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Que voir cette semaine aux Lobis ? Carte blanche à Laëtitia Scherier

Chaque semaine, Laëtitia Scherier, directrice du cinéma Les Lobis, a carte blanche pour nous raconter ce qu’il ne faut pas manquer sur le grand écran.

Première sortie, Dossier 137, de Dominik Moll, qui fut le film d’ouverture des Rendez-vous de l’Histoire à Blois. « Le film raconte l’histoire d’un jeune homme gravement blessé par un tir de flash-ball pendant les manifestations des Gilets jaunes. Léa Drucker y incarne une enquêtrice de l’IGPN. Le sujet est fort. »

Mais son coup de cœur de la semaine va à Eleanor the Great, premier long métrage de Scarlett Johansson en tant que réalisatrice. « C’est un petit bijou », dit-elle, sans hésitation. Une comédie de réalité profondément tendre, révélée à Cannes dans la sélection Un Certain Regard. Le film suit une femme de 94 ans, incarnée par June Squibb, qui quitte une maison de retraite en Floride après la mort de sa meilleure amie, et s’installe à New York pour tenter de rompre sa solitude. « Comme elle ne connaît personne et qu’elle est complètement désorientée, elle va rejoindre un groupe de parole », explique Laëtitia. « Elle va s’enliser dans un mensonge, en racontant une vie qui n’est pas la sienne : elle raconte la vie de sa meilleure amie, ce qui fait partie de son processus de deuil. Mais c’est un mensonge qui va partir extrêmement loin, dans lequel elle va être complètement embourbée. »

Ce geste minuscule — raconter la vie d’une autre — devient l’axe fragile autour duquel tout bouge. « Tout le film, c’est le regard très tendre que la réalisatrice porte sur ce personnage, qui représente un peu la grand-mère qu’on rêverait d’avoir. Elle a un bon fond, et c’est juste un mensonge qui, au départ, ne lui semblait pas important, mais qui va la dépasser. »

Les thèmes se serrent autour de la vulnérabilité humaine : le deuil, la construction de la mémoire, le poids de l’absence. La mémoire qui se fabrique en prenant la voix d’une autre. La trace de l’Histoire dans les corps : la vie racontée n’est pas la sienne, c’est celle d’une femme qui a connu les camps de concentration, glissée dans un récit qui devient refuge, protection, piège. S’y ajoute la question de l’invisibilité du grand âge. « Elle incarne une figure quasiment absente de l’imaginaire cinématographique. Après 40 ans, les rôles principaux pour les femmes deviennent extrêmement rares. »

Pourtant, rien n’alourdit le film. Il respire, doucement, au rythme de cette femme âgée qui marche lentement dans la ville. Scarlett Johansson choisit le contraire du spectaculaire. « C’est un cinéma très intime, avec des plans resserrés, une caméra très proche des personnages, qui observe les visages changer au gré des émotions, avec un montage qui prend son temps. Il y a vraiment des moments suspendus dans le film, des pauses contemplatives. » Laëtitia Scherier avoue sans détour : « J’avais pas mal d’appréhension », devant le passage derrière la caméra d’une actrice aussi connue pour des blockbusters que pour des films d’auteur. Mais elle sourit. « Là, clairement, ça lance une carrière pleine de promesses. » Le film a reçu le Prix du public au Festival de Deauville.


Puis vient l’autre respiration de la semaine : BD BOUM, le festival qui transforme Blois en capitale vivante de la bande dessinée.

On y verra, entre autres, vendredi soir, une « Double Dose » Monstres réunit Frankenstein de James Whale (1932) et La Mouche de David Cronenberg. Les films seront présentés par Stan Manoukian, illustrateur, dessinateur et auteur de bande dessinée, qui publie justement une nouvelle adaptation de Frankenstein aux éditions Gallimard. « C’était l’occasion parfaite », dit Laëtitia Scherier. Et elle ajoute, avec un éclat net : « Je saute sur toutes les occasions de reprogrammer un film de David Cronenberg, parce que je suis une très, très grande fan. »

Le lendemain (samedi à 16h15 – entrée libre), Jordan, l’itinéraire d’un pionnier, de Marc Azema, raconte le parcours de Jordan Mechner, créateur du jeu culte Prince of Persia, devenu auteur de bande dessinée et cinéaste. Le film mêle prise de vue réelle, archives numériques, animation graphique, pages de bande dessinée. « C’est un film hyper protéiforme, à l’image de sa carrière », dit-elle. La séance sera suivie d’un débat, en présence du réalisateur, de Jordan Mechner lui-même, installé depuis plus de dix ans dans le sud de la France, et de Sylvain Gache, auteur d’une exposition consacrée à Ripley, la BD où Jordan Mechner raconte l’histoire de sa famille traversée par l’exil.

Toujours samedi à 16h15 (mais aussi dimanche à 11h), moment de douceur graphique avec Les plus belles histoires de Quentin Blake : Jack et Nancy, présenté par Didier Pasamonik d’ActuaBD. Un programme pour entrer dans cet univers d’enfance, de traits fins, de tons pastels, où « les histoires parlent surtout de la liberté et du pouvoir de l’imagination ».

>> Informations et horaires : blois-les-lobis.cap-cine.fr

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