Quatre ans de solidarité : le Carillon de Blois fête son anniversaire

Ce vendredi 26 septembre, le Carillon de Blois fête ses quatre ans à l’ALEP – Espace Quinière Rosa Parks. Un anniversaire qui se veut à l’image de ce réseau solidaire né pour relier les habitants, avec et sans domicile, autour de la rencontre, de la dignité et du partage.

Dès 15 heures, l’après-midi s’ouvrira sur un temps convivial : grands jeux coopératifs en extérieur, stands d’exposition de dessins, de peintures ou de figurines réalisés par les participants, et une scène ouverte où Beufa, figure familière du Carillon, prendra place, entre autres. Car l’esprit reste le même depuis l’origine : une programmation ouverte, non écrite d’avance, qui laisse à chacun la possibilité d’entrer dans le cercle.
À 18 heures, la fête prendra un autre visage, celui du cinéma documentaire. Pour la première fois sera projeté Par les fonds, film de Julien Quentin, tourné dans les rues de Blois. Après La Gagne des gueux, premier documentaire réalisé avec Amélia Bréchet de la compagnie Rag Bag, qui donnait la parole à des personnes sorties de la rue et relogées, ce nouveau film s’attache à celles et ceux qui, aujourd’hui encore, vivent dehors. Jean-Marie, Alex, Pauline : des visages familiers du Carillon et sans doute de nombreux Blésois, saisis dans la vérité de leur quotidien. Le film est à la fois un récit de rencontres et une série de portraits, une traversée de la rue telle qu’elle se vit ici.

Un réseau qui se réinvente et qui a besoin de bénévoles
Le Carillon, ce sont les bons solidaires distribués par les commerces partenaires, mais aussi et surtout l’accueil du mardi après-midi au Repère, situé au Pavillon 3 rue Dupré, à Blois. Quinze habitués, une trentaine de participants certains jours : la fréquentation, variable, compose une communauté d’hommes et de femmes qui, pour beaucoup, se retrouvent aussi ailleurs, en ville.
La fête de ce vendredi aura une tonalité particulière. Maria, bénévole de la première heure, est décédée en septembre. L’anniversaire lui sera dédié, avec un hommage rendu en sa mémoire. Aujourd’hui, l’équipe cherche à renforcer ses forces vives. Deux ou trois bénévoles réguliers, quelques-uns issus de la rue, mais une base encore fragile. Le Carillon a lancé un appel et espère rencontrer de nouvelles personnes prêtes à s’impliquer.
Créativité et projets
Le Carillon, c’est aussi une énergie créative. Le Torchon, journal participatif, sortira son quatrième numéro en octobre. Bérengère, artiste très impliquée, propose avec son dessin La gadoue une exposition collective où chacun peut apporter sa contribution. Et déjà se dessinent de nouveaux horizons : un projet de théâtre, qui sera annoncé aux participants lors de l’anniversaire.
Appel aux commerces
Le réseau repose sur l’engagement de commerces blésois. Restaurants, coiffeurs, salons, petites boutiques : certains sont partis, parfois contraints par des fermetures, parfois pour d’autres raisons. Ceux qui restent sont salués avec gratitude, mais ils ne peuvent suffire à couvrir les besoins. Le Carillon relance donc un appel : rejoindre le réseau, offrir des produits — repas, services — ou de petites attentions concrètes, comme recharger un téléphone, permettre de poser ses bagages un jour ou deux, partager un café, ouvrir un journal.
Ainsi, quatre ans après sa naissance, le Carillon poursuit son chemin. Entre fête, mémoire et appel à l’aide, l’anniversaire de vendredi dira ce que ce réseau incarne : une communauté ouverte, fragile parfois, mais tenace.