L’Abeille des Aydes (ADA) née en 1907 pour offrir aux jeunes de « saines occupations »
Si aujourd’hui, l’ADA Blois, en version basket, fait vibrer les parquets de la Betclic Elite, rappelons-nous que l’illustre association – Abeille des Aydes – trouve ses racines à une époque où la gymnastique était reine.
Toute une histoire
L’Abeille des Aydes, autrefois connue sous le simple nom du « Patro de la rue du Plessis », est bien plus qu’une simple association sportive. C’est une institution, un témoignage vivant de l’évolution de notre ville et de son engagement envers la jeunesse.
Fondée en 1907, l’association a vu le jour avec une mission claire : offrir aux jeunes des « saines occupations ». Issue du patronage Notre Dame des Aydes créé en 1859 pour les apprentis, cette initiative lancée par l’Abbé Millet a débuté avec la gymnastique et le tir. Deux disciplines exigeantes qui requièrent précision, discipline et dévouement.
Mais pourquoi le nom d’abeille ? Un clin d’œil affectueux à l’évêque de Blois, qui portait ce symbole diligent sur ses habits. En adoptant cet emblème, les jeunes sportifs n’ont pas seulement honoré leur évêque, mais ont également embrassé les valeurs de travail acharné, de coopération et de communauté que l’insecte représente.
C’est après les ravages de la guerre que le club s’est réinventé, introduisant le basketball. Dans le sillage des conflits mondiaux, le sport est devenu bien plus qu’un simple loisir. Il est devenu un symbole de résilience, un outil pour guérir, unifier et ramener une certaine normalité. Les terrains de basket de L’Abeille des Aydes (ADA) ont certainement résonné des éclats de rires, des cris de victoire, mais aussi des moments de silence solennel en souvenir de ceux qui n’ont pas pu revenir. Aujourd’hui, L’ADA s’est transformée en un club omnisports dynamique avec 34 sections.
Focus sur une autre ère sportive
Si la ville de Blois est aujourd’hui reconnue pour sa riche histoire, ses châteaux majestueux et son patrimoine culturel, il ne faut pas oublier une autre facette tout aussi importante : son héritage sportif – tel qu’on peut le lire dans Culture 41 – profondément ancré dans les racines de la communauté.
À une époque où les « sports anglais » n’avaient pas encore conquis les cœurs, la gymnastique était la base de la culture physique. Elle est devenue une institution après que le ministre de l’instruction publique eut instauré son enseignement obligatoire dans les écoles primaires au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Rapidement, communes et institutions privées ont embrassé cette discipline, érigeant des infrastructures adaptées pour le bien-être de tous.
De cette époque florissante naît l’Union sportive blésoise en mars 1901, qui rejoindra deux ans plus tard l’Union des sociétés françaises des sports athlétiques. Blois et ses environs voient alors l’émergence d’une pléthore de sociétés sportives.
Parmi elles, donc, l’incontournable Patronage Notre-Dame des Aydes, ou ADA, voit le jour en 1907. Créée à l’origine comme société de gymnastique et de tir, elle organise son premier grand concours national en 1910, attirant 2.500 gymnastes de 50 sociétés différentes.
La scène sportive blésoise s’enrichit encore avec la création de l’association amicale de la jeunesse blésoise (AAJB) en 1912, qui rapidement développe ses terrains et installe ses équipements, dont une salle des fêtes, rue des Hautes Granges.
L’entre-deux-guerres est marqué par des manifestations sportives d’envergure. Du challenge de la ville de Blois en 1922, remporté par l’association sportive Chocolaterie Poulain, aux championnats de France FGSPF en 1921 au stade des Allées, la ville ne cesse de vibrer au rythme du sport. Ces championnats, rarement organisés en province, ont trouvé leur place à Blois grâce à la qualité des installations du stade, aménagé par l’athlétic football club blésois et l’association sportive du chocolat Poulain, conçues par le talentueux paysagiste Édouard Redont.
La fin des années 1920 et le début des années 1930 voient la réalisation d’autres projets d’envergure. En 1931, le stade de Vienne-lès-Blois est inauguré, fruit des efforts de Florent Georges Bénard, président de l’AAJB. Trois ans plus tard, l’AAJB inaugure le vélodrome Pierre-Tessier, suivi par l’Abeille des Aydes qui dévoile son propre stade en 1934.
Le clou de cette période est sans doute les championnats de France de gymnastique de la fédération sportive des patronages de France en 1938. Rassemblant 6.000 gymnastes de 200 sociétés et 1.500 musiciens, cet événement d’ampleur nationale se déroule sous le patronage du président de la République, Albert Lebrun. Pendant plusieurs jours, Blois est le théâtre de festivités, de compétitions, et d’hommages.
Ces sociétés sportives, bien plus que de simples clubs, sont le reflet d’une époque, d’une ville et de ses habitants, fiers de leur patrimoine et toujours prêts à célébrer les valeurs du sport.