Un ouvrage inédit sur Saint-Saturnin et le culte de Notre-Dame-des-Aydes

Un nouveau livre vient enrichir le patrimoine culturel et spirituel de Blois : « Saint-Saturnin et le culte de Notre-Dame-des-Aydes », écrit par Philippe Pérez et édité par la paroisse de Blois-Rive-Gauche. Cet ouvrage de 80 pages, vendu au prix accessible de 10 euros, est disponible à la librairie Labbé et à la boutique des Trois Ave. Fruit d’un travail appliqué, ce livre propose une plongée dans l’histoire de l’église Saint-Saturnin et du culte emblématique de Notre-Dame-des-Aydes, patronne du diocèse de Blois. Il vient aussi combler une carence en la matière.

Philippe Pérez, installé à Blois depuis mai 2022 après avoir quitté la région parisienne, ne connaissait pas l’église Saint-Saturnin avant son arrivée. Très rapidement, celui qui est devenu le président de RCF Loir-et-Cher a été intéressé par la richesse historique et spirituelle du lieu : « Pour moi, la paroisse, c’est important. Je suis catholique et pratiquant, donc la communauté paroissiale, c’est ma communauté de base. Cette église, je l’ai trouvée riche d’architecture et d’histoire. » En se renseignant, Philippe Pérez constate qu’aucun ouvrage récent ne traite de manière approfondie de l’église et du culte de Notre-Dame-des-Aydes. L’idée de réaliser lui-même un livre s’impose alors : « J’aurais aimé trouver un tel livre à mon arrivée, alors je me suis dit : autant le faire. » Encouragé par le père de Valicourt, curé de la paroisse et historien de formation, Philippe Pérez s’est rapidement lancé dans ce projet. Le résultat est un livre à la fois accessible et instructif, destiné à un large public, croyant ou non.

Le culte de Notre-Dame-des-Aydes, bien que central dans la vie spirituelle de la paroisse Saint-Saturnin, reste relativement méconnu au-delà des limites de Blois. Ce culte ancien, attesté dans des documents datant du début du XVIe siècle, s’est développé autour d’une statue de la Vierge à l’Enfant, trouvée par des mariniers, selon une tradition orale. Cette statue est devenue au fil des siècles un symbole fort de protection et d’intercession, notamment lors des grands fléaux tels que les épidémies et les inondations.

Ce culte repose sur la confiance des chrétiens en l’intercession de la Vierge Marie, perçue comme une médiatrice auprès de Dieu. L’auteur insiste sur une distinction essentielle : « La Vierge Marie, ce n’est pas un deuxième Dieu », rappelant que c’est Dieu qui agit, tandis que Marie aide à travers la prière et l’intercession. Cette idée est d’ailleurs renforcée par le mot Aydes, qui évoque directement le rôle de soutien et d’assistance de la Vierge. Un exemple emblématique de cette confiance se retrouve dans le vitrail de l’invocation, commémorant l’inondation de 1866. Selon la tradition locale, l’inondation aurait miraculeusement cessé à la hauteur des digues, événement interprété comme une intervention divine obtenue grâce à la prière adressée à Notre-Dame-des-Aydes. Le vitrail illustre cette scène de manière saisissante : Marie y est représentée montrant de la main les eaux menaçantes, tandis que Jésus, d’un geste d’autorité, ordonne à celles-ci de ne pas dépasser leurs limites.
Le culte de Notre-Dame-des-Aydes a connu une reconnaissance officielle importante le 8 septembre 1931, lorsque l’évêque de Blois a décidé de consacrer l’ensemble du diocèse à Notre-Dame-des-Aydes. Par cet acte solennel, il confiait toutes les activités et la population du diocèse à la protection de la Vierge Marie, manifestant ainsi la place primordiale de ce sanctuaire dans la vie religieuse locale. Cette consécration témoigne de l’importance historique et spirituelle de Notre-Dame-des-Aydes pour la communauté catholique de Blois.

Le livre est organisé en chapitres thématiques, chacun complété par des encadrés apportant des éclairages précis sur des sujets particuliers. Parmi les thèmes abordés, on trouve bien évidemment l’histoire de l’église Saint-Saturnin, le couronnement de Notre-Dame-des-Aydes, le rôle des confréries en Vienne, des sujets sur le mobilier, les statues, les cloches, le grand orgue et les vitraux, ou encore l’aître Saint Saturnin. Dans cet ouvrage, on trouve également les noms de la Vierge Marie, le vœu de Louis XIII, ce qu’est un ex-voto, ou pourquoi représenter l’invisible.
La représentation de l’invisible dans l’art religieux est un sujet souvent débattu. Philippe Pérez y développe une réflexion théologique inspirée de la Bible : « Dans le livre de l’Exode, il est écrit : Tu ne feras aucune idole. Mais avec la venue du Christ, fils de Dieu, qui s’est donné à voir et a dit : Celui qui m’a vu a vu le Père, il devient légitime de le représenter. » Il précise que les représentations religieuses ne sont pas des objets d’adoration, mais des aides à la prière.

« Saint-Saturnin et le culte de Notre-Dame-des-Aydes », Philippe Pérez, 80 pages, 10 €, disponible à la librairie Labbé et à la boutique des Trois Ave.