Nicolas Orgelet souhaite une accélération sur l’habitat, le transport, l’eau et la biodiversité

Faire encore mieux sur l’habitat, le transport, l’eau et la biodiversité, c’est selon Nicolas Orgelet, vice-président de l’agglomération de Blois à la transition écologique, une nécessité. L’élu écologiste a voulu le faire comprendre lors du conseil communautaire d’Agglopolys, dédié au budget, ce mardi. Pour l’exercice 2024, celui-ci sera d’un montant supérieur à 165 millions d’euros. Il a été voté à l’unanimité.

Lionella Gallard, maire de Cheverny, a pris la parole pour exprimer sa satisfaction « de l’augmentation du budget lié aux voiries communautaire. » Le bémol sur le budget présenté est donc venu de Nicolas Orgelet qui – malgré l’avoir voté – a incité à plus d’action pour répondre aux urgences. D’autant plus que « ce qui coûte 1 euro aujourd’hui en termes d’investissements en comptera probablement 3 demain ».

L’élu écologiste plaide pour une approche holistique et ambitieuse, visant à intégrer pleinement la lutte contre le changement climatique dans la politique d’investissement et de développement territorial.

Dans cette idée, Nicolas Orgelet soulève une série d’enjeux essentiels pour la préservation des ressources vitales dans notre société. D’une part, il met en exergue l’importance cruciale de protéger nos ressources en eau, un défi de plus en plus prégnant face aux tensions croissantes sur la qualité et la quantité d’eau disponible. Cette préoccupation a été initialement soulignée par un rapport de la Cour des comptes. Pour répondre à cet enjeu, un effort collectif s’organise autour de la lutte contre les pollutions diffuses, notamment agricoles. Dans cette optique, le syndicat de bassin de la Cisse a élaboré un plan d’action concerté, marquant le début d’un engagement crucial face à un problème qui, selon Nicolas Orgelet, va occuper une place de plus en plus importante dans nos vies. « Avec un budget annuel de moins de 250.000 euros réparti entre nos trois syndicats de bassin, nous sommes loin de garantir une qualité d’eau satisfaisante dans nos rivières, explique l’écologiste. Cette situation est d’autant plus critique que nous faisons face à des assecs chaque année, tandis que la qualité de l’eau, déjà préoccupante, continue de se détériorer. Il est essentiel d’augmenter significativement nos investissements pour protéger nos cours d’eau. Agir avec fermeté pour sauvegarder le cycle de l’eau, assurer la disponibilité et la qualité de l’eau à long terme sont des impératifs qui doivent être reconnus et soutenus financièrement. »

D’autre part, Nicolas Orgelet attire l’attention sur la nécessité urgente d’initier un plan d’action en faveur de la biodiversité, faisant suite aux observations alarmantes des atlas de biodiversité locaux. Ces documents révèlent une accélération dramatique de l’extinction des espèces sur notre territoire, avec une disparition de 70 % du vivant au cours des cinquante dernières années, comme le rapporte l’Agence Régionale de la Biodiversité. La présentation des résultats de ces atlas, prévue lors du prochain comice agricole, est envisagée comme le point de départ d’un soutien renforcé aux communes qui prendront des mesures pour protéger la biodiversité. Ensemble, ces initiatives reflètent un engagement résolu en faveur de la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, des piliers indispensables à la survie et au bien-être de nos communautés.

En outre, le vice-président met l’accent sur deux points cruciaux liés à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique, des défis qui s’inscrivent au cœur du plan énergie. Il souligne une sous-représentation de ces enjeux dans les investissements actuels, particulièrement dans deux domaines critiques : l’isolation des bâtiments, notamment des logements individuels, et l’évolution des modes de transport. Ces secteurs ne sont pas seulement les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, représentant plus de la moitié des émissions, mais ils sont également centraux pour accroître l’autonomie énergétique du territoire.

L’élu écologiste illustre la situation actuelle par l’exemple concret des efforts de rénovation énergétique : depuis 2021, 127 logements ont bénéficié de travaux, avec un investissement annuel d’environ 300.000 euros. Cependant, pour atteindre les objectifs nationaux et se rapprocher d’une autonomie énergétique, il faudrait rénover entre 700 et 800 logements, ainsi que 550 appartements par an, des chiffres bien supérieurs aux réalisations actuelles.

Nicolas Orgelet dit non à une passerelle aussi couteuse

Le projet de passerelle sur la Loire est très impacté par l’inflation (passé de 12 à 22M€). Un travail de simplification a été demandé au Cabinet d’architectes Mimran pour réduire drastiquement le montant des travaux, sans que l’esthétique générale du projet ne soit affectée. Mais l’addition s’annonce salée pour les différentes collectivités. « Je garde un désaccord fort concernant notre investissement dans la passerelle et le ratio entre le coût de cette passerelle et son intérêt pour les habitants, a déclaré l’écologiste lors du conseil communautaire. Je ne peux m’empêcher de remarquer que les mobilités cyclistes quotidiennes des habitants feraient un bon qualitatif exponentiel si un tel budget leur été dédié. Avec 2,5 millions on peut multiplier par deux les investissements du plan d’aménagement de déplacement cyclable quotidien pendant 4 ans. »

Christophe Degruelle : « Faire attention à l’acceptabilité sociale de la transition »

Ce à quoi le président d’Agglopolys, Christophe Degruelle, a répondu : « Je crois que c’est un budget réaliste. Il faut faire attention à l’acceptabilité sociale de la transition. Notre ratio financier respecte les orientations du débat d’orientation budgétaire et c’est un signe de sérieux budgétaire. On a un équilibre global pour un budget ambitieux réaliste et cohérent. » Avant d’ajouter : « La passerelle est un équipement qui participe de l’attractivité économique de notre territoire par le tourisme. Nous allons attendre le budget stabilisé du département pour en rediscuter. »

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Les points également abordés lors du conseil communautaire :

• Rénovation du Conservatoire : Un nouveau budget pluriannuel a été voté pour la rénovation complète du conservatoire départemental.
• Projet de canalisation à Averdon : Un financement de 622.000 euros hors taxes a été approuvé pour la création d’une canalisation destinée à diluer les eaux riches en nitrate provenant du forage d’Averdon, une initiative controversée due à ses implications sur la qualité de l’eau.
• Délibération sur les paiements bancaires : L’élue écologiste Françoise Beigbeder a critiqué une délibération visant à renouveler un contrat avec la Caisse d’Épargne pour un système de paiement par carte, en raison des investissements de la banque dans les énergies fossiles. En réponse, Christophe Degruelle a promis que les futurs emprunts bancaires tiendraient compte de critères d’exemplarité environnementale.
• Acquisition du site Poulain : L’achat du site Poulain a été validé, y sera développé un tiers lieux.
• Centre de tri à Fossé : Une décision défavorable a été prise concernant la proposition d’un centre de tri-transfert à Fossé, en raison de l’impact négatif potentiel sur la circulation et le bruit, jugé inacceptable six jours sur sept, incluant le samedi.
• Initiative territoire zéro non-recours : Il a été décidé de lancer une convention pluriannuelle pour tester le concept de « territoire zéro non-recours », accompagnée d’un plan d’action visant à lutter contre le non-recours aux droits sociaux, en soutenant et en aidant les personnes vulnérables à accéder à leurs droits. « Territoires Zéro Non-Recours » est une réponse à la complexité du système de prestations sociales et au manque d’information, qui entraînent une non-utilisation massive des aides disponibles. Cette situation peut avoir des conséquences graves, poussant les ménages éligibles vers la pauvreté ou les empêchant d’en sortir.