Mise aux enchères à Blois d’une épée offerte par Louis XVIII au comte de Vergennes
Une pièce de valeur s’apprête à trouver un nouveau propriétaire lors de la vente aux enchères « Objets d’exception » qui se tiendra le 24 septembre prochain à Blois. Il s’agit d’une épée en or massif, un présent offert en 1815 par Louis XVIII à Constantin Gravier, comte de Vergennes, capitaine colonel de la compagnie des Gardes de la Porte. Après avoir été chèrement conservée au sein de la famille Gravier depuis plus de deux siècles, cette épée unique rejoindra les lots proposés par l’étude Pousse-Cornet pour le plus grand plaisir des collectionneurs et des passionnés d’histoire.
L’expertise de Laurent Mirouze, spécialiste en objets d’art, dans le magazine des enchères lève le voile sur les particularités qui font de cette épée un objet d’exception. L’utilisation de l’or massif dans la confection d’armes occidentales est une rareté, conférant à cette épée un statut unique en son genre. Bien que la signature de l’orfèvre reste insaisissable, les marques et poinçons sur l’épée laissent entrevoir une collaboration d’artisans talentueux ayant contribué à sa création.
Plus qu’une simple arme, cette épée porte en elle les traces d’une époque cruciale de l’histoire française. En 1815, alors que Louis XVIII reprenait le pouvoir après la chute de Napoléon et les Cent-jours tumultueux, il offrit ce présent au comte de Vergennes. Cette geste, à la fois somptueux et paradoxal, survint au moment où Louis XVIII mettait fin à l’institution coûteuse des Gardes de la Porte.
Le comte de Vergennes lui-même incarne les bouleversements de cette époque mouvementée. Son engagement au sein des Gardes de la Porte dès 1783 l’a conduit à traverser les bouleversements révolutionnaires et les changements de régime. L’épée elle-même témoigne de ces temps de transition : elle est ornée d’éléments néoclassiques en vogue sous l’Empire, ainsi que de représentations de figures royales, dont Louis XVIII et Henri IV, fondateur des Gardes de la Porte.
Les enchérisseurs auront l’opportunité de posséder un artefact d’une valeur historique inestimable, ou presque puisque l’épée est évaluée à 120.000-150.000€. Ce sera donc le 24 septembre à Blois.