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Une militante entendue pour « apologie du terrorisme » : les associations dénoncent une procédure bâillon

Ce mercredi 18 décembre, à 9h, une porte-parole de l’Inter-organisations Palestine 41 a été placée en garde à vue pour « apologie du terrorisme ». Accompagnée de plusieurs dizaines de militant.es, assistée par un avocat, elle a été entendue par les policiers avant de sortir de garde à vue à 11h30, tout en gardant le silence durant l’interrogatoire. Le dossier a été transmis au parquet de Blois, qui décidera dans les prochains jours des suites à donner à cette affaire.

Les organisations signataires, parmi lesquelles l’AFPS 41, la CGT, Solidaires 41 et le NPA 41, dénoncent une manœuvre destinée à museler les mouvements de solidarité avec le peuple palestinien. « Nous ignorons ce qui est reproché à notre camarade, mais cette procédure bâillon vise à intimider celles et ceux qui revendiquent une paix juste et durable au Moyen-Orient », déclarent-elles dans un communiqué.

Palestine 41

Certains évoquent une possible vengeance liée à un récent épisode judiciaire. Le 12 octobre dernier, le tribunal administratif d’Orléans avait suspendu un arrêté préfectoral controversé, interdisant les manifestations revendicatives dans le cadre des 27e Rendez-vous de l’Histoire à Blois. L’arrêté, pris le 8 octobre, interdisait toute manifestation entre le 9 et le 13 octobre, invoquant des risques de troubles liés au conflit israélo-palestinien et à la guerre en Ukraine. Le préfet justifiait cette interdiction par la crainte de tensions engendrées, notamment par la distribution de tracts dénonçant les « conséquences de l’offensive armée israélienne à Gaza ». Cependant, le juge des référés avait estimé que les arguments avancés ne reposaient sur aucune preuve tangible. Selon lui, les forces de l’ordre disposaient des moyens nécessaires pour gérer d’éventuels troubles dans le cadre du dispositif de sécurité mis en place pour l’événement culturel. Le tribunal avait ainsi jugé l’interdiction « disproportionnée » et constitutive d’une « atteinte grave à la liberté d’expression et de manifestation ». Dans la foulée de cette décision, les actions militantes avaient repris : des tractages ont eu lieu devant la préfecture et l’Université Jaurès pour sensibiliser aux questions palestiniennes et féministes.

Les associations locales s’inquiètent d’un climat de répression et de criminalisation grandissant envers les mouvements de solidarité internationale. « Il devient difficile de critiquer des politiques internationales sans risquer des accusations injustifiées », déplorent-elles.

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