À Blois, le Nouvel An amazigh 2975 va célébrer la culture et le vivre-ensemble
Organisé du 12 au 19 janvier par le regroupement associatif Tamazgha, le Nouvel An amazigh 2975 propose une semaine d’événements berbères à Blois. Ce rassemblement repose sur la collaboration entre trois associations : Euro Berbère Économie, Taymate Horizon, et Franco Imazighen. Pascal Amar Khodja, président d’Euro Berbère Économie, et Ismael Bahaddou, de Taymate Horizon, expliquent en détail les ambitions et les spécificités de cette deuxième édition.
Un lancement symbolique à la mairie de Blois
Le coup d’envoi de la semaine sera donné le dimanche 12 janvier à 14h, lors d’une cérémonie officielle à la mairie de Blois. « C’est important de commencer ce programme par un moment institutionnel », explique Pascal Amar Khodja. « Nous aurons la présence du maire, comme l’année dernière, pour souligner l’importance de ce Nouvel An et de ce qu’il représente. »
Le choix de la date n’est pas anodin. « Le 12 janvier correspond au jour exact du Nouvel An amazigh, une date qui a une portée symbolique forte », précise Ismael Bahaddou. L’événement sera l’occasion de rappeler les origines et la signification de cette tradition millénaire. « Nous avons collaboré avec la mairie pour organiser ce lancement un dimanche, afin qu’il coïncide avec cette date particulière », ajoute Pascal Amar Khodja.
Un forum pour valoriser l’entrepreneuriat
Le programme se poursuit avec le forum des rencontres des entrepreneurs, prévu le mercredi 15 janvier (18h à 19h30). Ce moment clé vise à encourager la création d’entreprises, comme le détaille Pascal Amar Khodja : « Nous voulons sensibiliser les participants au fait que l’entrepreneuriat est accessible à tous, même sans grandes études. » Des chefs d’entreprise issus de divers secteurs viendront partager leur expérience. Parmi eux, Philippe, un entrepreneur ayant quitté le secteur public pour lancer son activité, expliquera son parcours. « Ce forum sera l’occasion d’échanger sur les défis, les réussites, mais aussi les échecs, afin de démystifier l’acte d’entreprendre », souligne Ismael Bahaddou. « L’idée est aussi de montrer que, quel que soit son niveau d’étude, on peut réussir. » Des moments d’interaction avec le public sont prévus pour enrichir les discussions.
Une grande soirée entre tradition et modernité
Le vendredi 17 janvier sera consacré à une grande soirée, dès 20h30 à la Maison de Bégon. En ouverture, une chorale issue d’un partenariat avec le Conservatoire de musique de Blois interprétera des chants amazighs, mêlés à d’autres genres musicaux. « C’était essentiel pour nous de travailler avec le conservatoire pour symboliser l’ouverture entre notre culture et d’autres traditions musicales », explique Ismael Bahaddou.
Un défilé de robes traditionnelles amazighes suivra cette performance. Cette année, l’organisation est locale : « Nous avons récupéré des tenues provenant de diverses régions amazighes grâce à des prêts et des locations », précise Pascal Amar Khodja. La soirée se terminera en musique avec le groupe Amazigh, en provenance de Saint-Etienne, qui interprétera des morceaux traditionnels issus de différentes régions de la culture berbère.
Des ateliers et un souk pour valoriser le patrimoine artisanal
Le samedi 18 janvier sera une journée riche en activités, marquée notamment par des ateliers artistiques et culinaires à l’espace Mirabeau, toute la journée, à partir de 9h30. « Nous avons élargi le programme par rapport à l’année dernière, en ajoutant des ateliers de fabrication de bijoux et de poterie », explique Pascal Amar Khodja. Ces activités, très populaires lors de la première édition, se tiendront cette fois sur l’ensemble de la journée. « Nous avons répondu à une forte demande des participants », souligne Ismael Bahaddou.
En parallèle, un grand souk prendra place à l’espace Jorge Semprun, réunissant des exposants venus de Blois, mais aussi de Paris, Tours et Orléans. « Ce marché est une véritable vitrine de la culture amazighe, avec des produits comme des vêtements, des bijoux, de l’argenterie et des poteries », détaille Ismael Bahaddou. « Certains exposants, comme Ben, animeront également des moments de partage pour raconter l’histoire de l’amazighité. »
Une conférence sur la transmission culturelle
L’après-midi du 18 janvier sera également marqué par une conférence intitulée « La Transmission », à 16h, axée sur l’importance de préserver et de transmettre la culture amazighe. « C’est un thème fondamental, car connaître ses racines permet de mieux comprendre qui l’on est », explique Pascal Amar Khodja. La conférence abordera la manière dont cette culture, qui valorise l’ouverture et l’échange, peut être transmise aux jeunes générations tout en restant ancrée dans ses traditions.
Sport et littérature pour clore la semaine
Le dimanche 19 janvier, deux événements viendront clôturer cette semaine festive. Tout d’abord, un tournoi de futsal se tiendra au gymnase Moussa-Traoré. « Le sport est un excellent moyen de rassembler les jeunes et de leur faire découvrir la culture amazighe à travers un vecteur qui les touche directement », souligne Ismael Bahaddou.
Enfin, un Salon du livre se tiendra à l’Hôtel Le Cosy. « Nous avons invité des auteurs berbères qui écrivent en tamazight ou en français. Ce salon permet de partager la richesse de notre culture littéraire et de susciter des échanges autour de cette diversité », précise Pascal Amar Khodja.
Un bilan positif et des ambitions pour l’avenir
En tirant le bilan de la première édition, les organisateurs s’accordent à dire que l’événement a été une réussite. « Les ateliers culinaires ont attiré un public très diversifié, et le Salon du livre a rassemblé des auteurs et des visiteurs de tous horizons. Ce que nous recherchons, c’est l’ouverture, et pas un événement communautaire fermé. » Et pour l’avenir, l’objectif est clair : poursuivre cette dynamique en renforçant les liens culturels et économiques entre la France et les pays amazighs. « Nous voulons que Tamazgha devienne une plateforme de dialogue et de collaboration sur le long terme, tout en valorisant la richesse de notre culture », conclut Ismael Bahaddou. Pascal Amar Khodja ajoute qu’il a la volonté de voir se développer la partie économique.
Quoi qu’il en soit, ce programme riche et varié témoigne d’une volonté de faire découvrir la culture amazighe tout en créant des espaces de rencontre et d’échange, dans un esprit d’ouverture et de partage. Le Nouvel An amazigh 2975 promet ainsi de fédérer un large public, à Blois, comme au-delà.