À Blois, un 1er mai combatif sous le signe des droits sociaux, de la paix et de la solidarité internationale

Ils étaient environ 600, selon les syndicats CGT, FSU et Solidaires, à avoir répondu à l’appel du 1er mai à Blois. Rassemblés devant la préfecture de Loir-et-Cher en fin de matinée, les manifestants ont défilé dans les rues sous un soleil printanier.
Une mobilisation internationale contre l’extrême droite et la guerre
Pour la FSU, le 1er mai 2025 s’inscrit dans un contexte international alarmant. Dans sa prise de parole, le syndicat a dénoncé l’offensive globale de l’extrême droite, incarnée notamment par Donald Trump, Vladimir Poutine, Benyamin Netanyahou, Javier Milei ou Giorgia Meloni. « Soutenus par les plus grands milliardaires, ils veulent remplacer le droit international construit après 1945 par la loi du plus fort, ou plutôt du plus riche », a lancé Emmanuel Mercier à deux pas du château royal. La FSU alerte sur les atteintes aux droits fondamentaux dans le monde : droit à l’avortement, à l’éducation, droits des immigré·es ou des personnes LGBTQIA+, mais aussi musellement de la recherche et abandon de la lutte contre le changement climatique. « Le poison de la division progresse. »
Face à ces menaces, la fédération syndicale affirme sa solidarité avec les Ukrainien·nes et les Palestinien·nes, appelant à « une paix juste et durable sous l’égide de l’ONU ». Elle soutient également les travailleuses et travailleurs exilés, précarisés par des politiques toujours plus violentes, et réclame des règles de commerce international fondées sur le respect des droits sociaux et environnementaux.

La CGT appelle à la mobilisation contre la militarisation et l’austérité
Dans un tract, la CGT insiste sur le contexte de militarisation croissante. Elle évoque « le dépeçage de l’Ukraine entre les États-Unis et la Russie » et dénonce une « guerre inter-impérialiste sur le dos du peuple ukrainien » pendant que « l’Europe n’est pas invitée au festin ». Dans ce cadre, elle critique fermement les déclarations d’Emmanuel Macron sur une guerre inévitable contre la Russie et une confrontation commerciale avec les États-Unis.
La CGT condamne également la guerre menée à Gaza par Israël, qu’elle qualifie de « génocidaire », évoquant « plus de 50 000 mort·es » et une « épuration ethnique ». Elle appelle à intensifier le combat internationaliste pour la paix et l’autodétermination des peuples.
Les revendications sociales ne sont pas en reste. La CGT dénonce l’augmentation massive des budgets militaires, le démantèlement des services publics, la chasse aux chômeurs et aux étrangers, les restructurations, les licenciements massifs et l’intensification du travail. Elle affirme que « les travailleur·ses du monde ne sont pas en guerre » et refuse de faire payer « la guerre comme la dette du capital ».

Le refus de la retraite à 64 ans et la défense du système par répartition
Sur le terrain social, les syndicats ont réaffirmé lors du 1er mai leur opposition à la réforme des retraites. La CGT exige l’abrogation du recul de l’âge légal à 64 ans et le retour à la retraite à 60 ans. Elle met en avant les mobilisations victorieuses dans certaines entreprises, comme Thalès, où des augmentations de salaires ont été obtenues. Elle rappelle que ces hausses bénéficient aussi au financement des retraites par répartition. Le syndicat propose plusieurs leviers pour financer les 15 milliards d’euros nécessaires à la réforme qu’il défend : égalité salariale femmes-hommes, contribution des dividendes, lutte contre la fraude patronale, soumission à cotisation des primes d’intéressement et hausse de 1 % des cotisations patronales.
« Il n’y a pas de droits sans syndicat »
Face à un monde en bascule, les syndicats appellent à la mobilisation et à l’organisation. « Les salarié·es mesurent la fragilité de leurs droits au travail, à la retraite, dans la vie », écrit la CGT. « Parce qu’il n’y a pas de droits sans syndicat, et pas de syndicat sans syndiqué·es, c’est le moment de s’organiser. » Le message est clair : face aux régressions sociales et aux logiques guerrières, seule une force collective organisée permet de défendre les conquis sociaux.
Le prochain rendez-vous syndical est d’ores et déjà fixé : une journée de mobilisation de la fonction publique est annoncée pour le 13 mai.