En clôture d’Octobre rose, le Sénat examine une prise en charge complète des soins liés au cancer du sein
Alors que le mois de sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein, « Octobre Rose », touche à sa fin, le Sénat se penchera ce mercredi 30 octobre sur une proposition de loi qui pourrait transformer la prise en charge de cette maladie. Cette initiative, portée par les parlementaires communistes et déposée initialement à l’Assemblée nationale par Fabien Roussel, vise à garantir la prise en charge intégrale des soins liés au cancer du sein. Elle a déjà reçu un accueil unanime au Palais Bourbon en mai dernier, mais l’issue du vote au Sénat, dominé par la droite et le centre, reste incertaine.
Double peine pour les patientes
Le cancer du sein touche chaque année plus de 60 000 femmes en France, avec des coûts associés qui peuvent être considérables. Si la Sécurité sociale couvre certains frais via le statut d’affection de longue durée (ALD), permettant le remboursement à 100 % du ticket modérateur, beaucoup de dépenses restent à la charge des patientes. Les soins dits « de support » (prothèses capillaires, consultations diététiques, kinésithérapie, soins esthétiques) ainsi que les accessoires indispensables (sous-vêtements adaptés, crèmes et vernis pour contrer la chute des ongles) s’accumulent, générant un reste à charge souvent compris entre 1 300 et 2 500 euros. Cette somme vient s’ajouter aux dépenses courantes liées aux traitements médicaux et peut entraîner une précarité financière pour de nombreuses femmes déjà fragilisées par la maladie.
Une proposition controversée
Le texte, défendu au Sénat par la sénatrice Cathy Apourceau-Poly, vise une prise en charge « intégrale » de tous les soins associés au cancer du sein. Et des voix s’élèvent pour en restreindre le champ en vertu d’une potentielle inégalité de traitement avec des victimes d’autres cancers. Et le principe d’égalité est constitutionnel.
Face aux réticences exprimées, notamment à droite, un compromis pourrait émerger pour recentrer le dispositif sur les frais spécifiques au cancer du sein. Ainsi, les prothèses mammaires, l’achat de sous-vêtements spécialisés et les soins de support, tels que l’activité physique adaptée, pourraient être couverts. En revanche, les exonérations des participations forfaitaires et franchises médicales, dues lors des consultations et actes paramédicaux, pourraient être abandonnées, un amendement en ce sens étant envisagé.
Si le Sénat adopte cette proposition de loi, elle sera à nouveau soumise à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture, dont la date reste à définir.