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Contre la loi Duplomb, une mobilisation annoncée devant la préfecture

Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !

Le rendez-vous est fixé au jeudi 5 juin 2025 à 18h30, devant la préfecture de Blois. L’appel, initié par la Confédération paysanne de Loir-et-Cher, s’est vu rapidement rejoint par plusieurs formations politiques : Génération.s 41, La France Insoumise 41, Les Écologistes 41, le Parti communiste français 41 et le Parti socialiste 41. Ensemble, ils signent un texte commun pour dénoncer ce qu’ils qualifient sans détour de « loi toxique » : la proposition législative portée par le sénateur Laurent Duplomb, actuellement examinée à l’Assemblée nationale.

Une loi jugée attentatoire à la santé publique, à la démocratie et à l’environnement

Dans le communiqué publié le 2 juin, les signataires affirment que la loi Duplomb représente « une attaque frontale contre la vie, une menace pour la biodiversité et un véritable affront à la démocratie ». Ce texte législatif, destiné officiellement à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », prévoit notamment la ré-autorisation de l’Acétamipride, un pesticide néonicotinoïde interdit en France depuis 2018, et classé parmi les substances les plus dangereuses pour les pollinisateurs. La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher est citée dans le communiqué : « Il tue les pollinisateurs, c’est un perturbateur endocrinien, un neurotoxique du développement et on peut le retrouver dans l’eau potable. »

Les organisations dénoncent également le mode opératoire législatif, qu’elles estiment marqué par le contournement des procédures démocratiques et scientifiques : « en détournant le débat parlementaire et en contournant les alertes scientifiques », la loi avancerait sans réel débat public, affaiblissant les garde-fous sanitaires et écologiques.

Le Loir-et-Cher en première ligne : nappes phréatiques menacées et pollinisateurs en déclin

Le communiqué ancre cette dénonciation dans une réalité locale concrète. Les nappes phréatiques du Loir-et-Cher sont d’ores et déjà affectées par la présence de substances chimiques. Les opérations de dépollution engagées chaque année représentent un coût de plusieurs millions d’euros. Et malgré ces efforts, les eaux du robinet sont de plus en plus contaminées.

L’argument environnemental se double d’un constat alarmant sur la biodiversité : 80 % des insectes ont disparu en vingt ans. En parallèle, l’Agence Régionale de la Biodiversité a constaté que plus d’un tiers des oiseaux spécialisés dans les milieux agricoles ont disparu en trente ans. Ce déclin affecte non seulement les chaînes alimentaires naturelles, mais mettrait aussi en péril l’autonomie alimentaire, en compromettant les fonctions de pollinisation et la qualité des sols.

Les effets sanitaires de l’Acétamipride : une toxicité documentée

Le communiqué s’appuie également sur des données scientifiques pour alerter sur les risques liés à la molécule même que la loi entend réintroduire. L’Acétamipride, rappelle-t-il, agit sur le système nerveux central des abeilles, les désorientant et les conduisant à la mort. Chez les humains, une étude de 2019 aurait mis en lumière ses effets potentiels sur le neurodéveloppement des enfants in utero, évoquant des cas de malformations congénitales comme l’anencéphalie. D’autres études mentionneraient des liens avec des maladies cardio-métaboliques ou des cancers du foie.

Une vision agricole à rebours de la transition écologique

Les signataires soulignent que la loi Duplomb ne se limite pas à la question des pesticides. Elle s’inscrirait dans une orientation générale en faveur de l’agriculture intensive, en rupture avec les engagements climatiques et écologiques. En témoigneraient, selon eux, la volonté de faciliter les mégabassines, classées comme « d’intérêt général majeur » dans le projet de loi, ou encore l’assouplissement des seuils d’autorisation pour les élevages industriels (de 2 000 à 3 000 porcs ; de 40 000 à 85 000 volailles).

Dans le même temps, les aides au développement de l’agriculture biologique ont été revues à la baisse dans le dernier projet de loi de finances, accentuant la précarité d’un modèle que les signataires considèrent pourtant comme porteur d’avenir pour les agriculteurs et la planète.

« Nous avons besoin d’un avenir pour les agriculteurs, pas d’un permis d’empoisonner. »

Une exigence claire : suspendre la loi et relancer un débat démocratique

En conclusion, le communiqué appelle à la suspension immédiate de la loi Duplomb, au retour du débat au Parlement et à l’ouverture d’une réflexion nationale sur un modèle agricole respectueux de la santé, de la biodiversité et du climat. Le rassemblement du 5 juin devant la préfecture de Blois vise à rendre visible cette opposition, qui dépasse le cadre partisan. Il s’adresse à tous ceux qui, dans le Loir-et-Cher, se sentent concernés par la qualité de leur eau, la préservation de l’environnement et le droit à une alimentation saine.

Le message porté par les initiateurs est clair : « Nous refusons une loi qui privilégie les intérêts financiers de l’agro-industrie au détriment de la santé publique, de l’autonomie alimentaire, de la nature et des agriculteurs. »

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