Nicolas Orgelet : « Nous voulons être des porte-paroles de l’intelligence collective »
Nous poursuivons notre grand entretien politique avec Nicolas Orgelet [Lire ici les autres réponses], vice-président de l’agglomération de Blois à la transition écologique, co-président du groupe écologiste, et conseiller municipal. Nous lui avons demandé sa « vision » pour Blois. « Évidemment mes idéaux, et ceux du groupe Blois Naturellement, sont écologiques, sociaux, démocratiques, laïques et fraternels », souligne l’élu.
Décryptant davantage ses aspirations, il poursuit : « Je vise un idéal de cohésion sociale et d’équité de traitement qui offre à chacun un cadre de vie où il est possible de s’épanouir, tout en laissant aux générations futures les mêmes chances de pouvoir s’épanouir aussi, explique Nicolas Orgelet. Blois est une ville moyenne, à taille humaine comme on se plaît à le répéter. Elle a une dimension qui permet d’être proche des habitants et donc d’expérimenter avec eux, de leur donner la parole sur comment ils imaginent leur ville demain. On devra amplifier cette participation citoyenne, un peu à l’image de la concertation qui a été réalisée pour le secteur de La Bouillie en allant plus loin : expliquer, concerter et prendre des décisions avec ceux qui ont envie de participer, de comprendre comment investir l’argent public dans des réalisations pour le bien du plus grand nombre. »
Faire plus de place aux citoyennes et citoyens, l’écologiste est convaincu par expérience que cela fonctionne. « J’ai eu l’occasion de tester ces systèmes de renforcement démocratique à travers le Projet Alimentaire Territorial, où ce sont plus de 250 participants qui ont construit avec nous les politiques publiques alimentaires, ou encore à travers un travail de sensibilisation aux questions d’énergie (Life “Let”s go for climate”) où des citoyens ont été tirés au sort pour toucher tous les territoires et classes sociales, ce qui a donné naissance à 7 collectifs citoyens dont certains participent à Blois à l’accélération des transitions (Collectif d’autopartage, collectif “extinction nocturne”, collectif “Blois Vers” de valorisation des initiatives, etc.). Bref, conforter, redonner le goût de l’engagement aux citoyens auprès de nos associations et de nos centres sociaux qui sont des piliers de la vie collective dans les quartiers pour décider et faire ensemble. Des pratiques démocratiques renouvelées et l’appui aux initiatives, cela me semble une bonne manière de susciter des engagements. »
Abordant la gamme des sujets qui lui tiennent à cœur, il énonce : « Alimentation, précarité, sécurité, immigration, écologie, culture, cohésion sociale, solidarité, économie, mixité, énergie, santé, accès au logement, jeunesse, vieillesse, emploi, patrimoine, ce qui nous importe : n’occulter aucun sujet. »
Il termine en insistant sur une approche collaborative : « Mais plutôt qu’une vision à la première personne, nous préférons construire, horizontalement, une vision en commun. Dans “commune”, il y a “commun”. Nous voulons être des porte-paroles de l’intelligence collective, donner des outils d’éducation populaire aux citoyens qui vivent chacun différemment leur ville. C’est aussi un engagement face à la montée de l’abstention et des colères que de participer ainsi à réconcilier les habitants avec la politique. Nous essayons de le faire dès maintenant avec l’appui de l’association “Blaisois Naturellement”, qui organise des cogitations citoyennes ouvertes pour réfléchir avec nous aux politiques publiques, débattre de leur pertinence et être force de proposition. Je ne peux que vous conseiller de les rejoindre. »