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Une plage aux Grouëts au siècle dernier ?

À première vue, une carte postale datant des années 1925-1930 stockée par les archives de Blois et d’Agglopolys semblerait suggérer l’existence d’une grande plage dans le quartier des Grouëts. Examinons de plus près ce montage aux deux vues distinctes.

La première image a indubitablement été capturée en aval de Blois, au niveau de la grève des Oiseaux, entre le début de la Levée des Grouëts et la rue des Moriers. On en découvre toujours les traces lors d’une balade le long du chemin de randonnée qui borde la Loire.

La seconde vue pose plus de questions. Difficile de certifier que ce cliché a été pris à Blois. Cependant, si tel est le cas, cela peut correspondre aux baignades qui ont alterné de la fin du XIXe siècle jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avant que l’idée d’une piscine municipale ne soit envisagée.

Avec le temps, les baignades sauvages sur les grèves étaient de moins en moins appréciées, que ce soit pour des questions de décence ou à cause de la hausse des décès par noyade pendant les mois estivaux de juillet et août. Cela a incité les autorités, dès le début du XIXe siècle, à réglementer la pratique et à permettre l’installation de bains aménagés et d’une école de natation.

La popularité de ces bains aménagés et de l’école de natation a explosé dans la seconde moitié du XIXe siècle, mais les circonstances ont conduit à… la disparition de ces installations à la fin de ce même siècle. Il fallut attendre 1904 pour qu’un nouveau traité avec Edmond Béguet, batelier quai de La Saussaye, permette la réintroduction des bains et de l’école de natation, qui ont perduré jusqu’en 1931.

Ensuite, le Club nautique blésois a obtenu l’installation d’un bain et d’une plage aux Tuileries, en attendant que son projet de piscine aboutisse en juillet 1934. Le projet consistait en un bassin délimité entre la prise d’eau de la Loire et le Mail, accompagné d’une plage artificielle de sable fin de 3000 m2. Parallèlement, l’Association amicale de la jeunesse blésoise (AAJB) installait sur son stade de Vienne une plage artificielle pour les enfants.

Cependant, malgré ces installations, les amateurs de baignade sauvage persistèrent à fréquenter les grèves, comme celle des Grouëts, qui semblait être un lieu de rendez-vous populaire et familial, comme le témoignent les journaux de l’époque.

Alors, y avait-il vraiment une plage aux Grouëts il y a un siècle ? Difficile de le certifier, mais les cartes postales et les témoignages de l’époque continuent d’alimenter l’imaginaire local et de faire revivre une époque où les rives de la Loire étaient le théâtre de scènes de baignades estivales.

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