Éducation : une étude montre une inquiétude croissante et une envie de réformes
Une étude d’Odoxa pour AGIPI, Challenges et BFM Business, publiée ce 7 décembre 2023, révèle une préoccupation croissante parmi les Français concernant l’éducation. Une majorité écrasante, 85%, perçoit une détérioration de la situation de l’école au cours de la dernière décennie. Cette inquiétude est particulièrement aiguë chez les personnes âgées, avec 84% des plus de 65 ans exprimant un pessimisme, comparé à 59% chez les 25-34 ans.
La qualité de l’enseignement est également en question : 72% des Français jugent qu’elle a baissé depuis leur époque, une augmentation notable de 7 points depuis 2017. Chez les parents d’élèves, cette perception est légèrement moins sévère, mais reste élevée à 62%.
Face à ces défis, des solutions controversées émergent. Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a annoncé mardi son plan « choc des savoirs » pour améliorer les performances scolaires en français et mathématiques. Dès 2024, des groupes de niveau seront instaurés en 6e et 5e, puis en 4e et 3e en 2025, ciblant uniquement ces matières. Ces groupes seront limités à 15 élèves pour ceux ayant le plus de difficultés. Par ailleurs, une nouvelle épreuve de mathématiques et culture scientifique sera introduite au baccalauréat en 2025. La suppression du correctif académique est prévue dès 2024, ne conservant que la note originale de l’examinateur. Le redoublement sera facilité, avec un pouvoir de décision accru pour l’équipe pédagogique, et le brevet des collèges deviendra obligatoire pour l’entrée au lycée à partir de 2025.
Des annonces qui séduiront puisque les sondés par Odoxa privilégient le redoublement facilité (56%) et la réduction des effectifs dans les classes des quartiers défavorisés (52%). La création de classes de niveau (37%) est moins populaire. Ces mesures, en accord avec les nouvelles orientations du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, reflètent un désir de changement radical dans l’approche de l’éducation.
La chute de la France au classement PISA – qui a révélé des performances éducatives décevantes – génère une attente accrue de résultats concrets et tangibles parmi les citoyens. L’avenir de l’éducation en France reste donc un sujet de débat intense et une priorité pour la population.
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Tous les trois ans, l’OCDE évalue les systèmes éducatifs mondiaux via le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), testant les 15 ans en mathématiques, science et lecture. L’édition 2022, décalée à cause du Covid-19, montre une baisse générale des performances scolaires, attribuée à la pandémie, la crise d’attractivité du métier d’enseignant, un soutien insuffisant aux enseignants et élèves, et une moindre implication parentale. La France, avec un score moyen de 1435, est sous la moyenne de l’OCDE (1453). Les meilleurs scores proviennent d’Asie, avec Singapour et le Japon en tête, et de pays occidentaux comme l’Estonie et le Canada.
