le style parce que c’est vrai qu’il y a autant de rap que de rock que d’influences un peu africaines que de dub, reggae. »
Ce refus des cases musicales reflète aussi sa manière de travailler. Kofi gère lui-même son booking et sa production, une approche artisanale qui lui permet de conserver une grande liberté artistique. « L’industrie musicale pousse à produire constamment. Moi, je suis à contre-courant. Je préfère prendre le temps de faire vivre mes projets. »
Kofi en concert samedi 23 novembre 2024 à la Maison de Bégon (Blois) en 1ere partie de Balaphonics. Tarifs : de 8€ à 16€.