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Comment l’art journal agît pour retrouver confiance en soi ?

Une page blanche que l’on ouvre, un carnet que l’on prend dans les mains, un papier que l’on touche du bout des doigts. L’art journal commence là. On y dépose ce qui ne trouve pas sa place dans les phrases lisses du quotidien, ce qui ne se dit ni sur les réseaux, ni autour d’un verre. On y va sans précaution, ou plutôt avec cette prudence instinctive que l’on garde pour tout ce qui est fragile : sa propre émotion. L’art journal n’a pas vocation à raconter les faits, encore moins à rendre compte d’un déroulement logique. Il cherche autre chose : la trace sensible de ce qui nous traverse. On y peint, on y colle, on y déchire, on y écrit parfois une phrase isolée, parfois rien, seulement une couleur ; et c’est suffisant, parce que tout est déjà là.

L’estime de soi, tissée lentement dans l’acte de faire

Cette page où les formes se superposent permet d’exprimer sans devoir expliquer. Et c’est précisément ce qui en fait un outil précieux dans le travail de l’estime de soi. Il est souvent difficile de dire à quelqu’un ce que l’on ressent — non par pudeur seulement, mais parce que les émotions ne sont pas toujours prêtes à être nommées. Dans un carnet, elles trouvent un passage plus doux. La page est un lieu qui ne juge pas. On n’y est ni observé, ni évalué. On n’y cherche pas à faire beau, à faire juste, à faire impression. On y cherche seulement à se retrouver. Et dans ce geste, lentement, quelque chose se remet en mouvement : la possibilité de se laisser être sans devoir se comparer, se corriger, se justifier. Peu à peu, on découvre que l’on peut se regarder avec moins de dureté. La confiance, alors, ne surgit pas comme une illumination : elle se tisse, elle s’éprouve, elle se laisse sentir.

Quand l’art devient chemin thérapeutique

Lorsqu’il entre dans le champ de l’art-thérapie, l’art journal devient plus qu’une pratique personnelle : il devient un chemin guidé. L’art, ici, n’est pas une fin ; il n’est pas une performance, ni un résultat à atteindre. Il est le moyen par lequel l’inconscient trouve un langage. L’art-thérapeute ne vient pas interpréter la page comme un symbole ou une énigme. Il accueille, il observe, il accompagne. Il permet à la personne de reconnaître ce qu’elle a elle-même déposé, de mettre des mots sur ce qui, jusque-là, demeurait sans forme. Parfois, il suffit de regarder ensemble la page, de nommer une couleur, un mouvement, une hésitation. Parfois, c’est simplement le fait de se tenir là, d’oser montrer ce que l’on a créé, qui constitue déjà une victoire. Car dans la confiance en soi, il y a toujours la question du regard de l’autre. Non pas ce que les autres pensent réellement de nous, mais ce que nous croyons qu’ils pensent. Traverser cette crainte-là est souvent un passage décisif.

Émilie Chartier

Une trajectoire de vie tournée vers l’accompagnement

C’est ce mouvement que Émilie Chartier accompagne en tant qu’art-thérapeute. Native de Blois, elle a longtemps travaillé dans d’autres domaines : l’immobilier, la vente, puis l’assistanat de direction dans une entreprise de services informatiques à Vineuil. C’est là, en suivant des stagiaires dans leur parcours de formation, qu’elle a découvert l’importance d’être aux côtés de ceux qui doutent. Elle raconte l’avoir ressenti dans son corps, avant même de pouvoir le formuler : ce besoin de se tenir auprès de l’autre, non pour faire à sa place, mais pour l’aider à trouver son propre mouvement. Lorsqu’un bilan de compétences lui présente l’art-thérapie, ce n’est pas une rupture, mais une évidence douce. Elle se forme à l’école d’art-thérapie de Tours, où elle apprend à accompagner un patient depuis la première rencontre jusqu’à l’atteinte de l’objectif fixé ensemble.

Accompagner le mouvement, plutôt que fabriquer des réponses

Son mémoire porte sur l’amélioration de la confiance en soi et la diminution du repli social chez des personnes âgées atteintes d’Alzheimer en EHPAD. Avec cette conviction que l’art peut ouvrir un passage là où la parole ne passe plus. Elle le dit avec simplicité : on ne cherche pas à effacer les blessures, on cherche à réapprendre à vivre avec. L’art ne guérit pas comme un médicament, il élargit l’espace intérieur, il ramène du souffle. Aujourd’hui, Émilie accompagne des personnes de tous âges, à domicile et bientôt dans un local partagé en ville. Dans ses ateliers, le carnet n’est jamais un exercice imposé : il est une porte, parmi d’autres. On peut produire ou ne pas produire. On peut parler ou se taire. On peut regarder les tableaux accrochés au mur avant d’oser déposer un trait sur le papier. L’essentiel est que quelque chose se mette en mouvement. Parce que c’est toujours cela, au fond : retrouver le mouvement, la circulation, le vivant en soi.


Découverte ce jeudi de l’Art Journal avec Émilie Chartier

A l’Espace Blois Capitale – 16 rue Emile Laurens – ce jeudi 13 novembre (de 19h30 à 20h15), une présentation et une initiation à l’Art Journal seront proposées gratuitement par Émilie Chartier, art-thérapeute. C’est sans inscription, sans engagement. Bref, à ne pas manquer.

Juste avant, ce même jeudi 13 novembre (de 18h30 à 19h30), il s’agira de se parler à cœur ouvert pour évoquer ce sujet important : l’estime de soi et le manque de confiance. La parole circulera librement, un temps animé par Marc Alvarez.

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