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A la recherche de la mystérieuse église Saint-Lubin

Perchée dans une alcôve de pierre à la façade du 41 rue Saint-Lubin, une figurine de Saint Lubin, coiffé de sa mitre et tenant sa crosse, semble braver les siècles. Pourtant, malgré la proximité que l’on pourrait attendre, l’ancienne église paroissiale Saint-Lubin reste insaisissable, comme on peut le lire dans Blois insolite et méconnu (éditions Sutton).

La rue Saint-Lubin, dont le nom est attesté depuis 1278, trône au pied du château, tracée sur une ancienne voie de passage qui longe le pied du coteau. Elle sert de lien entre le faubourg du Foix et le quartier de Bourg-Moyen, niché à l’intérieur de l’ancienne cité fortifiée. Une porte fortifiée équipée d’une herse, connue sous le nom de porte Saint-Nicolas ou porte Saint-Lubin, occupait autrefois le centre de cette rue, permettant de surveiller l’accès à la ville.

La partie de cette rue la plus proche du centre-ville a dû être reconstruite après un terrible incendie survenu entre le 16 et le 17 juin 1940. Avant cette date, comme le racontait le docteur Frédéric Lesueur en 1945, cette rue avait conservé tout son charme médiéval, avec ses rues étroites et tortueuses, et les toits d’ardoises des maisons aux cheminées roses tranchant avec l’horizon dégagé de la Loire.

Vers l’an 873, des moines bénédictins du Perche, fuyant les raids vikings, se réfugièrent à Blois, où ils mirent en sécurité les reliques de Saint Lomer. D’abord installés dans la chapelle Saint-Calais du château, ils reçurent en 924, de la part du roi et à la proposition de Thibaud le Tricheur, premier comte héréditaire de Blois, le faubourg du Foix et l’église Saint-Lubin pour y établir leur monastère.

Selon la charte de donation, cette église se situait à l’ouest de la ville, hors des remparts fortifiés. C’est en ce lieu que l’on suppose que se trouvait l’ancienne église Saint-Lubin, à l’emplacement des premières travées de la nef de l’actuelle église abbatiale, non reconstruite et datant du XIIIe siècle. Ainsi, lorsque l’on entre aujourd’hui dans l’église Saint-Nicolas (ancienne église abbatiale Saint-Lomer) par le portail occidental et que l’on s’aventure dans la nef, on marche littéralement sur les fondations de l’église Saint-Lubin.

A l’intérieur de l’église Saint-Nicolas, des fresques murales, retouchées au XIXe siècle sur la voûte de la chapelle des fonts baptismaux, illustrent le don de l’église Saint-Lubin aux moines bénédictins par le roi et le comte. Ces peintures donnent une visibilité à cette histoire ancienne et rappellent l’importance de la préservation du patrimoine.

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