Retour sur la naissance du Loir-et-Cher (1789-1792)
En 1789, les prémisses d’une nouvelle ère politique se dessinaient en France. L’Assemblée nationale, à l’aube de la Révolution française, remodelait le découpage administratif du royaume, jusqu’alors divisé en provinces. Le mois de décembre 1789 vit le passage de plusieurs lois déterminantes qui ont fragmenté la nation en départements, districts, cantons et municipalités, donnant naissance à 83 départements. Parmi eux, le Loir-et-Cher. Son administration était confiée au conseil général, une entité élue pour administrer les affaires du département. Le conseil général était composé de 36 membres élus pour deux ans, dont la moitié était renouvelable chaque année.
Les membres du conseil étaient élus par l’Assemblée électorale du département, parmi les citoyens qui payaient une contribution directe équivalente à dix journées de travail. L’élection se faisait à deux degrés : les assemblées primaires dans chaque canton désignaient les électeurs du second degré, qui à leur tour élisaient les administrateurs ou conseillers généraux.
En 1790, les représentants des six districts du Loir-et-Cher se sont réunis en assemblée électorale à Blois pour élire les administrateurs du conseil général. Les 36 membres élus du département furent installés le 6 juillet 1790 après une messe du Saint Esprit.
Le conseil général, durant ses sessions, était représenté par un directoire du département composé de huit membres rétribués. Le conseil élisait chaque année un président et nommait un secrétaire général pour les sessions du conseil général et les séances permanentes du directoire.
En parallèle du conseil général et du directoire, le roi était représenté par un procureur général syndic élu pour quatre ans par les mêmes électeurs que le conseil. Ce dernier avait pour mission principale de requérir l’application des lois, mais il suivait également toutes les délibérations du conseil général et du directoire avec une voix consultative.
Le conseil général avait de larges attributions : répartition des contributions directes, enseignement, travaux publics, assistance et hygiène, entretien des édifices publics et religieux, sécurité et ordre public.
Lors du renouvellement par moitié du conseil général en 1791, 20 nouveaux administrateurs ont été élus. Ces nouveaux membres ont marqué la continuité du travail initié lors de la naissance du département, donnant ainsi forme à une administration efficace et proche des citoyens.
Sur cette période initiale, on compte successivement trois présidents du conseil général et du directoire : Augustin Frécine, Louis Lecomte de la Dabinerie (de septembre à novembre 1791), puis l’Abbé Grégoire.
Oui mais, le 19 octobre 1792, la Convention prend une décision révolutionnaire concernant les assemblées départementales : au lieu d’être maintenues telles quelles, elles doivent être complètement renouvelées par le biais d’élections au suffrage universel direct. En outre, le directoire, qui était auparavant désigné par le conseil général, doit dorénavant être élu de manière universelle, suivant un scrutin de liste et ce, en un maximum de deux tours.
Les responsabilités principales qui sont attribuées aux départements comprennent le maintien de l’ordre public, la préservation des biens, la protection de la sûreté individuelle, la proclamation des lois, l’assurance de la libre circulation des grains, la collecte des impôts, et la commercialisation des biens nationaux, parmi d’autres.