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En novembre, prendre le temps à la Galerie Wilson

Les expositions collectives sont faites de gestes différents, de matières distinctes, de regards singuliers, invités à se répondre. C’est ce qui se joue, en ce mois de novembre 2025, à la Galerie Wilson, où neuf artistes contemporains sont réunis : Corinne Voyant, Marie-Pascale Martins, Gérard Guéguen, Joss’ Sculpture, Elma Sanchez-Le Meur, Jean-Pierre Milesi, Sylvie Guillot, Ged et Julien Maillart. Pas de thème imposé. Pas de mot d’ordre. Chacun suit son axe, son souffle, son propre rapport au monde. Et pourtant, quelque chose circule d’une œuvre à l’autre — une attention, une inquiétude parfois, une manière de tenir face au temps. Ce qui réunit ces artistes, ce n’est ni la forme, ni la technique, ni l’intention. C’est la justesse. Justesse d’un geste qui ne cherche pas à séduire. Justesse d’une parole qui ne cherche pas à convaincre. Justesse d’une présence qui se donne simplement, à hauteur d’œil. Il ne s’agit pas ici de « montrer » l’art, mais de le laisser agir.

expo wilson 2025

Sylvie Guillot — le bleu comme altitude intérieure

Chez Sylvie Guillot, la peinture, dit-elle au micro de RCF, est « chevillée au corps » depuis l’enfance : une pratique née sur les murs de la maison familiale, encouragée, jamais quittée. Ses toiles, présentées sur le mur principal, sont traversées de bleus profonds, de verts d’eau, de jaunes solaires, travaillés au couteau, en épaisseurs successives. La référence affleure : un voyage en montgolfière. Vue aérienne. Sérénité suspendue. Ce que l’œil garde lorsqu’il a vu le monde de très haut.

Sylvie Guillot

Elle cite Michel Pastoureau, Nicolas de Staël, Geneviève Asse, et l’évidence est là : le bleu est source, passage, seuil. Elle parle de spontanéité du geste, de quête — et cite Fabienne Verdier, dont elle admire la dimension intérieure du mouvement. Dans l’entrée de la Galerie Wilson, une toile accueille les visiteurs : un paysage abstrait qui contient, en son épaisseur même, un monde microscopique révélé par la photographie macro. Là encore, rien d’illustratif : le visible et l’invisible cohabitent.

Julien Maillart — le temps comme matière

Les toiles de Julien Maillart parlent d’autre chose : une densité, une retenue, une mémoire déposée. Il peint depuis moins de dix ans. Quarante ans : un besoin, net, soudain, de trouver un médium pour dire. Il n’intitule pas ses tableaux. Il préfère laisser la place du regard intacte. Les formats sont carrés, souvent 1 m x 1 m — ce qu’autorise, dit-il en riant, « la taille du coffre de ma voiture ». Mais la plaisanterie n’enlève rien à la précision du geste. La surface est stratifiée, usée, reprise, griffée, comme une mémoire géologique. Les couleurs sont sobres, terreuses, minérales, travaillées par zones : rien n’est éclatant, tout est contenu.

Julien Maillart

Julien peint en musique, toujours, et uniquement sur Keith Jarrett — une pulsation intime, souple, improvisée, qui s’entend presque dans la matière. « Un tableau n’est jamais terminé. Je peux y revenir six mois plus tard. Le temps fait partie du travail. » Ce sont des peintures à regarder longtemps, qui ne se livrent pas d’un coup.

Ged — l’eau monte

Plus loin, dans une alcôve, les dessins en noir et blanc de Ged se tiennent comme des signaux : formes pleines, silhouettes, aplats, contrastes nets. Aucune hésitation dans le trait. Il parle d’obsolescence programmée du monde, mais refuse tout catastrophisme : on ne se rend compte du bonheur qu’à l’instant où il menace de nous échapper.

Ged

Dans son dessin « L’eau monte », un personnage tente de prévenir. Autour, les autres répondent : « Ta gueule. » Puis la voix revient, plus forte : L’EAU MONTE. Rien de plus. Tout est là. Ce n’est pas un appel, ce n’est pas une accusation. C’est un constat. « Il faut regarder les choses en face. Voir le pire pour prendre le meilleur. Et défendre ce qui peut l’être encore. » Ged expose aussi des paysages mentaux : arbres, gouttes, pluies de cercles, lignes qui se fissurent. Des images simples, presque archétypales, qui disent l’urgence avec la discrétion de quelqu’un qui a compris.

Voici quelques exemples, tout le reste est à découvrir à la Galerie Wilson, en prenant son temps.


Exposition — Galerie d’Art Wilson, Blois
📅 Jusqu’au 30 novembre 2025
📍 23 avenue du Président-Wilson, Blois
🕒 Du jeudi au dimanche, 14h–19h — Entrée libre
♿ Accessible aux personnes à mobilité réduite

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