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L’Œil d’Or 2023 décerné à Kaouther Ben Hania et Asmae El Moudir

Le Festival de Cannes a une fois de plus été le théâtre de la reconnaissance du talent et de la créativité dans le domaine du cinéma documentaire. Cette année, le prestigieux prix de L’Œil d’Or a été décerné à deux réalisatrices exceptionnelles : Kaouther Ben Hania et Asmae El Moudir.

Kaouther Ben Hania a été récompensée pour son film « Les filles d’Olfa ». Ce documentaire nous plonge dans la vie d’Olfa, une mère tunisienne avec quatre filles, confrontée à l’ombre et à la lumière. Lorsque ses deux filles aînées disparaissent mystérieusement, la réalisatrice décide de combler ce vide en mettant en place un dispositif cinématographique hors du commun. Elle fait appel à des actrices professionnelles pour lever le voile sur l’histoire d’Olfa et de ses filles. Ce voyage intime explore des thèmes tels que l’espoir, la rébellion, la violence, la transmission et la sororité, remettant en question les fondements de nos sociétés. Le jury a salué le courage et l’imagination de Kaouther Ben Hania, qui a su repousser les limites de l’écriture documentaire pour explorer les traumatismes transmis de génération en génération.

Quant à Asmae El Moudir, elle a été honorée pour son film « Kadib Abyad » (La Mère de tous les mensonges). À travers sa propre voix, Asmae nous plonge dans un univers de mensonges familiaux, tandis qu’elle se lance dans une quête de vérité. En se balançant entre l’histoire nationale du Maroc et son histoire personnelle, elle met en lumière les émeutes du pain de 1981 et montre comment cet événement est lié à la société marocaine contemporaine. Le documentaire d’Asmae El Moudir offre une réflexion profonde sur l’impact des mensonges sur nos vies et sur l’importance de la vérité. Le jury a salué sa capacité à renouveler les formes de l’écriture documentaire et à affronter le chaos du monde avec audace.

Le jury de L’Œil d’Or, présidé par Kirsten Johnson et composé d’Ovidie, Sophie Faucher, Pedro Pimenta et Jean-Claude Raspiengeas, a souligné le courage et l’imagination des deux réalisatrices, qui ont utilisé le documentaire comme un outil de résistance et un laboratoire des formes les plus libres du cinéma. Elles ont repoussé les limites de l’écriture du réel pour explorer des thèmes universels et essentiels, affirmant ainsi la place du documentaire en tant que genre majeur du cinéma.

Le jury a également tenu à saluer le courage des femmes afghanes du film « Bread and Roses » de Sahra Mani, qui utilisent le téléphone portable comme arme de sensibilisation massive malgré les dangers auxquels elles sont confrontées.

Le prix de L’Œil d’Or, doté de 5000 euros, a été créé en 2015 par la Scam en collaboration avec le Festival de Cannes. Cette année, il a récompensé deux réalisatrices originaires du Maghreb pour leurs quêtes intimes présentées respectivement en compétition et à Un Certain Regard. L’Œil d’Or confirme ainsi sa vocation à mettre en lumière le meilleur du cinéma documentaire et à soutenir les cinéastes audacieux et engagés.

En plus de ces deux documentaires, d’autres films ont également été distingués lors du festival, mettant en évidence la diversité et la richesse du cinéma contemporain. Parmi eux, « La Chimère » de l’Italienne Alice Rohrwacher a remporté le prix des Cinémas Art et Essai, tandis que « Les Feuilles mortes » du Finlandais Aki Kaurismäki a reçu une mention spéciale.

Le Festival de Cannes continue ainsi de jouer un rôle essentiel dans la reconnaissance du talent et de l’innovation cinématographique, offrant une plateforme unique aux réalisateurs du monde entier pour présenter leurs œuvres et pour célébrer la diversité du septième art.

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