Artisanat en Loir-et-Cher : un premier semestre fragile

La note de conjoncture publiée par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Centre-Val de Loire livre un diagnostic de la situation artisanale dans la région. Pour le Loir-et-Cher, les résultats traduisent un climat marqué par la retenue, où l’activité se tasse, la trésorerie s’affaiblit et les projets de développement résistent, malgré tout, à l’incertitude.
L’activité, d’abord, dessine les contours d’un semestre peu porteur. Dans le département, la majorité des entreprises artisanales déclarent une situation stable, mais plus d’un tiers d’entre elles constatent un recul, quand une minorité seulement évoque une progression. Les perspectives pour la seconde moitié de l’année 2025 ne sont pas plus enthousiasmantes : l’attente domine, avec une part importante d’artisans qui envisagent la stabilité et près d’un quart qui anticipent une nouvelle dégradation.
Les effectifs, eux, se maintiennent dans une réelle continuité. Près de huit entreprises sur dix affirment n’avoir procédé à aucune modification au premier semestre. Celles qui ont recruté restent minoritaires, et la proportion est équivalente pour celles qui ont réduit leur personnel. Les intentions pour la suite ne modifient guère cette photographie : les artisans projettent majoritairement un statu quo, avec une marge réduite qui envisage des hausses ou des diminutions.
La trésorerie constitue l’un des points les plus sensibles. Dans le Loir-et-Cher, près de la moitié des artisans interrogés jugent leur situation fragile ou alarmante. Les difficultés se cristallisent autour de la baisse d’activité et de la hausse des charges, dans un contexte où les marges s’érodent. Une moitié environ se situe dans une position jugée correcte, mais ce fragile équilibre se nourrit du recours, pour une part non négligeable, aux lignes de crédit bancaire. La conjoncture place ainsi les entreprises dans une dépendance accrue aux soutiens financiers, avec des trésoreries qui peinent à absorber les à-coups de l’économie locale.
L’investissement, quant à lui, se replie. Un quart seulement des artisans du département déclarent avoir investi au cours du semestre écoulé, une proportion inférieure à la moyenne régionale. Et les intentions pour les mois à venir se révèlent encore plus restreintes : à peine plus d’une entreprise sur dix prévoit un investissement au second semestre 2025. Cette prudence confirme le climat de retenue qui domine, même si certains choix se portent encore sur du petit matériel, des aménagements ou des équipements numériques. L’accès au financement bancaire n’est pas hors de portée, comme le rappellent les chiffres régionaux, mais l’élan reste bridé.
Il existe pourtant des signes de vitalité. Près d’un artisan sur deux en Loir-et-Cher affirme avoir des projets de développement à court terme. Ces orientations se concentrent sur des priorités très identifiées, comme l’optimisation de la gestion financière, le développement commercial, la diversification des produits ou encore le déploiement d’outils numériques. Ces choix traduisent moins une volonté d’expansion rapide qu’une adaptation méthodique.
Indicateur | Loir-et-Cher |
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Activité au 1er semestre 2025 | 14 % en hausse – 48 % stable – 38 % en baisse |
Prévisions 2ᵉ semestre 2025 | 12 % hausse – 63 % stable – 25 % baisse |
Évolution des effectifs (S1 2025) | 12 % hausse – 79 % stable – 9 % baisse |
Prévisions effectifs (S2 2025) | 11 % hausse – 79 % stable – 11 % baisse |
Trésorerie | 5 % très satisfaisante – 49 % correcte – 29 % fragile – 17 % alarmante |
Investissements (S1 2025) | 25 % des artisans ont investi |
Prévisions d’investissement (S2 2025) | 12 % envisagent d’investir |
Recours au crédit bancaire | 14 % des artisans ont sollicité un financement |
Artisans avec projets de développement (12 mois) | 49 % déclarent des projets |
Priorités des projets | 22 % gestion financière – 21 % développement commercial – 12 % diversification – 9 % numérique – 7 % achats – 4 % RH – 4 % distribution – 1 % production |