Pourquoi cette épidémie de grippe frappe particulièrement les jeunes

En pleine saison hivernale, les infections respiratoires aiguës (IRA) connaissent une nette progression en France. Santé publique France, dans son bulletin de surveillance hebdomadaire, rapporte une intensification de l’épidémie de grippe. Cette recrudescence concerne toutes les classes d’âge, mais un fait notable cette année est l’atteinte importante des jeunes, en particulier les enfants de moins de 15 ans.
Une épidémie atypique qui frappe les jeunes générations
Contrairement aux épidémies grippales classiques qui affectent principalement les personnes âgées et les populations vulnérables, celle de cette année se distingue par une forte atteinte des jeunes. Les enfants de moins de 15 ans sont particulièrement touchés, tant en médecine de ville qu’à l’hôpital. Selon Santé publique France, le niveau d’intensité de la grippe dans cette classe d’âge a atteint un niveau « très élevé » en semaine 52, ce qui est une situation inhabituelle par rapport aux épidémies des cinq dernières années.
Cette situation s’explique par la nature des souches de virus grippaux en circulation. Le virus A(H1N1)pdm09, qui domine cette année, et le virus B/Victoria, qui circule également de manière significative, ont pour particularité d’affecter davantage les enfants, les adolescents et les jeunes adultes que les souches traditionnelles comme le virus A(H3N2). Le virus B/Victoria avait notamment circulé de manière prédominante lors de l’épidémie de 2015-2016 en France, touchant surtout les jeunes, tandis que les personnes âgées avaient été relativement épargnées.
Une intensification de l’épidémie dans l’Hexagone
La grippe saisonnière continue de s’intensifier. En semaine 52 (23 au 29 décembre 2024), le taux de consultations pour syndrome grippal a été estimé à 337 cas pour 100 000 habitants, contre 342 cas la semaine précédente. Les indicateurs montrent une augmentation notable dans toutes les classes d’âge, avec un passage à un niveau d’intensité élevé chez les 65 ans et plus.
Sur les 35 211 passages aux urgences pour IRA enregistrés, 17 536 concernaient des syndromes grippaux, soit 4,9 % des passages (contre 3 % la semaine précédente). Les hospitalisations après passage aux urgences pour grippe s’élèvent à 2 984, représentant 4,2 % de l’ensemble des hospitalisations, en forte hausse par rapport à la semaine précédente (+95 %). Parmi ces hospitalisations, les personnes âgées de 65 ans et plus représentent 64 % des cas.
Baisse des cas de bronchiolite
Si l’épidémie de grippe s’intensifie, les indicateurs de la bronchiolite sont en baisse depuis deux semaines consécutives, confirmant le passage du pic épidémique survenu en semaine 50. En semaine 52, les passages aux urgences pour bronchiolite chez les enfants de moins de deux ans représentaient 12,4 % de l’ensemble des passages, contre 14,3 % la semaine précédente. Les hospitalisations pour cette pathologie s’élèvent à 28,2 %, en légère diminution.
COVID-19 : stabilité de l’épidémie à des niveaux bas
En parallèle, l’épidémie de COVID-19 reste stable à des niveaux relativement bas. En semaine 52, le taux de positivité des prélèvements réalisés en milieu hospitalier était de 4,8 %, contre 5 % la semaine précédente. Les passages aux urgences pour suspicion de COVID-19 représentent 0,3 % de l’ensemble des passages, et les hospitalisations atteignent 0,6 % des hospitalisations totales.
Un rappel des recommandations sanitaires
Face à cette situation épidémique, les autorités sanitaires rappellent l’importance de la vaccination pour se prémunir contre la grippe. La campagne de vaccination contre la grippe, couplée à celle contre la COVID-19, a débuté le 15 octobre 2024. Les vaccins disponibles incluent Vaxigrip Tetra®, Influvac Tetra® et Fluarix Tetra®. La vaccination est particulièrement recommandée pour les personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et celles atteintes de comorbidités.
Outre la vaccination, Santé publique France insiste sur la nécessité de respecter les gestes barrières pour freiner la propagation des virus respiratoires : lavage des mains, aération régulière des pièces et port du masque en cas de symptômes dans les lieux fréquentés ou en présence de personnes fragiles.
Hausse des décès liés à la grippe
Le bulletin de Santé publique France indique également une augmentation de la mortalité liée à la grippe. En semaine 52, 3,8 % des décès enregistrés par certificat électronique mentionnaient la grippe comme cause directe ou contributive de décès, contre 1,9 % la semaine précédente. Parmi les 262 décès liés à la grippe déclarés en semaine 52, 88 % concernaient des personnes âgées de 65 ans et plus.
Caroline Janvier a été nommée Directrice départementale de l’ARS en Loir-et-Cher et a pris ses fonctions le lundi 6 janvier 2025. Ancienne députée du Loiret, elle est reconnue pour son engagement dans les politiques de santé et les questions sociales, ayant notamment été rapporteure sur les volets autonomie et médico-social. Elle a également exercé comme conseillère technique dans le secteur médico-social à l’Aidaphi.