Une dynamique autour de la grève féministe à Blois

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, près de 400 manifestant·es ont défilé dans les rues de Blois, ce samedi 8 mars 2025, dans le cadre de la grève féministe. L’événement a été marqué par une mobilisation déterminée contre les inégalités économiques et professionnelles, les violences sexistes et sexuelles, ainsi que la précarisation croissante des femmes et des minorités de genre.
Dans le centre-ville, une banderole déployée place Louis-XII, au pied de l’escalier menant au château, a capté l’attention des passant·es. Portant l’inscription « Féministes, antiracistes, anticapitalistes », elle illustrait l’ampleur des revendications portées par le mouvement. Le cortège, composé de militant·es, de syndicalistes et d’habitant·es engagé·es, a défilé dans une atmosphère combative, joyeuse et revendicative.
Les prises de parole ont rappelé que les inégalités de genre persistent à tous les niveaux de la société. Les intervenant·es ont dénoncé la précarisation massive des femmes, toujours majoritaires parmi les travailleur·ses pauvres et les bénéficiaires du RSA. Elles et ils ont également fustigé les réformes gouvernementales récentes, notamment celle du RSA, qui conditionne son versement à des heures de travail gratuit, ainsi que les restrictions sur l’assurance chômage et la réforme des retraites, perçues comme des reculs majeurs pour les droits des femmes.

Au cœur des revendications figurait également la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Les manifestant·es ont exigé la mise en place immédiate d’un plan de financement de trois milliards d’euros pour renforcer les dispositifs de protection des victimes et lutter contre la prostitution et la traite des femmes. L’importance d’une éducation à la vie affective et sexuelle, votée mais encore absente des écoles, a été soulignée comme une nécessité pour enrayer la montée des violences sexistes chez les adolescent·es.

Localement, la mobilisation a mis en lumière la situation préoccupante des femmes précaires dans le département. Depuis plus d’un an, des mères isolées sont confrontées à une double difficulté : la crise du logement et une politique préfectorale restrictive qui aggrave leur situation. La réduction des subventions au Planning familial, en contradiction avec les discours gouvernementaux sur la lutte contre les violences, a également été dénoncée. À Romorantin, des propos jugés sexistes et méprisants tenus par un responsable hospitalier à l’encontre des aides-soignant·es ont nourri la colère. La précarisation des accompagnant·es d’élèves en situation de handicap et des assistant·es d’éducation a aussi été mise en avant.
Ce 8 mars 2025, la grève féministe s’est voulue un rappel : « Quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête. » En descendant dans la rue, les manifestant·es ont affirmé leur refus d’un système inégalitaire et leur détermination à exiger des changements concrets. Le mouvement, qui rejette les politiques libérales et l’extrême droite, entend s’inscrire dans une lutte de long terme pour une société plus juste et égalitaire.