La « cheapflation » où comment dégrader un produit discrètement

Après la « shrinkflation » (une quantité de produit qui diminue dans un contenant alors que le prix est stable ou augmente), voici la « cheapflation »… Ce terme désigne une pratique critiquée qui consiste à réduire, supprimer ou substituer un ingrédient par un autre moins cher et/ou de moins bonne qualité.
Cette stratégie permet aux fabricants de limiter leurs coûts tout en proposant des produits au même prix ou même plus chers. L’association Foodwatch a mis en lumière cette pratique chez plusieurs grandes marques, notamment After Eight (Nestlé), Bordeau Chesnel, Findus, Fleury Michon, Maille (Unilever) et Milka (Mondelez), accusées d’avoir modifié les ingrédients de leurs recettes et d’avoir augmenté le prix au kilo de leurs produits sans en avertir les consommateurs.
Par exemple, Foodwatch affirme que Findus a réduit la quantité de viande de poisson de 75% à 71% dans son colin d’Alaska à la bordelaise en avril 2023, tandis que le prix au kilo du produit a augmenté de 47% en tenant compte de l’inflation. De même, toujours en termes de « cheapflation », Nestlé est accusé d’avoir ajouté diverses graisses végétales, y compris de l’huile de palme, dans les chocolats After Eight entre fin 2021 et 2024.
Les marques justifient ces changements notamment par la hausse des coûts des matières premières, dans un contexte de grippe aviaire, de pénurie de céréales et d’explosion des prix suite à la guerre en Ukraine. Cependant, Foodwatch souligne que les consommateurs sont doublement perdants dans cette situation, car ils subissent une baisse de qualité tout en faisant face à des augmentations de prix parfois proches de 50%. Ceci constitue une nouvelle alerte quant à la transparence et à la qualité des produits disponibles pour les consommateurs français.