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La peste de 1631 à Blois : histoire d’une épidémie

En 1631, la peste frappait la ville de Blois, semant la mort et la désolation. Il se dit à l’époque que ce n’est qu’après un vœu dédié à la Sainte-Vierge par le corps municipal que l’épidémie trouva finalement son terme. Le vœu fut spécifiquement adressé à Notre-Dame-des-Aydes*, une figure de dévotion dans l’église du faubourg de Vienne. Ce qui renforça sa légende.

Des mesures strictes pour prévenir la contagion

La mémoire de cette tragédie imprégna profondément la psyché collective, amenant les autorités à être continuellement en alerte. La crainte de la propagation par les vagabonds et les mendiants était particulièrement aiguë. Dès l’apparition d’un risque infectieux, des mesures sévères étaient prises : expulsion des indésirables, amendes pour les propriétaires offrant refuge, et même la mise en place de sentinelles aux portes de la ville.

Les années suivantes

Le souvenir de la peste de 1631 et de ses milliers de morts ne s’est logiquement pas estompé facilement. Plusieurs années après, en période de disette ou d’autres épidémies comme la petite vérole, les autorités de Blois continuaient de prendre des mesures préventives rigoureuses. En 1662, une grande mortalité accompagnée de fièvres malignes frappa à nouveau les Blésois et provoqua l’annulation de la foire annuelle d’août.

Tensions administratives et politiques

Les menaces sanitaires engendraient également des tensions politiques. Par exemple, une épidémie à Chaumont-sur-Loire entraîna des divergences entre le lieutenant général du bailliage et les échevins sur la gestion de la crise, montrant que même dans les moments les plus critiques, des querelles de pouvoir peuvent obstruer l’efficacité de la réponse publique.

Un zèle royal

La présence du prince Gaston à Blois eut également un effet sur les précautions sanitaires. Que ce soit de son propre chef ou en réponse au zèle des autorités locales pour préserver sa santé, des délibérations municipales spéciales furent prises pour assainir la ville durant son séjour.

En bref

La peste de 1631 a marqué une étape cruciale dans l’histoire de Blois, influençant non seulement la dévotion religieuse mais aussi les politiques publiques en matière de santé pour les décennies suivantes. Le drame a laissé un héritage double : d’une part, une dévotion accrue à Notre-Dame-des-Aydes, et de l’autre, une vigilance administrative accrue qui, malgré ses imperfections et ses tensions, a façonné la manière dont Blois a réagi aux crises sanitaires futures.

*« En 1631, une peste meurtrière avait sévi sur Blois; elle ne cessa complètement qu’à la suite d’un vœu fait à la Sainte-Vierge par le corps municipal, au nom de la cité tout entière (6 septembre 1631). Ce vœu, qui devait durer trente ans, fut, avant son expiration, renouvelé pour une semblable période (délibération du 29 juillet 1691); il s’adressait spécialement à Notre-Dame-des-Aydes, honorée en l’église du faubourg de Vienne et devenue, depuis ce temps, l’objet d’une grande dévotion, accompagnée de nombreux pèlerinages. » (Etude sur les institutions municipales de Blois par M. Dupré).

Les médecins de la peste et leur masque iconique

L’image du médecin de la peste, avec son masque en forme de bec, est devenue iconique au fil du temps. Ce masque étrange n’était pas une simple bizarrerie esthétique, mais plutôt un outil conçu dans le but de protéger le médecin des émanations infectieuses.

Le « bec » du masque était souvent rempli de substances aromatiques, telles que des herbes et des épices, dans l’espoir que ces matériaux pourraient purifier l’air que le médecin respirait. À une époque où la théorie des miasmes (l’idée que la maladie était propagée par des « mauvaises airs ») était largement acceptée, cette conception semblait logique. Le reste du costume, souvent fait de cuir ou de tissus cirés, servait à isoler le médecin et à minimiser le contact direct avec les patients infectés.

Limitations et symbolisme

Il est important de noter que ces mesures étaient en grande partie inefficaces contre la peste, une maladie propagée principalement par des puces infectées, plutôt que par l’air. Néanmoins, le costume est devenu un symbole puissant de la médecine de l’époque, reflétant à la fois l’ingéniosité humaine face à des défis inconnus et les limites de la compréhension médicale de l’époque.

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