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[Lobis] Les sorties ciné de la semaine vues par Laëtitia Scherier

Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !

Chaque lundi, Blois Capitale donne carte blanche à Laëtitia Scherier, directrice du cinéma Les Lobis. Après Sirāt d’Oliver Laxe et Connemara d’Alex Lutz la semaine passée, elle présente cette semaine deux films « nécessaires » proposés à partir de mercredi : L’Intérêt d’Adam de Laura Wandel et OUI de Nadav Lapid, auxquels s’ajoute la programmation de Nino via Ciné’fil, et l’avant-première prochaine de Classe moyenne.

L’Intérêt d’Adam, un film réaliste et profondément humain

« Le premier grand film de la semaine, c’est L’Intérêt d’Adam », annonce Laëtitia Scherier. La réalisatrice belge Laura Wandel avait marqué les esprits en 2021 avec Un Monde, sur le harcèlement scolaire, déjà présenté aux Lobis. Pour ce second long métrage, elle déplace son regard vers l’hôpital pédiatrique.

La genèse du film témoigne d’un travail patient : « Elle a écrit pendant quatre ans, avec plusieurs semaines d’immersion dans un hôpital public de Bruxelles. Elle a suivi infirmières, aides-soignantes et patients pour ancrer son récit dans le réel. » L’ambition, souligne la programmatrice, est de « montrer plusieurs points de vue d’une même situation — parents, soignants, justice — sans incriminer qui que ce soit ».

Au centre, Adam, 4 ans, hospitalisé pour malnutrition. « Il n’a aucun pouvoir de décision sur ce qui lui arrive. Il subit entièrement les choix des adultes. » Le film épouse le regard de Lucy, l’infirmière en chef incarnée par Léa Drucker, « bouleversante d’humanité ». Anamaria Vartolomei, révélée dans L’Événement d’Audrey Diwan, ajoute une intensité singulière. La mise en scène privilégie les plans-séquences, la caméra mouvante, l’urgence du quotidien hospitalier. « Elle s’inspire du cinéma des frères Dardenne. Luc Dardenne l’a même conseillée et est crédité à la production », observe Laëtitia. Un film social, réaliste, à la frontière du documentaire, qui « rend hommage aux personnels hospitaliers tout en interrogeant la hiérarchie ».

OUI, une « tragédie musicale » signée Nadav Lapid

Laëtitia Scherier insiste : OUI est avant tout « une expérience de pur cinéma ». Réalisateur israélien installé en France, Nadav Lapid est connu pour son engagement. Il a signé une lettre ouverte appelant au cessez-le-feu à Gaza et a déjà présenté plusieurs films aux Lobis, dont Synonymes et Le Genou d’Ahed. « C’est son cinquième long métrage, présenté à la Quinzaine des cinéastes. Il se définit lui-même comme une tragédie musicale. On y suit un couple d’artistes israéliens, musiciens et danseurs, juste après le 7 octobre. » Aucun plan de guerre, mais « la manière dont les gens vivent là-bas avec la guerre tenue à distance, dans un paysage médiatique biaisé ».

Le film est « dense, outrancier, débordant de tous côtés ». Il alterne deux parties contrastées : « La première, bruyante, dansante, colorée, au rythme effréné ; la seconde, plus calme et introspective, mais tout aussi violente dans son propos. » Au cœur de ce cinéma radical : « la déshumanisation du monde et l’obscénité d’une partie de la société israélienne, recluse dans le luxe de Tel-Aviv ». L’affiche, représentant un homme avec un canard sur l’épaule, « est exactement à l’image de cette outrance ». Laëtitia insiste sur l’importance de cette programmation : « Il fallait projeter ce film, ne pas faire d’amalgame entre le peuple israélien et son gouvernement. » Pour prolonger la réflexion, un ouvrage d’entretiens vient de paraître : Nadav Lapid, description d’un combat (Les éditions de l’œil), préfacé par Juliette Binoche.

Nino, la pudeur d’un premier film

La programmation de l’association Ciné’fil, partenaire des Lobis, permet aussi la découverte de Nino, premier long métrage de Pauline Loquès, sélectionné à Cannes. « Comme tout premier film, il a ses fragilités, mais il est très honnête et très touchant. On y suit un jeune homme qui apprend une terrible nouvelle de santé. Le récit explore son déni, sa déambulation, le secret gardé à ses proches. » Un sujet traité « avec beaucoup de pudeur et porté par un acteur principal remarquable ».

Avant-première : Classe moyenne, une comédie sociale

Mardi prochain, place à l’avant-première de Classe moyenne d’Antony Cordier. « C’est très rare d’avoir une comédie sélectionnée à Cannes », souligne Laëtitia Scherier. Après Gaspard va au mariage, le cinéaste revient avec un film social et comique, porté par un casting « trois étoiles » : Élodie Bouchez, Laurent Lafitte, Laure Calamy, Ramzy Bedia.

« L’humour, c’est délicat, mais ici ça fonctionne. On rit, tout en voyant combien les rapports de classe et l’argent compliquent les relations humaines. » Une vraie comédie de situation, appelée à rencontrer son public dès sa sortie nationale, le lendemain.

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