Tourisme : des tendances contraires pour Chambord, le château de Blois, la Maison de la magie ou Chaumont
Si l’année 2024 se conjugue au passé, le bilan provisoire du tourisme en Loir-et-Cher (à fin novembre) révèle des résultats globalement en retrait par rapport à 2023, bien que certaines tendances positives se dégagent. Si la fréquentation des principaux sites culturels et naturels accuse une baisse par rapport à l’année précédente, elle reste néanmoins supérieure aux niveaux observés en 2022 et proche de ceux de l’avant-pandémie.
La fréquentation des sites majeurs du département, cumulée entre janvier et fin octobre, affiche un recul de 2,7 % par rapport à 2023. Cette baisse intervient après une année marquée par une fréquentation exceptionnelle. Cependant, les entrées enregistrées progressent de 4,7 % par rapport à 2022 et se maintiennent quasiment au niveau de 2019, avec une variation négligeable de -0,3 %. Ce bilan mitigé illustre un retour à une situation plus stable après les fortes fluctuations des années précédentes.
Le Domaine national de Chambord constitue une exception notable dans ce paysage contrasté. Avec une hausse de 3,4 % de sa fréquentation par rapport à 2023 et un gain de 1,9 % par rapport à 2019, il enregistre un nouveau record. Ce succès contraste avec le Domaine régional de Chaumont-sur-Loire, qui subit une baisse de 10,5 % sur la même période. Le Château Royal de Blois, quant à lui, accuse un recul de 3,9 % des entrées, mais affiche malgré tout des résultats supérieurs à ceux de 2018 et 2022. Juste en face, la Maison de la Magie continue d’attirer un public toujours plus nombreux, avec une progression de 5,6 % par rapport à l’année précédente et de 13 % par rapport à 2019.
Du côté des hébergements, la situation apparaît plus préoccupante, notamment dans l’hôtellerie traditionnelle. De janvier à septembre 2024, le nombre de nuitées dans les hôtels du Loir-et-Cher recule de 6,7 % par rapport à 2023. Ce repli fait du département celui qui subit la plus forte baisse de fréquentation dans la région Centre-Val de Loire. Cette tendance négative intervient pourtant après deux années particulièrement performantes, marquées par une hausse de fréquentation de 16 % par rapport à la période pré-COVID. Si la fréquentation a chuté cet été, seuls les mois de janvier et mars ont montré des résultats positifs.
La situation des campings du département se révèle légèrement meilleure. La baisse des nuitées, limitée à 3,1 %, reste inférieure à la moyenne régionale. La légère hausse de la clientèle française a permis de compenser partiellement la diminution des nuitées des visiteurs étrangers. Bien que le taux d’occupation annuel moyen recule à 43,9 %, le niveau de fréquentation des campings demeure élevé, confirmant la tendance amorcée ces dernières années avec un palier au-dessus du million de nuitées. En moyenne, les séjours dans les établissements de plein air se sont maintenus à une durée de 3,8 jours.
Les gîtes ruraux et chambres d’hôtes labellisés Gîtes de France affichent des résultats globalement stables. Entre janvier et novembre 2024, le nombre de nuitées enregistrées par le service de réservation progresse légèrement de 1,1 % par rapport à 2023. Ce résultat s’explique en grande partie par une augmentation de la clientèle étrangère, qui a compensé les effets négatifs d’une météo estivale défavorable. L’activité, pénalisée durant l’été, a connu un rebond à partir du mois d’août.
En parallèle, les plateformes locatives telles qu’Airbnb, VRBO et Booking poursuivent leur croissance. Le nombre de nuitées réservées progresse de 5 % par rapport à l’année précédente, tandis que l’offre d’hébergements disponibles augmente de 10 %. Toutefois, cette expansion s’accompagne d’une baisse du taux d’occupation moyen, qui passe à 38,5 %, soit un recul de 4,2 points par rapport à 2023.
En somme, le bilan provisoire 2024 du tourisme dans le Loir-et-Cher laisse entrevoir un ralentissement de l’activité après une année 2023 particulièrement dynamique. Si les sites emblématiques tels que Chambord continuent d’attirer un public nombreux, d’autres sites accusent un recul. La baisse de fréquentation des hôtels et le taux d’occupation en repli témoignent d’un contexte économique et climatique défavorable, mais aussi un effet négatif des Jeux Olympiques. Néanmoins, la résilience des campings et l’essor des plateformes locatives montrent que le secteur s’adapte aux nouvelles attentes. Reste à savoir si l’embellie constatée à la fin de l’été et à l’automne se poursuivra sur les derniers mois de l’année.