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Rencontre artistique avec la Lituanie à la Galerie Dominique grâce à Françoise Icart et Natalia Grigorieva

Depuis des semaines, la Galerie Dominique à Blois accueille une exposition qui met en avant le travail d’artistes lituaniens, organisée par Artec, une association dédiée à l’échange culturel entre pays. Cette exposition fait partie d’un vaste projet d’échanges internationaux, permettant aux visiteurs de découvrir des œuvres originales, riches en symboles et en diversité artistique. L’événement devait initialement se terminer en août, mais il a été prolongé jusqu’au dimanche 15 septembre 2023, grâce à l’enthousiasme de Dominique Morand, la propriétaire de la galerie, et à la passion de Natalia Grigorieva, artiste et curatrice de l’exposition.

Depuis dix ans, Natalia Grigorieva vit et travaille en Lituanie, où elle a développé une profonde connexion avec le paysage et la culture du pays. « J’ai envoyé ici quelques tableaux au début, et puis la galerie a demandé plus d’œuvres, » raconte-t-elle. « Ces œuvres représentent des paysages que j’ai peints en Lituanie. C’est typique de ce que je fais : des paysages, des portraits, et aussi des natures mortes. Mon style est souvent romantique, avec des couleurs douces, et j’utilise à la fois l’acrylique et l’huile. »

Née à Moscou dans une famille de l’ancienne noblesse, Natalia Grigorieva vit et travaille à Palanga, en Lituanie, depuis dix ans. Diplômée de plusieurs prestigieuses institutions artistiques, dont l’Académie des Beaux-Arts de Paris, elle a également été résidente de la Cité Internationale des Arts à Paris. Artiste prolifique, Grigorieva a participé à plus de 60 expositions personnelles à travers le monde, dont des expositions au Musée d’État Russe et à la Nouvelle Galerie Tretiakov à Moscou. En tant que fondatrice et propriétaire de deux galeries, une à Moscou et une à Gdansk en Pologne, elle est également l’auteure et conceptrice de plus de 200 livres.

Natalia Grigorieva a un style fortement influencé par l’impressionnisme et le symbolisme, avec une prédilection pour les paysages naturels, où elle capte les jeux de lumière et de mouvements atmosphériques. Elle est reconnue pour sa capacité à créer des œuvres à la fois figuratives et poétiques, inspirées de la nature en perpétuelle transformation.

Une diversité d’écoles et de styles

Parmi les artistes lituaniens sélectionnés par Natalia Grigorieva, plusieurs se distinguent par leurs approches uniques. Indra Gaveli, connue sous son nom d’artiste iGaveli, apporte une touche contemporaine et colorée. « Elle a étudié à Paris, et son travail est très moderne, avec beaucoup de couleurs et un esprit mystérieux, » explique Natalia. « C’est un style typique de son approche, et c’est ce qui la rend si intéressante. »

Un autre artiste, Sigitas Laurinavičius, est très respecté en Lituanie. Membre de l’Union des Artistes Lituaniens (LATGA), il a participé à près de 100 expositions à travers l’Europe. « Il est très célèbre en Lituanie et a fait ses études dans plusieurs écoles d’art à Kaunas et Vilnius, » précise Natalia. « Il est une figure centrale dans le mouvement artistique contemporain de son pays. » Son travail artistique se caractérise par l’utilisation de méthodes réalistes et abstraites, mêlant souvent des formes géométriques, telles que des carrés colorés rappelant les pixels numériques, pour symboliser la nature éphémère et fragmentée de la réalité. Cette superposition de couches visuelles crée une tension entre la perception et la réalité, amenant le spectateur à interroger sa propre relation avec le monde visible. Laurinavičius est également très impliqué dans la scène artistique en tant qu’organisateur de plénums artistiques et d’expositions. Il a été récompensé pour sa contribution au domaine des arts et de l’éducation, recevant notamment la Panevėžys City Municipality Prize en 2018 pour ses accomplissements dans la culture locale, ainsi que des bourses pour la réalisation de projets de peinture. Son travail aborde souvent des thèmes liés à la temporalité, au sens et à l’absence de sens, avec une interrogation constante sur la manière dont l’art peut refléter une réalité incertaine et en perpétuel changement.

Natalia Grigorieva
Natalia Grigorieva à la Galerie Dominique de Blois entre les œuvres de Sigitas Laurinavičius et Rimvydas Alechnavicius

Le travail de Rimvydas Alechnavicius, un autre artiste de renom, est quant à lui profondément ancré dans une nostalgie. « Il capture l’essence de cette époque avec un regard très personnel, » nous raconte Natalia. « Il représente des scènes de la vie quotidienne, avec une pointe de nostalgie pour les années 70, que ce soit à travers des magasins ou des scènes de rue. »

Crédit photo : Artec / Inesa Antanauskiené

Enfin, Inesa Antanauskiené, une artiste de Klaipėda, sur la côte balte, se spécialise dans la représentation des grues, un symbole récurrent dans son travail. « Elle peint des grues, qui sont des symboles de renouveau, de bonheur, et de fidélité, » explique Natalia. L’artiste balte considère ces oiseaux comme des ambassadeurs des émotions humaines, exprimant des sentiments complexes comme l’amour, la joie et même la tristesse. Cette thématique résonne fortement dans son art, qui vise à capter l’âme humaine à travers la nature. « Inessa travaille avec un style très moderne, et ses œuvres sont d’une beauté captivante. Elle prépare actuellement une exposition à New York. »

L’Importance des échanges culturels

L’exposition à Blois est une étape dans un parcours artistique plus vaste, orchestré par Artec, une organisation fondée en 1992 par Françoise Icart dans le but de promouvoir l’art contemporain. « L’idée de départ était de créer une ‘Europe des Arts’ en parallèle de la construction politique européenne, » explique Françoise Icart. « Nous voulions faciliter les échanges entre les artistes de différents pays, pour permettre aux artistes européens d’exposer en France, mais aussi pour promouvoir l’art français en Europe. » Depuis sa création, Artec a su étendre son réseau au-delà de l’Europe, notamment avec des collaborations au Japon. « Ces échanges ont permis de tisser des liens durables entre les artistes des deux pays. »

Un parcours itinérant : Romorantin, Paris et au-delà

Après Blois, l’exposition Artec prendra la route pour Romorantin, où les œuvres seront exposées au Musée Matra dans la salle Beaulieu à partir du 16 septembre. Le vernissage y est prévu le 18 septembre, et l’exposition restera ouverte au public jusqu’à fin septembre. « Ensuite, nous déménagerons directement à Paris, » précise Françoise Icart. « Les œuvres seront installées à l’église de la Madeleine dès le début du mois d’octobre, et le vernissage aura lieu le 4 octobre. »

Cette itinérance se poursuivra ensuite en Espagne, où les œuvres seront exposées à El Pardo, au nord de Madrid, dans le cadre d’un échange artistique. « C’est un partenariat que nous avons développé avec la municipalité espagnole, » explique Françoise. « Chaque année, nous échangeons des artistes. »

Les défis de l’art en temps de guerre

Natalia Grigorieva, qui a organisé de nombreuses expositions en Lituanie et à travers l’Europe, se trouve confrontée à un contexte artistique et politique complexe. « La situation actuelle en Russie et en Ukraine a rendu les échanges avec les artistes russes très difficiles, » déplore-t-elle. Malgré ces obstacles, Natalia reste optimiste quant à l’avenir. « Je crois que l’art peut transcender les frontières et les conflits, » affirme-t-elle. « C’est pourquoi je m’engage à promouvoir les échanges artistiques entre les pays. C’est un moyen de construire des ponts, de rapprocher les cultures, et de préparer un avenir meilleur. »

Exposition ouverte jusqu’au 15 septembre 2024, tous les jours, de 15h à 19h, et samedi de 11h à 19h, à la Galerie Dominique 8, rue du Commerce à Blois, en présence de Natalia Grigorieva.

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