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Histoire

Depuis quand l’utilisation des cercueils dans les sépultures ?

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L’utilisation des cercueils trouve ses racines dans les pratiques funéraires antiques, bien que ces pratiques différaient grandement selon les cultures et les époques.

Les origines antiques

Les premières traces de ce qui pourrait être considéré comme l’ancêtre du cercueil apparaissent dès l’Antiquité, notamment en Égypte et à Rome. Les Égyptiens, célèbres pour leurs pratiques funéraires élaborées, utilisaient des sarcophages pour conserver les corps des défunts. Ces sarcophages étaient souvent richement décorés et fabriqués à partir de matériaux comme la pierre ou le bois. Le but principal des sarcophages égyptiens était de préserver les corps momifiés pour l’éternité, conformément à leurs croyances religieuses en une vie après la mort. Les Égyptiens croyaient que l’âme (le « ka ») devait reconnaître le corps pour survivre dans l’au-delà, d’où l’importance de conserver le corps intact aussi longtemps que possible.

Dans la Grèce antique, les pratiques funéraires étaient profondément influencées par des croyances religieuses complexes concernant l’au-delà. Les Grecs croyaient en une séparation de l’âme et du corps après la mort, l’âme voyageant vers l’Hadès, le royaume des morts. Les rites funéraires avaient donc pour but de rendre hommage aux défunts et d’assurer un passage en douceur de l’âme vers l’au-delà.

Les cercueils, ou larnax (en grec : λάρναξ), étaient parfois utilisés pour contenir les restes des défunts. Les larnakes étaient des coffres funéraires souvent en terre cuite, en pierre, ou en bois, et servaient à abriter les ossements des défunts après la crémation. La crémation était en effet une pratique courante dans la Grèce antique, en particulier durant l’époque mycénienne (1600-1100 av. J.-C.), où les corps étaient incinérés et les cendres placées dans ces cercueils. Ces cercueils étaient souvent décorés de motifs symboliques ou de scènes mythologiques.

La crémation était très répandue, en particulier chez les classes supérieures, mais l’inhumation n’était pas pour autant absente des pratiques funéraires grecques. Les nécropoles grecques, comme celles découvertes à Athènes ou à Mycènes, montrent une variété de pratiques funéraires, avec des tombes à fosse, des tombes à chambre et des tombes à tumulus, où les cercueils jouaient un rôle de protection des restes humains, que ce soit pour des corps inhumés ou des ossements après crémation.

Les Romains, de leur côté, utilisaient également des sarcophages, mais leur approche différait. Tandis que les Égyptiens visaient la préservation, les Romains, eux, cherchaient plutôt à faciliter la décomposition du corps. Les cercueils romains, souvent en pierre calcaire, étaient conçus pour permettre une décomposition rapide, les Romains ne partageant pas les mêmes croyances en une nécessité de préservation corporelle après la mort.

Les pratiques funéraires au Moyen Âge : un usage limité du cercueil

Au Moyen Âge, l’utilisation du cercueil n’était pas généralisée, notamment pour des raisons pratiques et économiques. La plupart des défunts étaient simplement enveloppés dans des linceuls et enterrés dans des fosses communes, une pratique qui perdura jusqu’à la fin de cette période. Cette manière de procéder s’explique en grande partie par la pauvreté de la majorité de la population et par la forte mortalité due aux guerres, famines et épidémies, qui rendaient les enterrements simples et rapides plus pragmatiques.

Le cercueil en bois, lorsqu’il était utilisé, servait principalement au transport des corps des lieux de décès vers les lieux de sépulture. Cette fonction était particulièrement importante dans les sociétés médiévales, où les cérémonies funéraires incluaient souvent plusieurs étapes, comme la veillée funèbre, la messe de requiem, et la procession vers le cimetière. Cependant, une fois arrivé à destination, le corps était souvent retiré du cercueil pour être enterré directement dans la terre, surtout pour les classes populaires. Seules les élites pouvaient se permettre d’enterrer leurs morts dans des cercueils, souvent dans des cryptes ou des tombeaux familiaux.

L’évolution vers des pratiques plus standardisées

Ce n’est qu’à partir de la Renaissance et surtout à l’époque moderne que l’utilisation des cercueils s’est peu à peu démocratisée. Cette évolution fut en grande partie due à des préoccupations sanitaires croissantes dans les villes de plus en plus densément peuplées. Le cercueil permettait de mieux contenir les corps et de prévenir les mauvaises odeurs, ainsi que les risques de propagation de maladies, un enjeu majeur dans les contextes urbains. Toutefois, le cercueil restait encore un symbole de statut, avec des matériaux et des décorations reflétant la richesse et le rang social du défunt​.

L’utilisation des cercueils aujourd’hui dans le monde

Aujourd’hui, l’utilisation des cercueils est une pratique universelle qui a évolué pour s’adapter aux besoins et aux croyances des différentes cultures du monde. Si les cercueils demeurent un élément central des rites funéraires, leur conception, leur matérialité, et leur usage varient considérablement d’un pays à l’autre, influencés par des facteurs culturels, religieux, écologiques, et économiques.

Occident : tradition, législation, et innovations écologiques

En Occident, notamment en Europe et en Amérique du Nord, le cercueil est non seulement une tradition profondément ancrée mais aussi une obligation légale. En France, par exemple, la loi (article L2223-19 du Code général des collectivités territoriales) impose l’utilisation d’un cercueil pour toute inhumation ou crémation. Les cercueils sont généralement fabriqués en bois, mais des alternatives écologiques comme les cercueils en carton ou en fibres végétales commencent à gagner en popularité, répondant à une préoccupation croissante pour l’environnement. Ces modèles sont souvent biodégradables et permettent de réduire l’empreinte carbone des funérailles​.

Aux États-Unis, en revanche, les cercueils métalliques, souvent en acier ou en bronze, sont également très populaires (environ 35 % à 40 % des ventes), bien qu’ils soient plus coûteux et moins écologiques que leurs homologues en bois. La tendance à la personnalisation est également forte, avec des cercueils décorés ou fabriqués sur mesure pour refléter la personnalité ou les passions du défunt.

Afrique : tradition et personnalisation

En Afrique, les pratiques funéraires peuvent être extrêmement diversifiées. Au Ghana (particulièrement chez les peuples Ga du sud), par exemple, les cercueils sont souvent conçus pour représenter des objets ou des symboles importants pour le défunt. Ces cercueils personnalisés, appelés « cercueils de fantaisie », peuvent prendre la forme de poissons, d’avions, de voitures, ou même de fruits, et sont devenus célèbres dans le monde entier pour leur créativité et leur signification culturelle​. Ces cercueils incarnent souvent la profession, les rêves, ou les réalisations du défunt, et ajoutent une dimension festive et symbolique au rite funéraire.

Asie : influence des pratiques religieuses

En Asie, les pratiques varient également en fonction des traditions religieuses. Dans les pays bouddhistes comme le Japon et la Thaïlande, la crémation est la norme, mais les corps sont souvent placés dans des cercueils avant la crémation, en accord avec les rites funéraires traditionnels. En Chine, bien que la crémation soit également de plus en plus courante, surtout dans les zones urbaines, les cercueils en bois, souvent luxueusement ornés, restent un symbole important du respect et de l’honneur rendu au défunt. En Inde, les crémations se font souvent sans cercueil, mais lorsque des cercueils sont utilisés, ils sont généralement simples et en bois, en accord avec les principes hindous d’humilité et de retour à la nature.

Les pratiques islamiques

Dans le monde islamique, l’utilisation des cercueils est généralement rare en raison des préceptes religieux qui privilégient l’inhumation directe du corps dans un linceul. Cette pratique repose sur les enseignements du Prophète Muhammad, qui recommandait la simplicité et l’humilité dans la mort. Le corps du défunt est lavé rituellement, enveloppé dans un linceul blanc (kafan), et enterré directement dans la terre, face à La Mecque, dans les plus brefs délais après le décès.

Cependant, il existe des situations où l’utilisation d’un cercueil peut être nécessaire dans le monde islamique. Cela se produit notamment dans le cadre du transport de la dépouille, pour des raisons légales, ou dans certaines régions urbaines. Lorsque des cercueils sont utilisés dans le cadre de funérailles islamiques, ils sont souvent très simples, fabriqués en bois non orné, et dépourvus des décorations ou des ornements souvent présents dans d’autres cultures. Cette simplicité reflète l’égalité de tous devant la mort, un principe central dans l’islam, où le statut social du défunt ne doit pas être reflété dans les funérailles​.

L’influence croissante de l’écologie

Enfin, dans de nombreuses régions du monde, l’accent croissant sur la durabilité environnementale influence les choix en matière de cercueils. Les cercueils biodégradables, fabriqués à partir de matériaux écologiques comme le bambou, le carton, ou le papier recyclé, gagnent en popularité. Ces cercueils sont conçus pour se décomposer rapidement et minimiser l’impact environnemental des funérailles, répondant ainsi à une demande croissante pour des options funéraires plus respectueuses de la nature.

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