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Débat d’orientations budgétaires à Blois : entre contraintes et divergences

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Le conseil municipal de Blois a tenu lundi un débat d’orientations budgétaires (DOB) marqué par des échanges animés, mais globalement respectueux, sur fond de contraintes financières imposées par le projet de loi de finances pour 2025. Entre priorités politiques divergentes et préoccupations communes, le DOB a permis de tracer les grandes lignes du futur budget tout en reflétant les visions parfois opposées des élus.

Des contraintes financières nationales omniprésentes

Le maire, Marc Gricourt (PS), a ouvert le débat en rappelant les lourdes contraintes imposées par les décisions gouvernementales. « Les mesures que nous sommes contraints de prendre, imposées par les décisions gouvernementales, vont inéluctablement impacter la qualité du service public », a-t-il déclaré, avant de souligner les efforts déployés pour limiter ces impacts. Pour lui, les services publics sont « un investissement dans l’avenir » et leur affaiblissement représente une atteinte directe à la qualité de vie des habitants.

Marc Gricourt | Flux blois.fr

Benjamin Vételé, élu de la majorité, a exprimé un avis similaire, dénonçant l’impact des réductions budgétaires sur des services essentiels. « Réduire les dépenses, c’est affaiblir le service public. Cela signifie accueillir moins d’enfants dans les crèches, réduire les horaires périscolaires ou limiter la présence de la police municipale », a-t-il averti, insistant sur la nécessité de protéger les agents municipaux qui travaillent quotidiennement pour le bien-être des habitants.

Benjamin Vételé | Flux blois.fr

Reconnaissance et défense des agents municipaux

Corinne Garcia, élue de la majorité, a tenu à rappeler l’importance du travail des agents municipaux, souvent en première ligne pour assurer la continuité des services publics. « Aujourd’hui, nous avons des agents qui font un travail remarquable, que ce soit à la ville, à l’agglomération ou au CCAS, puisque nos trois entités sont mutualisées », a-t-elle déclaré, rendant hommage à leur engagement quotidien.

Corinne Garcia | Flux blois.fr

Corinne Garcia a également salué la mise en œuvre du RIFSEEP (Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel), qui a permis une revalorisation des salaires des agents, particulièrement ceux de catégorie C. « La majorité de nos agents sont des agents de catégorie C, souvent avec des salaires modestes. Face à l’inflation, leur pouvoir d’achat avait considérablement diminué. Ce dispositif était indispensable pour reconnaître leur travail et leur engagement », a-t-elle ajouté.

La droite insiste sur la rigueur et les priorités

De son côté, Malik Benakcha (LR) a apporté une critique incisive de la gestion municipale. Il a qualifié la politique de gauche de « politique de dépense » qui, selon lui, n’améliore pas la qualité du service public. « Ne qualifiez pas la construction d’un théâtre à 19 millions d’euros de politique de proximité ou démocratique », a-t-il lancé, soulignant l’importance de mesurer la qualité du service public à travers son efficacité plutôt que le niveau des dépenses. Cependant, il a salué la capacité de la majorité à maintenir la qualité du service malgré les contraintes : « Là-dessus, excusez-moi, j’applaudis. »

Malik Benakcha | Flux blois.fr

Michel Pillefer (Les Républicains) a également appelé à plus de modération dans les investissements, estimant que la saturation en termes d’endettement serait rapidement atteinte. Il a regretté une absence de stratégie claire pour renforcer l’attractivité économique, en particulier au centre-ville, et a exhorté à prioriser les projets essentiels.

Michel Pillefer | Flux blois.fr

Les écologistes plaident pour une vision durable et équilibrée

Nicolas Orgelet, élu écologiste de la majorité, a insisté sur l’importance de concilier ambition écologique et gestion responsable. Il a mis en avant la rénovation énergétique des bâtiments publics, qu’il considère comme un levier essentiel face aux défis climatiques et économiques actuels. « Aujourd’hui, nous devons accélérer sur des projets moins visibles, comme la rénovation thermique des écoles, la restauration des bâtiments municipaux ou encore la modernisation de la cantine centrale, pour éviter des ruptures de service. » Il a déploré le report d’une grande partie des autorisations de programme concernant l’amélioration énergétique au-delà de 2028, alors que, selon lui, ces travaux sont prioritaires pour réaliser des économies immédiates et préparer l’avenir.

Il a également insisté sur l’importance de projets qui favorisent la transition écologique, citant en exemple les efforts de désimperméabilisation, de végétalisation des cours d’école et le développement du schéma cyclable, qui représentent des investissements pour le futur. « Ces projets ne sont pas simplement des dépenses : ils préparent notre territoire à affronter les dérèglements climatiques tout en améliorant la qualité de vie des habitants. »

Nicolas Orgelet | Flux blois.fr

Enfin, Nicolas Orgelet a plaidé pour une réflexion approfondie sur l’articulation entre nouveaux projets et entretien du patrimoine existant, qu’il a qualifié de « dette grise » lorsqu’elle est négligée. Pour lui, il s’agit d’éviter de créer de nouveaux équipements coûteux à maintenir sans répondre aux besoins fondamentaux. « La rénovation de notre patrimoine bâti est une urgence que nous devons intégrer pleinement dans nos priorités. »

Etienne Panchout | Flux blois.fr

Étienne Panchout, élu centriste, a partagé un point de vue nuancé sur les orientations budgétaires, saluant certains aspects tout en émettant des réserves sur les priorités d’investissement. « Nous partageons la stratégie qui consiste à réduire les dépenses de fonctionnement pour préserver une capacité d’investissement », a-t-il déclaré, tout en insistant sur l’importance de prioriser les besoins essentiels. Prenant l’exemple du rond-point Médicis, il a critiqué un investissement qu’il considère mal hiérarchisé. « Pour 400 000 euros, nous aurions pu engager la réfection d’environ un kilomètre de voirie, ce qui aurait bénéficié à un plus grand nombre d’usagers. » Etienne Panchout a insisté sur l’urgence d’améliorer les trottoirs et les routes de la ville, soulignant leur importance pour le quotidien des Blaisois.

Özgür Eski, élu de la majorité, a défendu les choix budgétaires faits dans le domaine des mobilités douces et de la sécurisation des espaces publics, rappelant que « désimperméabiliser et sécuriser, c’est améliorer la vie quotidienne des habitants ».

Michel Chassier | Flux blois.fr

La gratuité au cœur du débat

La question de la gratuité des grands événements culturels a été un sujet de discorde. Michel Chassier (Rassemblement National) a proposé d’instaurer une billetterie pour des événements comme les Rendez-vous de l’Histoire ou bd BOUM, affirmant que cela permettrait de réduire les subventions municipales. Fabienne Quinet, élue de la majorité, lui a répondu avec fermeté : « Les intervenants des Rendez-vous de l’Histoire ne sont pas rémunérés, ce sont des universitaires qui viennent sur leur temps de travail. La gratuité permet de garantir un accès à la culture pour tous. » Elle a également rappelé que toute modification entraînerait des coûts supplémentaires pour l’indemnisation des intervenants, ce qui déséquilibrerait le budget des associations concernées.

Fabienne Quinet et Ozgur Eski | Flux blois.fr

Les associations au centre des préoccupations

Plusieurs élus ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact des réductions budgétaires sur les associations locales. Claire Louis, élue de la majorité, a souligné leur rôle central dans le lien social : « Dans un monde où faire lien est à la fois plus indispensable et plus difficile que jamais, le peu de considération pour le milieu associatif, notamment culturel, est inquiétant. » Elle a dénoncé une approche qu’elle juge rétrograde de certains opposants, notamment en rappelant à Malik Benakcha que l’expression « bon père de famille » est obsolète depuis des années.

Claire Louis | Flux blois.fr

Mathilde Desjonquères (Modem), ancienne députée, a pour sa part appelé à plus d’équité dans la répartition des subventions, en pointant l’écart entre les 100 000 euros alloués à certaines associations et les 530 000 euros octroyés à la SASP ADA Blois Basket. Elle a invité à repenser la manière dont sont soutenues les associations locales, notamment celles qui portent des missions similaires à celles de structures plus médiatisées.

Mathilde Desjonquères | Flux blois.fr

Un débat marqué par des désaccords, mais aussi des points de convergence

Malgré les divergences de fond, plusieurs élus ont salué la sérénité des échanges. « C’est agréable d’échanger, même si nous ne sommes pas d’accord sur tout », a déclaré Mathilde Desjonquères, qui a comparé le climat apaisé du conseil municipal à celui, bien plus tendu, de l’Assemblée nationale.

Le débat d’orientations budgétaires 2025 à Blois reflète les tensions inhérentes à une gestion municipale confrontée à des contraintes financières croissantes. Si les oppositions et la majorité diffèrent sur les priorités et les approches, elles partagent une conscience commune des enjeux : préserver la qualité du service public tout en maintenant une trajectoire budgétaire responsable. En filigrane, ce DOB révèle aussi des visions contrastées de ce que doit être une politique municipale : un levier pour l’investissement et l’émancipation pour certains, un domaine nécessitant rigueur et rationalisation pour d’autres.

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