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Santé mentale : un tiers des Français en souffrance psychologique

Une étude menée par AXA Prévention en collaboration via Ipsos et le professeur Michel Lejoyeux, chef de service de psychiatrie et d’addictologie à l’Université Paris Cité, met en lumière la dégradation alarmante de la santé mentale en France. Selon les résultats, plus d’un Français sur quatre (26%) déclare vivre des épisodes de solitude, un chiffre qui grimpe à presque un sur deux (46%) chez les moins de 25 ans. Ce phénomène s’accompagne d’une détresse psychologique accrue, qui touche 36% de la population, et 56% des jeunes, révélant une situation préoccupante particulièrement pour cette tranche d’âge.

Une souffrance psychologique généralisée

L’étude s’appuie sur le GHQ-12, un questionnaire internationalement reconnu pour l’évaluation des troubles psychiques. Elle révèle que, malgré une apparente bonne perception de leur bien-être, un Français sur trois est en réalité en souffrance psychologique. Le décalage entre cette perception et la réalité s’explique en partie par la persistance des tabous autour des problèmes de santé mentale.

Bien que 91% des Français affirment se sentir « bien » ou « très bien », 34% de la population avoue souffrir d’un stress qui affecte leur quotidien. Ce chiffre monte à 39% pour les femmes, et atteint même 40% chez les femmes de moins de 35 ans. Les jeunes générations semblent ainsi particulièrement vulnérables à la détresse mentale, avec 20% des membres de la Génération Z (personnes nées entre 1997 et 2012) déclarant avoir été incapables de travailler à cause du stress, contre 11% de la génération X (personnes nées entre 1965 et 1980).

Les causes multiples d’une dégradation mentale

Plusieurs facteurs contribuent à cette situation inquiétante. D’abord, la solitude : plus d’un quart des Français ressentent qu’ils n’ont presque personne à qui parler, un phénomène exacerbé par l’hyperconnexion et la sédentarité, des aspects de la vie moderne souvent accusés de créer un sentiment d’isolement paradoxal.

Ensuite, la peur du déclassement social est citée par 39% des Français. Près d’une personne sur trois exprime une angoisse hebdomadaire liée à la crainte de ne pas s’en sortir financièrement, un sentiment encore renforcé par les incertitudes économiques actuelles. Par ailleurs, 25% des Français admettent être inquiets d’être dépassés par les avancées technologiques, un sentiment qui touche particulièrement les 25-34 ans (32%).

Un tabou persistant autour de la santé mentale

Malgré ces chiffres alarmants, sept Français sur dix refusent de consulter un professionnel pour des symptômes liés à la santé mentale, tels que la fatigue, les troubles du sommeil ou les difficultés émotionnelles. Pire encore, 60% des personnes interrogées estiment qu’il est préférable de ne pas révéler un problème de santé mentale, de peur d’être stigmatisées ou mises à l’écart. Ce tabou persistant rend la détection et le traitement des troubles psychologiques particulièrement difficiles.

À l’aube de 2025, année désignée comme celle de la grande cause nationale pour la santé mentale par le gouvernement, la sensibilisation semble s’accélérer. Plus de la moitié des Français (57%) admettent désormais penser régulièrement à leur bien-être mental, un chiffre en légère augmentation par rapport à l’année précédente.

De plus, la demande pour des formations de premiers secours en santé mentale (PSSM), qui visent à former des individus capables de détecter les signes de troubles psychiques*, est en hausse. En effet, 62% des Français se disent intéressés par ces formations, signe d’un intérêt croissant pour la prévention et le soutien en matière de santé mentale.

Des disparités générationnelles et de genre

L’étude met en lumière de nettes disparités selon l’âge et le sexe. Les femmes sont particulièrement touchées par le stress et les troubles psychologiques : 39% d’entre elles ressentent les effets du stress au quotidien, contre 29% des hommes. Par ailleurs, les jeunes femmes de moins de 35 ans sont les plus vulnérables, avec 40% d’entre elles se disant affectées par le stress de manière significative.

Au-delà des frontières françaises, cette tendance est confirmée au niveau mondial. Selon l’étude menée par Ipsos à travers 31 pays, la santé mentale est devenue la principale préoccupation en matière de santé pour 45% des personnes interrogées, surpassant le cancer, qui est désormais cité par 38% des sondés. L’Europe, notamment la Suède et la Pologne, enregistre des niveaux de stress particulièrement élevés dans la vie quotidienne de ses habitants (51% et 45% respectivement).

La nécessité de prioriser la santé mentale

Si 77% des Français considèrent que la santé mentale et la santé physique doivent être traitées avec la même importance, 45% estiment toutefois que la santé physique est davantage priorisée dans le système de santé actuel. Ce constat met en évidence la nécessité de réformer les politiques de santé pour mieux répondre à la crise croissante de santé mentale.


*La formation de Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) est un programme destiné à enseigner aux participants comment réagir face à une personne qui traverse une crise de santé mentale ou manifeste des troubles psychiques. Son objectif est de former des « secouristes en santé mentale » capables de fournir un soutien initial et d’orienter les individus vers des professionnels compétents en attendant une prise en charge spécialisée. Le programme PSSM s’inspire des premiers secours physiques, mais appliqués à la santé mentale. La formation se déroule sur 14 heures, réparties sur deux jours ou quatre demi-journées. Elle est accessible à toutes et tous, sans prérequis, et couvre divers sujets comme la dépression, les troubles anxieux, les psychoses, et les addictions. Elle inclut aussi des interventions sur les crises suicidaires, les attaques de panique et les comportements agressifs. Chaque participant reçoit un manuel avec des conseils pratiques sur les actions à entreprendre lors de telles situations.

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