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Le Loir-et-Cher, c’est un fleuve et 62 rivières

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Le nom du département ne dit pas tout. Car derrière le Loir et le Cher — ces deux rivières qui lui donnent sa dénomination — coule aussi la Loire, le plus grand fleuve de France. Et dans son sillage, un réseau dense, secret et parfois oublié de 62 rivières et plus de 4 400 kilomètres de cours d’eau. Cette architecture liquide, qui irrigue plaines, forêts et villages, façonne bien plus que des paysages : elle fonde une identité territoriale, une mémoire, une géographie de l’attachement.


Une dénomination qui masque un fleuve

Le département du Loir-et-Cher est né, comme les autres, en 1790. Son nom résulte de la fusion de deux bassins versants : celui du Loir, au nord, et celui du Cher, au sud. Deux rivières, toutes deux affluentes de la Loire : le Loir, par la Sarthe puis la Maine, et le Cher, qui rejoint directement la Loire à Villandry.
Mais curieusement, la Loire, qui traverse le département d’est en ouest sur près de 85 kilomètres, n’y figure pas. La raison en est historique et administrative : au moment de la création des départements, Blois — chef-lieu — étant située au bord de la Loire, on a préféré un nom plus original et spécifique à la région intermédiaire.

Loire Blois

Ici, la Loire n’est pas une abstraction cartographique. Elle impose sa présence, grand ordonnateur des paysages et fil conducteur d’une histoire fluide et capricieuse. Depuis les quais de Saint-Dyé-sur-Loire, ancien port royal, jusqu’à Blois, en passant par les les bancs de sable instables de Cour-sur-Loire, elle trace un théâtre géologique et politique, sans cesse recomposé.

Fleuve encore libre de ses caprices, elle serpente selon son bon vouloir, classée pourtant dans le marbre de l’UNESCO comme paysage culturel du Val de Loire. Mais cette liberté hydrologique a un coût : elle déferle parfois dans des crues, s’amenuise dans des étiages estivaux, abandonne des bancs de sable qui déplacent les rives, et impose au génie humain – ponts, levées, quais – une adaptation permanente.

Ses eaux ont porté des embarcations lourdes et plates, les gabarres, dans un commerce fluvial aujourd’hui disparu. Elles ont irrigué les cultures de bordure, quand les champs s’approchaient sans crainte des crues. Et elles ont nourri, dans les veines mêmes des habitants, une culture de l’observation, du cycle, de la prudence. Ici, on lit le fleuve comme un calendrier.

Soixante-deux rivières : un réseau ignoré

Selon les inventaires hydrographiques, le Loir-et-Cher est parcouru de soixante-deux cours d’eau pérennes de plus de dix kilomètres. Ce chiffre, pourtant déjà imposant, ne couvre qu’une portion du maillage réel, car il ignore les innombrables rus, bras morts, canaux secondaires et affluents minuscules qui forment les capillaires de cette architecture liquide.

Loir

Ces soixante-deux rivières se rattachent à trois bassins principaux. Au nord, celui du Loir, avec ses cours d’eau aux noms brefs et anciens : Braye, Cendrine, Grenne. Au sud, le bassin du Cher, plus large, plus généreux, qui accueille la Sauldre, la Rère, le Bavet, le Fouzon, le Nahon. Et au centre, autour du fleuve royal, le bassin ligérien accueille des cours aux eaux brunes et lentes, comme le Cosson, le Beuvron, la Brenne ou encore l’Ardoux.

Le Beuvron, le Cosson et les autres

Parmi cette multitude discrète, quelques cours d’eau se détachent, non par leur puissance, mais par leur inscription dans la mémoire ou le paysage. Le Beuvron, long de 115 kilomètres, naît dans le Loiret avant de serpenter vers Neung-sur-Beuvron, traverser Bracieux et s’abandonner à la Loire dans un dernier coude à Candé. Ses berges sont ourlées de forêts et de prairies humides, et son cours reste encore libre, sauvage.

Le Cosson contourne les murs de Chambord comme un conspirateur. Il alimente les douves, nourrit les canards, déborde parfois sans prévenir. Sa lenteur est trompeuse, sa sinuosité légendaire. Plus au sud, la Sauldre draine la Sologne méridionale dans une ligne longue et parfois marécageuse. Le Fouzon, quant à lui, irrigue Chabris et les confins orientaux du département, là où le Loir-et-Cher s’efface dans les franges du Berry.

Ces rivières, même les plus modestes, jouent un rôle déterminant. Elles assurent l’écoulement, elles abreuvent les haies, elles relient les bois et les prés. Souvent effacées des cartes touristiques, elles sont pourtant la charpente invisible du territoire.

Plus de trois mille étangs en Sologne

Il serait absurde de parler d’eau sans nommer la Sologne, dont le cœur bat au rythme des mares et des rétentions. Ce territoire pauvre en calcaire, saturé d’argiles et de silence, est constellé de plus de trois mille étangs. Créés dès le Moyen Âge pour la pisciculture monastique, ils ont proliféré jusqu’à constituer l’un des plus vastes ensembles de zones humides d’Europe occidentale.

Dans cette géographie aquatique, les étangs sont des pièces techniques, reliées à des fossés, à des rigoles, à des canaux. Ces eaux calmes, souvent stagnantes, hébergent une faune spectaculaire : hérons cendrés, amphibiens invisibles, libellules bleues, carpes grasses et furtives. Mais ces joyaux posent aussi problème. Le réchauffement climatique les réchauffe, les algues les asphyxient, les sédiments s’y accumulent. L’Office français de la biodiversité, les syndicats de rivière, les collectivités locales s’affrontent parfois autour des projets de renaturation. Faut-il laisser l’étang devenir prairie ? Faut-il redonner passage aux poissons migrateurs ? Rien n’est simple quand il s’agit de restaurer des équilibres brisés depuis des siècles.


Sources : Base Carthage (IGN/SANDRE) ; INPN Zones humides ; BRGM – Carte géologique du Loir-et-Cher ; DREAL Centre-Val de Loire – Données hydrologiques ; Office français de la biodiversité (OFB) – Étangs de Sologne ; Parc naturel régional de Sologne ; Fédération de pêche du Loir-et-Cher ; UNESCO – Val de Loire patrimoine mondial ; Domaine national de Chambord – Hydraulique et douves ; Archives départementales du Loir-et-Cher ; PNR Sologne – Documents de concertation ; Plan Loire Grandeur Nature ; Atlas du patrimoine naturel Centre-Val de Loire ; IGN Géoportail ; Maison de la Loire à Saint-Dyé ; INRAE – Études sur la continuité écologique ; Ministère de la Transition écologique – DCE et trames bleues

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