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Le Blois Chambord Business Club : faire du lien autrement

Ils ne promettent ni visibilité, ni chiffre d’affaires immédiat. Ils ne parlent pas en nombre de cartes distribuées, ni en leads générés. Ce qu’ils proposent, c’est du temps. De la rencontre. De l’écoute. Frédéric Veillon et Gaëlle Poussin ont fondé, en octobre 2023, le Blois Chambord Business Club. Une structure locale, enracinée dans le Loir-et-Cher, mais adossée à un réseau national, celui des Business Clubs créés par Olivier Talbert en 2013. À Blois, comme ailleurs, ce modèle se déploie avec vigueur, et une exigence humaine qui fait la différence.

« On fait partie d’un groupe, d’un réseau de franchises Business Club qui s’est pas mal développé en France », commente Frédéric Veillon, manager. Le duo découvre ce concept à Orléans. Très vite, l’idée d’un ancrage local s’impose : « L’envie a été de réunir les acteurs locaux du Loir-et-Cher, et c’est parti relativement vite après la mise en place. » Ce qui les convainc, ce n’est pas tant l’aspect commercial que l’espace de respiration qu’un tel club peut offrir à ceux qui dirigent. « Il s’agît d’offrir aux dirigeants, souvent absorbés par leur quotidien, une parenthèse mensuelle de deux heures et demie autour d’un déjeuner avec un intervenant de qualité », résume Frédéric Veillon. Gaëlle Poussin ajoute : « C’est un moment pour recréer du lien, et repartir un peu ressourcé. »

Des rencontres placées sous le signe de l’humain

Ce format, ils le défendent contre l’idée d’un simple regroupement d’entrepreneurs. « Il existe pas mal de réseaux, mais là, on est sur un autre type de format. » Ce format, c’est le déjeuner. Mais pas un déjeuner ordinaire. Un déjeuner avec un invité, parfois célèbre, toujours choisi avec soin. « Un intervenant qui peut venir du monde sportif, journalistique, entrepreneurial… local, national, international. Ça peut être une fondation, un navigateur… » Le choix se fait selon un seul critère : l’impact humain. « On réfléchit à ce qui plairait à nos membres, ce qui ferait vibrer l’assemblée, ce qui ferait frissonner, rire. »

Le premier déjeuner a marqué les esprits. « C’était Jean-Michel Fauvergue (ancien patron du RAID en poste lors des attentats du 13 novembre, ndlr). On a vu les gens frissonner à table. » D’autres noms suivent : Yvan Bourgnon, Philippe Sella, Camille Lacourt, Jean-Louis Debré… « On fait confiance à notre instinct », dit Gaëlle. Et parfois, il faut aussi négocier, trouver la bonne date, éviter les vacances scolaires… Les intervenants, parfois, viennent du réseau national. D’autres sont issus du tissu local, ou des contacts personnels des membres. Cette ouverture vers l’extérieur est pensée comme un enrichissement, pas comme un outil de notoriété.

Le moment vécu, c’est la clé. « C’est pour ça qu’on ne filme pas. Il y a juste des photos. L’idée, c’est de vivre le moment, d’écouter. » L’animation, assurée par Frédéric Veillon ou Gaëlle Poussin, crée une dynamique d’écoute. « Vu qu’on est en petit comité et que ce n’est pas diffusé, il y a des choses qui se disent ici et nulle part ailleurs. » Une parole libérée, dans un cadre intime.

Yoann Giorgetti, Trésorier (Axe Systems) ; Gaelle Poussin, manager ; Jean-Yves Gonidec, Président (entreprise Bardec) ; Elodie Daridan, vice Présidente (Domaine viticole Daridan) ; Frédéric Veillon, Manager
Yoann Giorgetti, Trésorier (Axe Systems) ; Gaelle Poussin, manager ; Jean-Yves Gonidec, Président (entreprise Bardec) ; Elodie Daridan, vice Présidente (Domaine viticole Daridan) ; Frédéric Veillon, Manager

Une sélection assumée des membres

Dès ses débuts, le Blois Chambord Business Club a connu une dynamique rapide. Avant même le premier événement organisé, 22 membres avaient déjà rejoint l’aventure. « Ce sont les membres fondateurs. Ils ont cru en nous. Ils sont toujours là », souligne Frédéric Veillon. Depuis, l’adhésion reste soutenue : 70 membres sont aujourd’hui inscrits, et plus de 100 personnes sont attendues pour le déjeuner du 24 avril avec Bernard Laporte.

Cette croissance ne doit rien au hasard. Le club repose sur un principe assumé : la sélection. « Il y a une sélection qui est faite », confirment les managers. Elle se fait de manière collégiale, avec l’ensemble du bureau, et vise à garantir une réelle complémentarité entre les membres. Le club veille notamment à éviter toute mise en concurrence directe. « On ne va pas mettre quatre banques si on est quarante. Les échanges ne s’enrichiraient pas », explique-t-il.

La priorité est donnée aux industriels : fabricants, producteurs, voire entreprises du bâtiment. Les prestataires de services sont acceptés, mais sous conditions. Ils doivent contribuer activement à la vie du club, notamment en invitant leurs clients ou contacts locaux. Cette logique, appliquée avec constance, permet de préserver l’équilibre des échanges. Un corps de métier est ainsi représenté tous les 30 à 35 membres. Et si un profil est déjà présent, les candidats suivants sont placés en attente.

Comme des mariages

Chaque déjeuner est conçu comme un temps fort relationnel. « On fait un mariage une fois par mois », glisse Gaëlle Poussin. Après inscription, chaque participant reçoit la liste des membres présents et peut indiquer des préférences de placement. L’organisation veille à attribuer au moins un choix sur trois, pour que chacun ait un lien établi avec sa table. Ce soin dans la composition des groupes porte ses fruits : même les nouveaux venus s’intègrent vite. « Un nouveau membre, même s’il ne connaît personne, revient le mois suivant avec déjà sept personnes rencontrées », note-t-elle.

L’ambiance qui règne lors de ces rencontres contribue à la fidélité des membres. « Quand on fait des déjeuners à 100 personnes, c’est enrichissant. Les membres font tout pour être présents. Quand ils sont absents, ça leur manque », témoigne Gaëlle Poussin. Pour certains, c’est devenu un rendez-vous mensuel incontournable.

Le club veille toutefois à ne pas grandir trop vite. Certains profils manquent encore — comme les métiers de la maintenance, l’agroalimentaire ou la pharmaceutique —, et leur présence permettrait d’enrichir encore les échanges. « Ils pourraient travailler ensemble, s’ouvrir », commente Frédéric. Mais l’ouverture n’est jamais automatique : « La bonne intention, c’est celle de celui qui souhaite échanger, partager. » À l’inverse, « une personne qui veut juste vendre, on ne veut pas ».

Ce respect de l’état d’esprit est une des clés de la dynamique collective. « Une personne qui souhaite échanger, elle a plein de choses à apprendre », affirme-t-il. L’objectif n’est pas la prospection immédiate, mais la relation durable. C’est pourquoi les visiteurs ne sont acceptés qu’une seule fois : « L’idée, c’est que l’association ne soit pas une source de prospection. »

L’adhésion annuelle s’élève à 1700 euros, et chaque déjeuner coûte 65 euros. Un tarif spécifique est appliqué aux visiteurs, mais la participation du dirigeant est exigée. « On demande que ce soit le dirigeant qui vienne. Il peut se faire seconder parfois, mais c’est important que ce soit lui. » Certains choisissent même de venir accompagnés de leur équipe : « Ils partagent le moment. »

Le rôle des organisateurs est clair : faciliter les connexions. « Faire la liaison entre un membre et un autre, le présenter à la bonne personne. » Frédéric et Gaëlle se définissent comme des « marieurs ». « On sait ce que chacun fait. On peut appeler la bonne personne au bon moment. La mise en relation, on la fait. »

Les membres sont majoritairement des chefs d’entreprise ou des directeurs de site. « On n’a pas forcément le directeur national, mais les gens d’ici », précise Frédéric. Et le planning est pensé longtemps à l’avance pour permettre à chacun d’être disponible.

Au fil des mois, le lien humain s’installe, naturel. « La barrière du premier appel est cassée. Ils se sont déjà vus », explique-t-il. Une familiarité s’installe. « C’est très convivial, très collégial. Les gens se tapent sur l’épaule : “Je t’ai pas vu depuis le mois dernier.” » Gaëlle conclut avec le sourire : « On se retrouve, on rit, on se quitte heureux. On est usés à la fin d’un déjeuner, mais on adore ce qu’on fait. »

D’une certaine manière le Blois Chambord Business Club permet-il une croissance économique locale ? Frédéric Veillon répond par l’affirmative avec conviction : « Le business est profondément humain. Et l’humain va engendrer le business, naturellement. »

L’avenir du club se dessine avec prudence. L’élargissement géographique est envisagé. « On aimerait bien que des entreprises de la Sologne, de la Beauce, viennent. » Certaines de Romorantin participent déjà. D’autres de Vendôme. Et même des Orléanais, des Tourangeaux. « Ils apprécient l’ambiance, la qualité de notre prestation. » Certains viennent parce qu’ils veulent se développer à Blois. « Ils découvrent qu’à Blois, il y a un vivier. »

Dix rendez-vous par an. De septembre à juin. Un créneau horaire comme une respiration: de 11h30 à 14h30. dans l’idée d’écouter, rencontrer, et créer ensemble. Ainsi fonctionne le Blois Chambord Business Club. Pour en savoir plus : blois-chambord-business-club.fr

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