La deuxième édition du rapport Ipsos sur les générations met en lumière le fait que… la plupart des individus ignorent à quelle génération ils appartiennent.
Voici un tableau récapitulatif des différentes générations :
Génération | Années de naissance | Âge en 2023 |
---|---|---|
Silencieuse | 1928 – 1945 | 78 – 95 ans |
Baby Boomers | 1946 – 1964 | 59 – 77 ans |
Génération X | 1965 – 1980 | 43 – 58 ans |
Millennials | 1981 – 1996 | 27 – 42 ans |
Génération Z | 1997 – 2012 | 11 – 26 ans |
Génération Alpha | 2013 – présent | 0 – 10 ans |
Ceci étant rappelé, penchons sur la génération Z qui pourrait être la première véritable génération mondiale.
La génération Z
La Génération Z, qui regroupe les individus nés entre 1996 et 2010, est au cœur de nombreuses études sociologiques et marketing. Caractérisée par des niveaux de stress et de solitude plus élevés, une tendance à nouer des relations en ligne et des attitudes sociales plus libérales, cette génération se distingue par une culture numérique commune transcendant les frontières. Toutefois, des nuances existent selon le sexe et l’origine géographique. Par exemple, 60 % des hommes de la génération Z estiment que la promotion de l’égalité des femmes est allée trop loin et se traduit par une discrimination à l’égard des hommes, contre seulement 40 % des femmes de la même génération, soit une différence de 20 points.
En tant que natifs du numérique, les membres de la génération Z peuvent former des « tribus mondiales » unies par une culture générationnelle spécifique et durable, tout en conservant des particularités locales.
L’anxiété est donc une caractéristique marquante de la Génération Z. En France, 56% des 12-28 ans ressentent du stress ou de la solitude. Des chiffres similaires sont observés aux États-Unis (56%), en Chine (60%) et au Brésil (62%). Trois facteurs principaux expliquent cette anxiété :
- L’impact du Covid-19 sur leur construction sociale.
- L’influence des réseaux sociaux.
- La difficulté à trouver leur voie dans une société perçue comme hostile et imprévisible.
Clivage de genre
Les valeurs progressistes de la Génération Z, notamment l’inclusivité et l’égalité des sexes, sont majoritairement soutenues par les filles. Par exemple, 65% des filles pensent que les couples de même sexe devraient pouvoir se marier légalement, contre 45% des garçons. De même, 27% des garçons estiment que les efforts pour l’égalité ont été trop loin, contre seulement 16% des filles. Ces statistiques montrent que le clivage de genre peut surpasser l’effet générationnel.
Éco-conscience vs éco-engagement
La Génération Z se sent particulièrement coupable concernant l’environnement, à hauteur de 52%. Cependant, leur engagement écologique est souvent limité : seulement 45% affirment recycler autant que possible, contre 74% des baby-boomers. Cet écart s’explique par une tendance à privilégier le bénéfice immédiat. En France, 71% des jeunes pensent qu’il est important de profiter de la vie aujourd’hui, un chiffre supérieur de 10 points à celui de l’ensemble de la population.
Hyper connexion, hyper vulnérabilité
La Génération Z est la première à avoir grandi avec les réseaux sociaux. En France, 89% des 11-15 ans possèdent un smartphone et y passent près de 3 heures par jour. Cette hyper-connexion entraîne une des vulnérabilités. Ainsi, près d’un adolescent sur quatre a déjà été victime de cyberharcèlement. En outre, 43% déclarent que ce qu’ils lisent sur leur smartphone ne leur donne pas envie de devenir adulte.
Bref, les données présentées par Ipsos révèlent une Génération Z complexe et pleine de contradictions. A l’image de l’humanité.