DécouvrirMonde

La mort, la vie, l’amour : la tradition touarègue des trois thés

Il y a un peu plus d’une semaine était célébré Yennayer 2974, le nouvel an berbère, ou amazigh. Penchons nous aujourd’hui sur une tradition d’une ethnie berbère, touarègue, pleine de symboles. Celle de servir trois thés dans le cadre d’un parcours plein de sens.

La tradition touarègue des trois thés, aussi appelée « Ataye », est donc une cérémonie riche en symbolisme et en convivialité, représentative de la culture des peuples nomades du Sahara, notamment les Touaregs. Cette pratique n’est pas seulement une dégustation de thé, mais un rituel qui met l’accent sur l’évolution des relations humaines, commençant par une distance, se transformant en compréhension pour finir en affection.

Les trois thés sont préparés à partir des mêmes feuilles de thé vert, avec des variantes dans le goût dûes à l’ajout progressif de sucre. Le premier thé est décrit comme amer, le second comme fort, et le troisième comme doux.

Le premier thé, amer comme la mort

Cela peut être interprété comme une métaphore de la première rencontre entre des individus, où l’inconnu et peut-être la méfiance prédominent. L’amertume du premier thé reflète cette phase d’approche initiale, parfois difficile ou réservée, comme un premier pas dans une nouvelle relation ou expérience. Il symbolise aussi les défis et la réalité de la vie.

Le deuxième thé, doux comme la vie

Après avoir surmonté l’amertume initiale, la douceur du deuxième thé symbolise l’approfondissement des relations et le confort accru entre l’hôte et l’invité. Cette étape représente la vie dans ses phases plus agréables et harmonieuses, où les gens commencent à s’apprécier et à se comprendre mutuellement. Cette transition de l’amertume à une douceur relative symboliserait l’adaptation à la vie et ses complexités, ainsi que la capacité à trouver de la joie et de l’amour malgré les difficultés​​​​.

Le troisième thé, sucré comme l’amour

Ce dernier thé symbolise l’épanouissement de la relation, où l’hospitalité et la cordialité se sont transformées en une amitié et un respect profonds. Le sucre ici représente l’affection et l’estime mutuelle qui se sont développées, une sorte de célébration de l’amitié et de la fraternité. Le dernier thé, doux et agréable, représente la sagesse, la maturité et l’acceptation. C’est une phase de paix et de compréhension, symbolisant l’amour et la réconciliation avec les aspects de la vie​​​​.

Il est important de noter que ces interprétations peuvent varier en fonction des régions et des individus au sein de la communauté touarègue. Mais la cérémonie des trois thés reste néanmoins un rituel profondément symbolique et un moment clé de partage et de convivialité dans la culture touarègue.

La préparation du thé est traditionnellement réalisée par le chef de famille. C’est un processus méticuleux qui se déroule devant les invités. Cette cérémonie débute par la préparation des feuilles de thé vert mélangées à la menthe, et au sucre, dans une théière en cuivre appelée “kanoun”. Le thé est ensuite servi chaud aux invités, en commençant par le plus âgé ou « le plus important​​​​ ». Cette cérémonie est un moment essentiel dans la culture touarègue. Elle est accompagnée de discussions et d’échanges.

Votre annonce sur Blois Capitale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Blois Capitale

GRATUIT
VOIR