Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !
DécouvrirEconomiePortraitsVie locale

Simone & Rosa, le fil que tire Maud Romain

Ce vendredi 7 novembre à 19 heures, la boutique Blois Capitale accueille le vernissage Simone & Rosa, la marque artisanale de Maud Romain : sacs, bananes, pochettes, bijoux réalisés en chutes de tissu, pièces faites à la main, pensées pour durer, accessibles, ancrées dans un rapport très direct à la matière et à l’usage.

Flashback

L’histoire commence à Tours, où Maud naît, grandit, et fait ses études. Elle devient éducatrice spécialisée. Une fois diplômée, elle part vivre en région parisienne. « J’y suis restée seize ans. Je suis partie sans enfant, et j’ai eu mes enfants à Paris », dit-elle en souriant. Elle travaille, elle accompagne, elle écoute, elle fait ce métier où chaque geste repose sur l’attention à l’autre. En 2016, elle revient vivre près de Blois. Elle ne change pas de voie : elle continue d’exercer comme éducatrice spécialisée.

La couture, chez Maud, n’est pas issue d’un héritage ni d’un apprentissage structuré. Elle arrive simplement, à partir d’un mot prononcé presque par hasard. « Un jour, j’ai dit que j’essaierais bien. Je ne sais pas pourquoi j’ai dit la couture. J’aurais pu dire la poterie. Mais c’est sorti comme ça. » On lui offre une machine. Elle reste deux ans dans son carton. Puis, un jour, elle l’ouvre. « Une amie m’a montré comment m’en servir, vraiment les toutes petites phases du début. Ensuite, j’ai tout appris toute seule. J’ai bouffé des tutos. Beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et à partir du moment où j’ai allumé la machine, ça ne s’est plus arrêté. » Elle teste. Elle essaye. Elle coud pour elle, puis pour sa fille : « J’ai commencé par un petit haut pour ma fille, quelque chose de très simple. Quand j’ai vu que j’y arrivais, j’ai continué. »

Puis viennent les sacs, les pochettes, les demandes des proches. Les objets circulent. Ils plaisent. Alors elle produit davantage. Pour ne pas accumuler, elle décide de faire les marchés. Mais pour faire les marchés, il faut être déclarée. Alors, elle crée son entreprise.

Dès le début, le wax s’impose. Ce n’est pas un choix décoratif ou esthétique isolé. « Toute ma carrière, j’ai travaillé avec des personnes issues de l’immigration, beaucoup d’Afrique subsaharienne. J’ai baigné dans la culture, la cuisine, la musique, le wax. Le wax, ça vient de là. Ce n’est pas quelque chose qui sort de rien. »

Simone & Rosa

Simone & Rosa : deux prénoms, deux repères

Vient ensuite le nom. Au début : Simone. Puis : Simone & Rosa. Elle l’explique : « Simone, c’est pour Simone Veil, l’émancipation des femmes. Rosa, c’est pour Rosa Parks, l’émancipation des personnes racisées. Ce sont des combats qui m’animent depuis des dizaines d’années. Je tenais à ce que mon activité garde ce lien-là. »

La qualité comme exigence, l’accessibilité comme principe

Les débuts sur les marchés ne sont pas faciles. Elle le dit simplement : « Je n’avais pas beaucoup de production. Mon stand n’était pas très attractif. Et j’avais le syndrome de l’imposteur, parce que je n’ai pas de formation diplômante. Je ne savais pas si ça allait plaire. » Elle vend peu, mais certains modèles s’installent. Les sacs boules, arrondis, tiennent. Ils plaisent. Ils restent. D’autres viennent ensuite : les bananes, les sacs week-end. Elle améliore la qualité des fournitures. « Au début, j’achetais des fermetures qui ne tenaient pas. J’ai vite compris qu’il fallait que je mette le prix. Maintenant, je mets la qualité pour que ça dure. » Cette exigence est toujours associée à une autre : ne pas faire monter les prix. « Je veux que mes produits soient accessibles. Qu’on puisse se faire plaisir. Je ne veux pas vendre des pièces trop chères. »

En 2022, elle participe à une boutique de Noël éphémère. Quelques jours seulement. Mais les retours sont bons. Cela lui plaît. Elle continue. En 2023, elle cofonde une association avec d’autres artisans : La Grange Nomade. Pour créer des boutiques éphémères. Pour organiser des marchés artisanaux. Pour travailler ensemble. « J’adore être dans les boutiques, faire des permanences avec d’autres artisans. » Pendant tout ce temps, elle travaille encore comme éducatrice. Elle coud le soir. La nuit parfois. Le temps ne suit pas.

Début 2025, elle met son métier en pause. Elle se consacre entièrement à Simone & Rosa. La production augmente. Et elle prépare déjà la suite : « J’aimerais me former à faire des abat-jour. J’ai envie de développer un petit côté déco. Toujours avec le wax. Ce sera en 2026. »

Rien ne se perd : les bijoux des chutes

Maud Romain propose également des bijoux qui viennent des chutes de tissu. Des bagues, des boucles d’oreilles. Des badges aussi. « La couture, ça fait beaucoup de chutes. Je n’aime pas jeter. Alors j’ai commencé à les réutiliser. Et ça permet de proposer autre chose aussi. »

Ce qui revient dans les échanges avec celles et ceux qui découvrent son travail, c’est la couleur. La joie, la lumière. « L’hiver, ça met du peps dans la grisaille. L’été, ça va avec le soleil. » Ce qui la porte ? C’est simple : « Je me fais plaisir. Et j’adore rencontrer les gens. C’est pour ça que je n’abandonnerai jamais les marchés. » Elle ne met pas en scène son histoire. Elle ne cherche pas à se définir. Elle avance. Elle travaille. Elle coud.


Vernissage Simone & Rosa : Vendredi, 19h à Blois Capitale — 16 rue Émile Laurens (Blois) – Entrée libre


Son Instagram : simone.et.rosa

Votre annonce sur Blois Capitale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Blois Capitale

GRATUIT
VOIR