Sandra Labaronne : une artiste également au fil du papier

Vendredi soir, l’Hôte Bureau, à Blois, accueillait le vernissage de l’exposition « S/Papier », une proposition 100 % papier imaginée par Sandra Labaronne. L’artiste, installée à Blois depuis plus de vingt ans, a ouvert un univers au public dans lequel une diversité de techniques témoignent de son attachement au support papier et à l’expérimentation artistique.
Un parcours entre techniques et identités
Sandra Labaronne, formée aux Beaux-Arts de Buenos Aires avant de poursuivre ses études en France, travaille depuis longtemps sur la notion d’identité. Plusieurs de ses séries portent d’ailleurs ce titre. « J’ai continué à travailler sur l’identité, sauf qu’avec le temps, j’explore aussi les techniques. Et au fur et à mesure, je découvre des combinaisons, des associations possibles, ce qui me permet de me renouveler », confie-t-elle.

Cette recherche permanente se reflète dans les œuvres exposées, où se mêlent gravure, aquarelle, pastel à l’huile, crayon de couleur, impression fine art et techniques mixtes. « Tout démarre avec le papier et le dessin. C’est un grand amour, mais je ne m’arrête pas là : j’aime bien poursuivre, prolonger », explique-t-elle.
L’exposition rassemble des créations des dix dernières années, certaines réalisées tout récemment. Si l’Argentine, son pays natal, apparaît par touches dans ses œuvres, elle insiste : « Il y a une partie où le travail est relié aux icônes identitaires de chacun. Il y a forcément des références à mon pays, mais ce n’est pas l’unique fil conducteur. »

Le papier, un terrain d’expérimentation
Pour cette exposition, le choix du papier n’est pas anodin. Ce matériau, qu’elle affectionne particulièrement, offre une palette de réactions et de possibilités. « Les papiers réagissent différemment, et j’adore ça », souligne-t-elle. L’accrochage met en évidence cette diversité : « Il y a des gravures imprimées en deux couleurs pures, et d’autres qui ont été retravaillées avec un lavis. Certains tirages ont été rehaussés au crayon de couleur. Il y a aussi des papiers très fins, comme le papier de Chine, et d’autres plus épais, comme le papier aquarelle, qui est très costaud. »
Sandra Labaronne ne cloisonne pas les techniques. « J’aime bien alterner : je travaille parfois sur un seul procédé, mais en général, j’ai plusieurs œuvres en cours avec des approches différentes », précise-t-elle.

Un temps d’échange pour approfondir
Consciente que le vernissage ne permet pas toujours d’entrer dans le détail de son travail, l’artiste invite le public à une rencontre le dimanche 16 mars 2025 (de 15h30 à 18h), pour un temps d’échange plus approfondi (sur réservation via s.m.labarone@gmail.com). « Ce sera un moment plus tranquille, où je pourrai expliquer les différentes techniques et les papiers utilisés. Chaque papier a ses caractéristiques propres. » Enfin dimanche 30 mars (de 15h30 à 18h) est organisé le décrochage autour d’un goûter sucré.

Une artiste investie sur plusieurs fronts
En parallèle de cette exposition, Sandra Labaronne participe à deux projets collectifs autour des droits des femmes. L’une est Galerie Dominique, à Blois, avec vernissage samedi 8 mars (voir ici), où elle présente trois tableaux. L’autre est à Romorantin, avec l’association Les Artistes du Loir-et-Cher, au Musée Matra. Enfin, un autre vernissage est prévu ce lundi même à la Maison des Provinces pour une exposition cette fois de ses élèves.