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La quasi-totalité des chercheurs témoigne d’une crise de confiance entre la science et la société

Dans un contexte où la relation entre science et société semble fragilisée, une étude pour l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), menée par Ifop, apporte un éclairage précieux sur les perceptions de la communauté scientifique. Ainsi 91% des 1240 agents de l’INSERM qui ont répondu au sondage jugent qu’il existe une crise de confiance envers la science. 37% l’estiment même grave.

Après Covid

L’impact de la pandémie de Covid est largement reconnu : 90% des répondants soulignent le sous-financement de la recherche qu’elle a mis en lumière, tandis que 76% saluent la capacité d’adaptation des scientifiques.

Pendant toute la période pandémique, les scientifiques ont trusté les plateaux TV. Les participants de l’étude perçoivent la présence médiatique des scientifiques principalement comme une quête de reconnaissance personnelle, avec 84% affirmant que ces derniers apprécient de partager leur expertise, et 78% les considérant motivés par les avantages professionnels. Moins nombreux sont ceux qui attribuent cette présence à un désir de promouvoir la culture scientifique (75%) ou à un sens de responsabilité sociétale (70%). La communication des scientifiques sur leurs spécialités, tout en distinguant les opinions personnelles, est approuvée par 52% des répondants, alors qu’une perspective plus prudente sur l’expression des convictions personnelles et les dangers de désinformation sur les réseaux sociaux est notable. Une prudence accrue est conseillée en période de crise, avec 74% plaidant pour des communications publiques basées uniquement sur des données solides.

Vocations

La curiosité et la quête de connaissances sont au cœur de la vocation scientifique, essentielles pour 99% des sondés et jugées très importantes par 87% d’entre eux. L’altruisme est également une motivation clé, avec 95% désirant servir la société et 86% aspirant à influencer positivement le monde. Les motivations personnelles suivent, incluant l’ambition professionnelle (80%), les bénéfices financiers (39%), la compétition pour l’excellence (37%), et la reconnaissance publique (25%). Un clivage générationnel apparaît, les jeunes chercheurs étant plus portés sur le changement mondial (89% contre 74%) tandis que les aînés valorisent davantage la compétition (50% contre 33%).


Ce mardi 5 mars 2024, six membres de Scientist Rebellion France seront jugés en Allemagne pour avoir protesté contre l’inaction climatique en octobre 2022. Parmi eux, Hugo Raguet, enseignant-chercheur à l’INSA, à Blois. Leur manifestation à Munich, ciblant BMW et BlackRock, a conduit à des arrestations et des coûts judiciaires estimés à 350.000 euros. Ils défendront la nécessité et la légitimité de leurs actions. Ce procès s’inscrit dans un contexte de soutien scientifique et de débats sur la répression des mouvements écologiques, avec des appels à respecter la liberté d’expression dans les luttes environnementales.

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