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Inauguration de l’ABRI Gisèle-Halimi à Blois

Ce samedi matin, dans le cadre de la semaine « Elles » 2025, l’ABRI Gisèle-Halimi a été inauguré au 28 rue des Écoles, à Blois. Ce nouveau lieu est conçu pour offrir une prise en charge renforcée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ victimes de violences ou de discriminations. Il repose sur quatre piliers essentiels : Accueil, Bienveillance, Ressources et Inclusion (ABRI).

Inauguration de l’ABRI Gisèle-Halimi à Blois

Fruit de deux années de travail, il s’inspire notamment de la Maison des Femmes de Saint-Denis, fondée par Ghada Hatem-Gantzer, marraine de la semaine « Elles » en 2023, et de Citad’elles à Nantes. Aujourd’hui, l’ABRI Gisèle-Halimi réunit sous un même toit plusieurs organisations engagées dans une approche pluridisciplinaire : le collectif Droits des Femmes 41, mobilisé contre les violences sexistes et les discriminations ; le Planning Familial, qui assure notamment l’accueil de jour Artemisia ; la Maison des Adolescents et des Jeunes Adultes 41, qui accompagne les jeunes en difficulté : le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF), qui informe et oriente les femmes dans leurs démarches.

Inauguration de l’ABRI Gisèle-Halimi à Blois

Un lieu de protection et de ressources pour les victimes

Dans son discours, le maire de Blois, Marc Gricourt, a rappelé l’urgence et l’importance d’un tel projet, soulignant que les droits des femmes et des minorités de genre restent un enjeu mondial. « Plus qu’un simple espace physique, c’est un véritable repaire pour celles et ceux qui luttent pour leurs droits. » L’édile a également mis en avant la persistance des inégalités : « Cette réalité, nous la vivons au quotidien, dans nos écoles, nos rues, nos lieux de travail, dans toutes les sphères de la vie et sous toutes ses formes. »

Inauguration de l’ABRI Gisèle-Halimi à Blois

Un hommage à Gisèle Halimi

En donnant le nom de Gisèle Halimi à cet espace, la Ville de Blois rend hommage à une figure emblématique du féminisme et de la lutte pour les droits des opprimés. Maud Halimi, petite-fille de l’avocate et militante, a pris la parole pour rappeler l’héritage laissé par son aïeule : « Ma grand-mère m’a appris à ne jamais fermer les yeux face aux inégalités, même celles qui font consensus. Son esprit critique et son sens aigu de l’injustice lui permettaient de ne jamais accepter une vérité imposée sans la questionner. »

Elle a également souligné l’actualité persistante des combats de Gisèle Halimi, en évoquant le procès d’Aix-en-Provence de 1978, qui a permis la reconnaissance du viol comme un crime, et les affaires judiciaires récentes, qui démontrent que le combat n’est pas terminé. « J’espère que son attitude, éternellement rebelle, loin d’être consensuelle en son temps, sera une source d’inspiration ici, à Blois. »

« Un choix qui vous oblige » : l’intervention d’Ana Cuesta

Au nom de l’association Choisir la cause des femmes, cofondée par Gisèle Halimi, sa Secrétaire nationale Ana Cuesta a salué le choix de ce nom pour ce lieu, rappelant qu’il s’agit d’un engagement fort : « Que nous ayons personnellement connu ou non Gisèle Halimi, nous savons avec quelle exigence et quelle radicalité elle a milité toute sa vie. »

Elle a insisté sur l’importance de la cohérence des luttes, citant les engagements de Gisèle Halimi contre la colonisation, les violences sexuelles, et pour le droit à l’avortement. « Toutes ces victoires, Gisèle Halimi ne les a obtenues ni en étant lisse, ni en étant consensuelle. Elle a désobéi, elle a enfreint les lois, et elle l’a revendiqué. »

Enfin, elle a alerté sur la fragilité des droits des femmes et des minorités de genre, à l’heure où les menaces contre ces acquis se multiplient à travers le monde : « La loi sur le viol n’est pas conforme aux traités internationaux : dire « non » ne suffit pas. Trois quarts des bas salaires sont des femmes. 80 % des plaintes pour viol sont classées sans suite. Les droits que nous avons acquis ne sont jamais définitifs. » Avant de conclure : « Alors vous voilà obligés : que ce lieu rende toujours justice à Gisèle Halimi et à son combat, qu’il soit toujours un havre pour toutes les opprimées, peu importe ce que disent les lois. »

ABRI Blois

Une inauguration sous le signe de l’engagement

La matinée s’est achevée par la plantation symbolique d’un arbre fruitier, illustrant la volonté de faire grandir ce projet sur le long terme. Un consensus existait parmi les nombreux élu.es de la majorité municipale présent.es sur le fait que l’ABRI Gisèle-Halimi ne se résumait pas à son inauguration. Il devra vivre, évoluer et s’adapter aux besoins des personnes qu’il accompagne.

Christophe Degruelle contribuant à la plantation du poirier avec Marc Gricourt
Christophe Degruelle contribuant à la plantation du poirier avec Marc Gricourt

Comme le soulignait Gisèle Halimi : « Se battre est un devoir, tendre la main aux autres femmes une responsabilité, convaincre les hommes de la justice de la cause une nécessité. » Avec ce lieu qui a reçu des contributions de Leroy Merlin, But et Truffaut, Blois affirme un engagement dans la lutte contre les violences et les inégalités, via un espace de protection et d’émancipation aux personnes qui en ont le plus besoin.

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