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« Cet été, je lis » : une opération contre la panne de lecture chez les plus jeunes

Lancée officiellement ce lundi 2 juin 2025 au Parc Floral de Paris, l’opération « Cet été, je lis » marque l’ouverture d’une nouvelle campagne estivale conduite par le ministère de l’Éducation nationale et celui de la Culture. Pensée pour lutter contre l’effondrement du temps de lecture chez les enfants et les adolescents, elle entend rappeler que lire n’est pas un luxe, mais une nécessité — surtout quand les écrans occupent désormais l’essentiel du temps libre.

Lire, un acte en voie de disparition

Le constat qui sous-tend cette opération n’a rien d’anecdotique. Selon la dernière enquête Ipsos-CNL sur les jeunes et la lecture (avril 2024), les 7-19 ans lisent en moyenne 19 minutes par jour, contre plus de 3 heures passées chaque jour devant les écrans. À 17 ans, ce déséquilibre devient abyssal : 5h10 d’écran quotidien pour les garçons, et parfois moins de 10 minutes de lecture (Ipsos pour le CNL, 2024).

Sur le terrain scolaire, les indicateurs ne sont guère plus rassurants. À la rentrée 2024, seulement 55 % des élèves de CM2 maîtrisaient la compréhension d’un texte simple, et 17 % des collégiens de 6e affichaient un niveau de lecture inférieur à celui attendu en fin de CE2 (Ministère de l’Éducation nationale, 2024).

Une opération de terrain

« Cet été, je lis » repose sur des gestes concrets, pensés pour s’intégrer dans le quotidien des enfants. À commencer par le prêt de livres aux élèves du CP au CM1, directement depuis les bibliothèques scolaires, sous la supervision des enseignants. Pour les élèves de CM2, l’opération s’inscrit dans la continuité de l’initiative « Un livre pour les vacances » : chacun se voit offrir cette année une édition illustrée de L’Odyssée, adaptée par Murielle Szac et dessinée par Catel.

L’objectif, souligne le ministère, n’est pas tant de « faire lire » que de donner envie de lire, en évitant que la lecture devienne une tâche scolaire supplémentaire. Un soin particulier a été apporté à l’esthétique de l’ouvrage distribué et à la qualité de son adaptation, pour que le livre ne soit pas abandonné sur une étagère.

Un écosystème de lecture

L’opération engage les familles, les enseignants, les bibliothécaires et les associations culturelles, appelés à constituer un environnement de lecture favorable. Le ministère a signé des partenariats avec le Centre national du livre, Radio France, France Télévisions, la Fédération des clubs de plage, la Fédération de l’hôtellerie de plein air ou encore la Fondation Vinci Autoroutes, pour relayer l’initiative sur tout le territoire, jusque dans les lieux de vacances. Les bibliothèques municipales sont encouragées à proposer des sélections adaptées, à prolonger les horaires d’ouverture en été, ou à organiser des moments de lecture publique.

Une lecture pour chaque enfant

« Il ne s’agit pas de prescrire un type de lecture », insiste le ministère. Romans, bandes dessinées, albums jeunesse, récits historiques ou journaux : l’important est que l’enfant s’approprie un espace personnel de lecture. En 2024, 80 % des garçons de 13 à 15 ans déclaraient lire surtout des mangas ; les filles de 16 à 19 ans privilégient majoritairement les romans sentimentaux ou psychologiques (CNL, 2024). L’opération ne cherche pas à contrer ces pratiques, mais à les épouser avec bienveillance, sans prétention ni regard condescendant. Pour les enseignants, un ensemble de fiches pédagogiques a été mis à disposition sur Eduscol, afin de prolonger l’expérience à la rentrée, notamment par des activités de restitution et des cercles de lecture.

Un enfant qui lit l’été lira toute l’année

La lecture n’est pas seulement un levier pour la réussite scolaire ; elle est un acte d’émancipation, un rapport au monde que rien ne remplace. Si les vacances sont synonymes de liberté, « Cet été, je lis » propose d’y inscrire aussi un temps de silence, d’imagination et d’attention, à mille lieues de la sollicitation numérique permanente.

Le ministère table sur un effet boule de neige : un enfant qui lit l’été est un enfant qui, souvent, lira toute l’année. Encore faut-il que les adultes qui l’entourent — parents, animateurs, professeurs — jouent leur rôle de passeurs, dans un pays où 11 millions de personnes se disent éloignées de la lecture.

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