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René Guénon, ce Blésois à redécouvrir

René Guénon (1886-1951) fut « figure inclassable de l’histoire intellectuelle du xxe siècle ». Car ne pas être catalogué était son souhait de son vivant, alors qu’on lui attribuait au choix des étiquettes de « philosophe », « penseur », « essayiste », « orientaliste » ou « métaphysicien ». Quoi qu’il en soit ce natif de Blois (une rue porte son nom dans le quartier de Vienne) aura été très influent au début du XXe siècle. C’est donc une personnalité à redécouvrir.

La vie de René Guénon

Né à Blois le 15 novembre 1886, il est issu d’une famille modeste. Son père est décédé alors qu’il n’avait que deux ans. En conséquence, sa mère a dû s’occuper seule de lui et de ses deux sœurs. La jeunesse de Guénon est donc marquée par la pauvreté et la perte du père.

Malgré ces difficultés, Guénon réussit à obtenir une bonne éducation. Il fréquente l’école primaire locale puis poursuit ses études au lycée Henri IV à Paris. Il excellait dans ses études, notamment en mathématiques et en philosophie. Après avoir obtenu son diplôme du lycée, il obtient une bourse pour étudier à la prestigieuse École Polytechnique.

Cependant, le séjour de Guénon à l’École polytechnique a été écourté par la Première Guerre mondiale. Il a été enrôlé dans l’armée et envoyé au front. Heureusement, il survécut à la guerre et retourna à Paris en 1919.

Cette année là, Guénon rencontre Oswald Wirth, qui l’initie à la franc-maçonnerie et au rosicrucianisme. Wirth lui a également montré comment les symboles traditionnels pouvaient être utilisés pour comprendre les idées ésotériques. Cette rencontre a eu un impact profond sur Guénon, et il a commencé à voir qu’il y avait plus dans la réalité que ce qui pouvait être observé par les sens physiques.

Estimant que la franc-maçonnerie et le rosicrucianisme étaient trop axés sur les formes exotériques et pas assez sur le véritable ésotérisme, en 1925 il se convertit à l’islam et prend le nom d’Abdul Wahid Yahya. Il écrit également sous le pseudonyme de Simon Le Bon.

Le tournant

En 1927, Guénon publie un article intitulé « La crise du monde moderne ». Dans ce texte, il critique la modernité. Cet article le rend célèbre dans les cercles intellectuels et il commence à recevoir des invitations à donner des conférences dans toute l’Europe.

Au cours de cette période, Guénon écrit plusieurs livres sur des sujets traditionnels tels que le symbolisme, l’alchimie, l’astrologie et le yoga. En 1931, il cofonde l’école traditionaliste avec Frithjof Schuon et Ananda Coomaraswamy. L’objectif de cette école était de promouvoir les enseignements traditionnels à une époque de modernisation croissante. Alors que l’essentiel de son travail durant cette période est théorique, il rédige en 1935 un guide pratique intitulé « Initiation et réalisation spirituelles« . Ce livre fournissait des instructions à ceux qui voulaient faire l’expérience de la spiritualité traditionnelle par eux-mêmes. Il reste l’une de ses œuvres les plus populaires aujourd’hui.

De retour au Caire en 1930, Guénon continue d’écrire de manière prolifique jusqu’à sa mort en 1951. Il écrit plus de vingt livres ainsi que de nombreux articles. Son travail continue d’être influent parmi les traditionalistes et il est traduit dans de nombreuses langues.

Les enseignements de René Guénon

L’enseignement le plus célèbre et le plus influent de René Guénon est le traditionalisme. Le traditionalisme est la croyance qu’il existe une vérité éternelle sous-jacente qui imprègne toutes les cultures et religions. Cette vérité se révèle de différentes manières à travers l’histoire, mais reste toujours la même. Guénon croyait que la société moderne avait perdu le contact avec cette Vérité et était plutôt gouvernée par des valeurs matérialistes. Il croyait qu’il était important de redécouvrir la Vérité afin de créer une société plus spirituelle.

La philosophie éternelle

La philosophie pérenne (en latin : perennis philosophia) est un corollaire du traditionalisme. Il enseigne qu’il existe une réalité ultime, qui peut être expérimentée à travers différentes traditions religieuses. Chaque tradition a sa propre manière de comprendre et de vivre cette Réalité, mais elles mènent toutes au même but. La philosophie pérenne a été popularisée par Aldous Huxley, fortement influencé par l’œuvre de Guénon.

La science sacrée

La Science Sacrée est un autre des enseignements de Guénon. Il soutient qu’il existe un ensemble de connaissances qui transcende le monde physique et auquel on ne peut accéder que par des moyens spirituels. Cette connaissance est connue sous le nom de « science sacrée ». Cela inclut des choses telles que des vérités métaphysiques, des expériences mystiques et un aperçu de la nature de la réalité elle-même. La Science Sacrée fournit un moyen de comprendre l’univers qui est au-delà de la portée de la raison ou de la logique seule.

L’héritage de René Guénon

Les idées de René Guénon sont plus que jamais d’actualité. Ses enseignements sur le traditionalisme et la philosophie pérenne offrent un moyen de préserver et de protéger les cultures et les valeurs traditionnelles. En outre, son insistance sur l’importance de la science sacrée est également opportune, car de nombreuses personnes recherchent un sens et un but dans un monde matérialiste.

L’héritage de René Guénon semble durable car ses idées sont intemporelles, basées sur les vérités éternelles de la philosophie éternelle, qui ont été transmises à travers les âges par toutes les grandes traditions spirituelles. En tant que telles, elles offrent un moyen de comprendre la réalité, qui lui n’est pas soumis aux changements et aux cycles de l’histoire.

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